|
Montréal, 10 novembre 2001 / No 92 |
|
par
Hervé Duray
Au sommet de Doha, un nouveau Le fromage de la FSU, c'est l'enseignement. Un fromage bien gras qui n'en finit pas de couler: chaque année l'État français y engloutit 30% de son budget, soit pas loin de 400 milliards de francs. Et ce ne sont pas moins de un million de fonctionnaires qui sont entretenus pour remplir cette glorieuse mission de service public! |
L'inertie qui caractérise cette caste empêche régulièrement
toute tentative de On a du mal à comprendre alors pourquoi un syndicaliste se donnerait la peine de répondre à tf1 à propos d'un événement au Qatar, un obscur L'horreur économique Notre syndicaliste de service, aidé de son servile journaliste, va donc nous démontrer toute l'horreur qu'il y a de considérer la formation et l'éducation comme des services. Il faut aussi justifier l'exception française, et au passage nous mettre en garde contre la (très) dangereuse mondialisation néo-libérale: n'allez surtout pas étudier aux USA, hein, compris? Comme d'habitude, la méthode tient en une série de questions absurdes, abusant de néologismes comme Le décor est donc posé: Cette dérive ferait déjà sentir ses effets en France, au grand dam de notre syndicaliste bien pensant: même le gouvernement français s'y met! Il tente en effet de vendre de la formation à la française à l'étranger. L'idée en elle-même est déjà absurde, l'État agit en tant que société commerciale, et c'est bien ce qui pose problème à la FSU: si commerce il y a, c'est bien qu'il y a produit. Donc l'éducation est un produit. Et puis il y a aussi le CNED, Centre national d'études à distance, poursuivi par ses concurrents privés pour cause de concurrence déloyale: eux ne touchent pas de subventions!
Mais il y a pire: Et ce n'est pas mieux ailleurs: partout dans le monde l'éducation est une marchandise! Et notre syndicaliste de dénoncer le Face aux perspectives décidément peu engageantes de libéralisation de l'éducation, un front du refus s'organise, mondialement. Et déjà un premier sommet a eu lieu... à Porto Alegre! Et déjà on prépare les forums, les manifs, les sommets, les campagnes de sensibilisation... Payer pour une vraie formation Finalement, tout cela ne sert qu'à défendre le fromage de l'éducation nationale en France. Dans toute l'interview, jamais l'intérêt des élèves n'est évoqué. Jamais l'intérêt des entreprises. Pourquoi des gens payent-ils en France même alors qu'il existe des formations gratuites en université publique? Pourquoi alors tant de Français choisissent l'étranger pour leurs études, où les frais sont souvent astronomiques comparé à la France? Ces questions ne sont pas posées bien évidemment au secrétaire général de la FSU. Les réponses par contre sont évidentes: parce que le choix permet d'adapter exactement sa formation à ses désirs, permet de se positionner sur le marché du travail le plus précisément possible, de bénéficier d'une formation de très haut niveau que seuls quelques spécialistes peuvent dispenser dans le monde, parce que le niveau d'équipement d'un labo d'université aux États-Unis dépasse de très loin celui d'une fac parisienne... Il y a mille raisons de payer son enseignement. D'ailleurs je l'ai fait, ici, en France. Et je ne le regrette pas (publicité: www.esc-grenoble.com)! Et puis je parle de l'intérêt des élèves, mais quid de l'intérêt des profs? Oui il est vrai que l'emploi public garanti a une Pour parler en homme de l'État, il en va de l'avenir de la France de se défaire de son système d'éducation sclérosé, post-soixante-huitard égalitariste. Les problèmes sont tels aujourd'hui que libéraliser l'enseignement supérieur permettrait déjà de régler nombre de cas de surcharges d'universités. La barrière à l'entrée ne sera pas problématique: les étudiants doués profiteront de bourses et de prêts. Après on peut imaginer une vente petit à petit des lycées et collèges, aux enchères par exemple. Le produit pourra toujours être déduit de la dette de l'État (rêvons un peu). Je me risque à cette politique-fiction en ignorant volontairement les manifs de profs et les réactions indignées des politiques. Mais déjà aujourd'hui le système prend l'eau de toute part et dans les banlieues difficiles les écoles privées font le plein et sont même obligées de rejeter des candidats. Comble du comble, dans les écoles catholiques il y a parfois plus de musulmans! D'ici quelques années, la
|
<< retour au sommaire |
|