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Montréal, 27 octobre 2001 / No 91 |
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par
Marc Grunert
Vraiment, il ne manquait plus que cela. Les parasites onusiens mondiaux, soucieux de reproduire à l'échelle de la planète le système d'exploitation et de spoliation des États nationaux, se voient remettre la plus haute distinction morale: le Prix Nobel de la paix. Après Arafat qui reçut le même honneur alors qu'il a commis des actes terroristes, c'est au tour des totalitaires déguisés en colombes d'être récompensés pour ce qu'ils sont incapables de produire: la paix. |
Dans sa réaction, le secrétaire général de
l'ONU Kofi Annan évoquait le rôle prétendument pacificateur
de l'ONU en dressant une petite liste de problèmes globaux à
résoudre: la pauvreté, le sida... Où est le rapport
entre la paix et la pauvreté me direz-vous? Vous le découvrirez
dans Our Global Neighborhood. Report of the Commission on Global Governance
(1995) écrit par une commission de très haut rang, très
proche des dirigeants de l'ONU.
Voici comment les rapporteurs estiment que l'ONU doit garantir la paix: La paix exige donc un contrôle de l'économie, un contrôle politique et une suprématie du droit positif international produit par l'ONU. Il faudrait être myope pour ne pas voir là les attributs d'un État mondial d'idéologie social-démocrate. Or nous connaissons la logique de l'État démocratique: un vaste marchandage entre des groupes d'intérêts en réponse à la quête d'adhésion de l'État qui ne peut que vouloir perpétuer son pouvoir. Au niveau international ce marchandage sera réalisé par les États-nations, chacun exigeant sa
Et l'impôt mondial est déjà théorisé.
Les hommes de l'État mondial vont réclamer leur tribut. Boutros
Boutros-Ghali en a fait le plaidoyer dans le numéro de mars-avril
1996 de Foreign Affairs (source: L'empire écologique).
Cet impôt serait prélevé sur les transactions financières
(tiens, revoilà la taxe Tobin), les ventes de carburants fossiles,
les voyages internationaux et les achats de devises. Sur le papier, et
dans la réalité de plus en plus, l'ONU se structure comme
un État mondial, servant donc son intérêt propre, qui
est de croître, et cela en prétextant l'urgence de résoudre
des problèmes globaux.
Qui ne voit que l'ONU est une bombe à retardement, une terrible menace pour nos libertés? On peut dire sans risque de se tromper que la tentation totalitaire est inscrite dans la nature de l'ONU. La coercition est dans la nature même d'un ordre international construit de toute pièce par les bureaucrates de l'ONU et les chefs d'État. Pensant peut-être produire la paix, l'État mondial engendrera la juste révolte des hommes libres. Sans parler des nations soucieuses de leur souveraineté. Le Prix Nobel de la paix est complètement dévoyé et collectivisé. Ce ne sont plus des individus exemplaires qui sont récompensés mais des institutions politiques, des ONG. On récompense des intentions, des fourmilières humanitaires ou proto-étatiques, des bureaucrates. À quand le Prix Nobel de la paix pour l'État le plus social-démocrate, celui qui vole le plus efficacement les riches... et les pauvres pour s'engraisser lui-même? Lorsque le Prix Nobel de la paix récompense un modèle politique, il perd tout crédit. Alors ce Prix Nobel de la paix 2001 est un coup de pouce sérieux aux collectivistes mondiaux et un coup dur pour les hommes libres. En 1953, Albert Schweitzer recevait ce prix pour son engagement personnel humanitaire. Aujourd'hui ce sont des hommes politiques et des ONG qui sont nobélisés. L'esprit collectiviste a vaincu celui de l'oeuvre individuelle, privée, accomplie par des hommes exemplaires qui ont réellement voué leur vie aux autres.
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