|
Montréal, 7 juillet 2001 / No 85 |
|
par
Gilles Guénette
La meilleure façon d'apprécier pleinement (et longtemps) ce qu'un artiste a à offrir, c'est souvent d'éviter d'en savoir trop à son sujet – moins on en sait sur ses convictions politiques ou sociales, moins on risque d'être déçu. Un exercice somme toute assez simple pour quiconque sait se tenir loin des revues spécialisées et/ou émissions de radio ou de télé consacrées à la chose artistique. |
Mais comme tout n'est pas si simple en ce bas monde, des fin finauds à
l'âme missionnaire réussissent toujours à franchir
la fine ligne qui sépare la Bono Bloody Bono
Lors de son récent passage à Toronto, Bono déclarait
devant des milliers de fans entassés au Air Canada Centre:
Qui va payer ces dettes si elles sont effacées? Bono ne semble pas avoir une vision très éclairée de la chose et les politiciens qu'il rencontre ne semble pas s'en offusquer outre mesure. Pourquoi s'en offusqueraient-ils? La plupart des milliards de dollars en cause ici appartiennent au Fonds monétaire international et à la Banque mondiale, des organisations prêteuses financées par l'argent des contribuables des États-Unis et autres pays riches. C'est vous et moi qui en bout de ligne payeront pour leurs bonnes actions. Qu'ils payent tous! Évidemment, il est beaucoup plus facile de mobiliser des politiciens qui ne demandent pas mieux que de dépenser votre argent et le mien – tout en s'achetant quelques votes ici et là – qu'une meute de consommateurs pris dans le maelström de la vie. Bien sûr, il est plus simple de faire appel à l'attirail politique que de remettre soi-même une partie de ses ventes d'albums ou produits dérivés (t-shirts, posters, revues), de ses royautés, du prix de ses billets de concerts ou de ses droits de diffusion... Ce n'est pourtant pas l'argent qui manque! Rien que dans l'édition de juillet du magazine Business, on publiait la liste (et la valeur marchande) des 40 personnalités canadiennes âgées de moins de 40 ans les plus riches – les Céline Dion ( Les artistes et les politiciens sont bien placés pour nous donner des leçons de solidarité: ils sont constamment identifiés aux Au lieu de forcer les honnêtes citoyens à être solidaires de leurs pet projects de l'heure, les Bono et Paul Martin de ce monde devraient militer dans ce cas-ci pour que les pays du tiers-monde adoptent des mesures économiques basées sur le capitalisme et le libre marché. Si le Soudan (dette de
|
<< retour au sommaire |
|