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Montréal, 7 juillet 2001 / No 85 |
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par
Hervé Duray
On veut des sous! C'est en gros ce que quelques thésards ont revendiqué lors de deux manifestations en France, les 7 et 28 juin. Sont-ils vraiment à plaindre? Sont-ils si mal lotis? Les |
L'étude
nationalisée
Il faut tout de même nuancer, car je doute que les thésards en économie, en histoire, philosophie et autres disciplines trop La thèse correspond à la 8ième année d'étude universitaire, ce qui n'est pas mince en termes de formation. À ce niveau-là, ils sont cependant toujours des étudiants, dont l'État prend en charge les études en compensation de l'implication dans la recherche, elle aussi nationalisée. Les thésards, loin de remettre en cause ce système absurde, demandent tout simplement plus d'argent. La récente hausse du SMIC (salaire minimum interprofessionnele de « croissance ») les a en effet amenés à devenir... SMICards! Comme beaucoup d'autres qui voient leurs revenus devenir des Un petit Mais pour les thésards, les Pourtant si les thésards y regardaient à deux fois, ils arrêteraient certainement de gémir. Sont-ils vraiment à plaindre? Non! Ils touchent de l'argent pour un travail qui n'est pas évalué par un marché, et qui en conséquence ne vaut rien. S'il n'existe personne pour payer un service, celui-ci est de valeur nulle, quels que soient les arguments contraires. Alors, s'ils ne sont pas à plaindre, c'est qu'ils sont bien lotis me direz-vous: eh bien non, car d'autres au sein de ce ministère, sous couvert de fonds secrets, se remplissent les poches de liquide (de cash) non taxé, non déclaré, parfaitement illégal, de l'argent passé presque directement de la poche du contribuable-proie au fonctionnaire-prédateur. En tant que fonctionnaire, le thésard est donc à plaindre.
Pourtant, ils disposent en majorité d'un savoir valable, et valorisable. Il faut penser aux expatriés qui vont L'avantage du privé Dans un cadre privé, les étudiants devraient financer leurs études. Premier avantage, il y aurait certainement moins de thésards travaillant sur l'excellence du modèle agricole soviétique ou de la pauvreté des communautés paysannes hongroises au 16ième siècle. Quant aux thésards en économie, ils arrêteraient peut-être de sortir des études démontrant que l'État a été le grand catalyseur du progrès économique tout au long de ce siècle, comme Thomas Piketty voulait nous le faire croire récemment dans Le Monde. Deuxième avantage: avec des étudiants qui payent, les universités n'auraient plus besoin de faire l'aumône pour acheter des ampoules de 60W pour éclairer 100 étudiants dans un amphi (nda: c'est du vécu). À fortiori, quand il s'agira d'acheter microscopes électroniques à effet tunnel, ou des supercalculateurs. Troisième avantage: pour assurer à leurs étudiants que l'investissement dans leur éducation sera rentable, les universités se dirigeront naturellement vers des partenariats avec des entreprises dont la R&D sera partiellement prise en charge. Ce sera tout bénéfice pour l'entreprise, qui financera ainsi à des coûts moindres sa R&D, qui lui donnera une plus grande flexibilité, des horizons ouverts (les étudiants par définition sont en formation et donc plus ouverts). Pour l'étudiant, le contact avec le monde réel sera enfin rétabli, contrairement à aujourd'hui où les chercheurs sont comparés à des Hélas on voit que la demande des 20% va dans un sens totalement contraire au salut des thésards. Étudiants attardés, peut-être le sont-ils. Idéologiquement attardés, ils ne le sont pas: ils sont à la pointe du Le ministre de l'Enseignement supérieur, pas fou, a quant à lui proposé un aménagement: il y aura plus d'allocataires, surtout dans le domaine des sciences sociales (comprenez socialistes) et il y aura des rustines accolées: développement de cours en faculté, quelques heures par semaine, pour les
Dans ce marché de dupes qui se prépare, il n'y aura encore
une fois de que des perdants: les universités, les chercheurs, les
contribuables. Mais que dis-je? Tous perdants? Sauf le ministre bien sûr!
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