Objectifs
contraignants
Pour illustrer le « constructivisme » de toute
action politique, tenons-nous en simplement aux objectifs des délégués
des Nations-Unies réunis à Marrakech pendant la semaine du
29 octobre pour la Conférence de l'ONU sur le réchauffement
de la planète: « Il s'agit pour les délégués
de tenter de mettre au point un texte contraignant, qui oblige les pays
industrialisés à réduire de manière significative
ces émissions [ndlr: de gaz à effet de serre] dans la décennie
à venir ». (Reuters) S'il fallait une énième
preuve de l'existence d'un proto-État mondial, la voici. La nature
de l'État réside dans l'usage de la force légale,
dans la contrainte, dans la violation permanente du droit le plus élémentaire
de l'individu: la propriété de soi.
Il n'est pas sans importance de remarquer que l'État mondial se
construit en référence au modèle de la démocratie
représentative. Sa légitimité est fondée sur
l'adhésion plus ou moins réelle des citoyens selon le principe
« un homme, une voix ». Selon le
règlement onusien, « pour que ses objectifs deviennent
contraignants, il faut que 55 des 84 pays signataires, représentant
55% des émissions de dioxyde de carbone des pays développés,
ratifient le protocole. Pour l'instant, 40 pays l'ont ratifié, dont
un seul, la Roumanie, est concerné par des objectifs chiffrés
». (Reuters). Cette démocratie des Nations est encore
très indirecte mais la tare démocratique n'en est pas moins
présente comme un ver dans le fruit.
Nous savons que penser d'une démocratie mondiale. Hans-Hermann Hoppe
en a prévu les effets par une expérience de pensée
qui fait froid dans le dos. « Imaginez, écrit
Hoppe, un gouvernement mondial, démocratiquement élu à
l'échelle mondiale en suivant le principe un homme/une voix. Que
serait le résultat probable d'une telle élection? Le plus
vraisemblable est que nous aurions un gouvernement de coalition sino-indien.
Et qu'est-ce que ce gouvernement serait le plus enclin à faire pour
complaire à ses électeurs et se faire réélire?
Il découvrirait probablement que l'Occident a beaucoup trop de richesses
et que le reste du monde, particulièrement l'Inde et la Chine, bien
trop peu, et par conséquent mettrait en oeuvre une redistribution
systématique du revenu du riche Occident vers le pauvre Orient.
Ou alors, imaginez qu'aux États-Unis on étende le droit de
vote aux enfants de sept ans. Le gouvernement ne serait peut-être
pas composé d'enfants, mais ses politiques, selon toute probabilité,
refléteraient le "souci légitime" des enfants de disposer
d'un accès "suffisant" voire "égal" à des hamburgers,
des limonades et des vidéocassettes "gratuits" ».
(voir LA
DÉMOCRATIE SELON H.-H. HOPPE) Voilà
résumée de manière très parlante la logique
de la démocratie réelle.
J'ai déjà exposé dans un article antérieur
(voir EN ROUTE POUR LE GOUVERNEMENT MONDIAL,
le QL, no 89) l'idée que les hommes
de l'État mondial se servent du prétexte de problèmes
écologiques supposés globaux – auxquels « la
main invisible » du marché libre ne saurait trouver
de solution – pour étendre leur pouvoir et justifier leur existence
objectivement parasitaire. Mais il faut peut-être enfoncer une nouvelle
fois le clou s'agissant de l'imposture scientifique du réchauffement
anthropique de la planète. Nous pouvons nous appuyer sur deux analyses
récentes pour mettre sérieusement en doute l'origine humaine
de l'effet de serre, et en tous cas pour jeter un voile d'incertitude très
opaque sur cette question. Seul le principe complètement irrationnel
dit « de précaution » déchire
ce voile. Mais il n'est pas anodin de noter que, encore une fois, c'est
à la classe des exploiteurs, les hommes de l'État, que profite
ce principe prétendument éthique et réellement machiavélique.
Une
invention politique
Dans son livre très précieux, L'Empire
écologique, Pascal Bernardin résume à la perfection
les motifs politiques de l'invention du réchauffement planétaire
d'origine humaine. « Réduire les rejets de CO2,
écrit Bernardin, réclame donc une refonte, et surtout un
contrôle, complets de toutes les activités humaines. Il s'agit
effectivement d'un problème transversal et systémique. Faire
admettre à la société la réalité même
du problème de l'effet de serre serait modifier radicalement le
potentiel de situation: les seules solutions envisageables nécessiteraient
une socialisation complète de toutes les activités. Les prémisses
accordées, le syllogisme révolutionnaire se déroulerait
inexorablement. Et ici encore, il s'agirait d'une révolution non
aversive puisque tout un chacun, conscient de la menace qui pèserait
sur la Terre, et ayant reçu dès son plus jeune âge
les valeurs écologiques qui feront de lui un citoyen globalitaire,
aurait à coeur de lutter contre l'ennemi commun, le réchauffement
global. » (p.178) Dans le système de l'État
mondial en train de se construire la demande d'intervention étatique
sera donc inscrite dans la logique du système.
« Nous pouvons nous appuyer sur deux analyses récentes pour
mettre sérieusement en doute l'origine humaine de l'effet de serre,
et en tous cas pour jeter un voile d'incertitude très opaque sur
cette question. » |
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Ceci étant dit, Bernardin démolit tous les modèles
les plus alarmistes concernant le réchauffement planétaire
d'origine humaine. Il apparaît que les scientifiques sont incapables
de produire une théorie exacte, cohérente avec les faits,
du réchauffement planétaire d'origine humaine. L'insistance
des imposteurs scientifiques ne s'explique donc que par l'idéologie
malthusienne et constructiviste fondée sur l'idée qu'un monde
rationnel peut être construit de toute pièce. Il faut aussi
prendre en compte l'intérêt pécuniaire de ces pseudo-scientifiques.
Autrement dit, dans cette affaire les experts sont soit des «
idiots utiles » soit des bureaucrates qui lorgnent
sur le magot que représenterait une politique internationale de
« lutte contre l'effet de serre ».
S'agissant de l'aspect strictement scientifique, il faut insister sur le
fait que « les données scientifiques sur lesquelles
s'appuie la théorie de l'effet de serre sont très minces.
Elles proviennent de mesures effectuées par satellite et de modèles
dont personne ne songe à nier les lacunes considérables.
Ainsi la réalité d'un accroissement dangereux de l'effet
de serre n'est nullement assurée, bien au contraire. L'étude
de l'évolution des températures au cours du XXe siècle
montre qu'elles sont redescendues alors que cette concentration continuait
d'augmenter. Les mesures effectuées par satellite montrent que la
température globale décroît légèrement.
Enfin l'étude des liens entre le soleil et le climat, omis par les
modèles, offre une explication suffisante des variations climatiques
sans qu'il soit besoin d'invoquer l'augmentation de la concentration en
gaz carbonique. » (p.248)
Et puis pour ceux qui veulent entrer dans la méthode scientifique
utilisée pour établir certains faits, comme la teneur en
CO2 dans les atmosphères
du passé, le détour vers l'excellent texte
de Yan Barcelo ne sera pas inutile. Il met à nu la fragilité
extrême de la matérialité des faits de base qui fondent
les modèles. Dans ce pamphlet scientifique Barcelo explique d'abord
le caractère arbitraire de certains choix méthodologiques:
« Tout d'abord, la hausse annoncée du CO2
dans l'atmosphère relève d'une décision unilatérale
de ne retenir dans les lectures d'atmosphère emprisonnée
dans les glaces que les lectures de ppm [parties par millions de particules]
les plus basses, alors que les échantillons correspondant au XIXe
siècle ont des variations qui vont de 250 à 550 ppm. En fait,
une lecture plus véridique et exacte établirait que les niveaux
du milieu du XIXe siècle ne sont pas beaucoup plus bas que ceux
d'aujourd'hui. » (« Ice Core Data
Show No Carbon Dioxide Increase », Zbigniew Jaworowski,
21st Century Science and Technology, Novembre 1997, p. 62 à
72)
Ensuite « on n'a jamais pu démontrer d'une façon
concluante qu'une concentration de 350 ppm de CO2
se traduisait par une concentration identique enfermée dans une
bulle de glace. » Or il faut savoir que toutes les «
connaissances » que nous avons de la composition en CO2
des atmosphères du passé, et donc de son évolution
au cours du temps, se fondent sur la teneur en CO2
des bulles d'air qui ont été emprisonnées dans la
glace, et dont la profondeur augmente avec le recul dans le temps.
En conclusion, l'imposture scientifique du réchauffement anthropique
de la planète ne fait aucun doute. Il s'agit d'une
idéologie pure et simple destinée à convaincre les
opinions publiques mondiales qu'elles doivent continuer à vouloir
se faire exploiter par les parasites de l'État. Hayek avait
donc raison de voir dans la mentalité constructiviste, planificatrice,
rationalisante, l'ennemie principale de la liberté.
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