LA
BÉQUILLE D'OR
au
juge Richard Blair de la cour suprême de la Colombie-Britannique,
qui a permis au gouvernement de cette province de nationaliser un peu plus
le corps de ses citoyens en approuvant sa loi sur le port obligatoire du
casque à vélo. Un homme de Kamloops, Gary Warman, avait enfreint
la loi vieille de cinq ans en 2000 en se promenant sans casque et avait
contesté sa contravention de 29 $. Selon lui, «
dans une société libre et démocratique, les
individus doivent avoir le libre choix, le droit de décider pour
eux-mêmes, particulièrement lorsque ce droit ou cette activité
n'affecte aucun autre individu à part lui ».
Mais son déshonneur le juge Blair a rejeté l'appel de M.
Warman en invoquant le fait que la restriction du libre choix imposée
par la loi « n'est pas de nature substantielle lorsqu'on
considère le besoin qu'a la société de promouvoir
le bien-être de ses citoyens ». Comme d'habitude,
le « bien-être de la société
» est défini et imposé par la clique de rapaces
au pouvoir, et les individus qui composent cette société
n'ont qu'à se la fermer et à être bien.
(Source:
National Post)
LA
BÉQUILLE D'ARGENT
aux politiciens
français étatistes de gauche comme de droite (sauf le libéral
Alain Madelin) qui sont tombés à bras raccourci sur Jean-Marie
Messier, pdg de la multinationale de l'entertainment Vivendi Universal,
lorsque celui-ci a osé déclarer que « l'exception
culturelle franco-française est morte ». Ce concept
protectionniste est défendu par le gouvernement français
depuis 1993 sur les tribunes internationales où l'on négocie
et discute de libéralisation du commerce. La France étant
une société plus distincte que les autres, et la culture
française étant plus exceptionnelle que les autres, la culture
devrait être exclue de tout processus de libéralisation. En
pratique, cela signifie qu'au lieu de laisser chaque citoyen décider
pour lui-même quel produit culturel il souhaite consommer, les bureaucrates
à Paris ont plus de moyens pour imposer aux Français leurs
propres goûts culturels de provinciaux nationalistes. Ils peuvent
saupoudrer l'argent des payeurs de taxe à leurs petits amis dans
le grand monde de la Culture, notamment à ceux qui font des films
pour concurrencer le cinéma hollywoodien. « Provocateur
» a tranché Henri Weber, un apparatchik du PS. L'exception
culturelle est « universelle » a déclaré
le logicien et candidat présidentiel Jean-Pierre Chevènement.
La « stratégie hollywoodienne »
de Messier a été dénoncée dans l'Humanité,
le torchon communiste. Pour le président de l'UDF, François
Bayrou, chaque nation a droit à « sa propre "exception"
» et « cela n'est pas négociable
». Jean-Louis Debré du RPR croit qu'il faut «
veiller à ce que l'on continue à soutenir les artistes
et leurs oeuvres ». Le fasciste du Front national, Bruno
Gollnisch, voit dans les propos du président de Vivendi «
la traduction d'une logique capitalistique »
et affirme que « l'âme d'un peuple... ne saurait
être soumise aux lois du marché ». Quant
au fasciste du Mouvement national républicain Bruno Mégret,
il regrette que « ce ne [soit] plus les peuples qui
décident mais les marchands ».
(Source:
Le Monde)
LA
BÉQUILLE DE BRONZE
à
Denis Desautels, vérificateur général du Canada de
1991 à 2001, un homme qui garde ses convictions étatistes
après avoir passé une décennie à étudier
et dénoncer le gaspillage de fonds publics qui se pratique à
une échelle gargantuesque à Ottawa. M. Desautels
devraient pourtant être bien placé pour savoir que la logique
bureaucratique ne peut faire autrement que mener à la dilapidation
de budget. C'est lui qui dans ses rapports, nous apprenait que chaque année
des milliards de dollars étaient saupoudrés à gauche
et à droite sans qu'on contrôle l'attribution des fonds, sans
critères bien définis, sans résultats apparents, ou
encore qu'ils disparaissaient sans laisser de trace. Pourquoi dilapider
tant d'argent lorsque ça ne sert à rien? M. Desautels
fait le bon constat: « Parce que le programme existe,
que des participants l'appliquent et qu'il faut bien attribuer ces fonds.
Il devient difficile d'arrêter certaines dépenses lorsqu'on
a développé des attentes. » Malgré
cela, il continue à croire que l'État pourrait se transformer
– une conviction sans doute nécessaire pour répéter
inutilement les mêmes horreurs pendant dix ans sans se décourager.
Au lieu de prôner logiquement la privatisation de la plupart des
fonctions de l'État comme seule solution réaliste à
cette orgie de dépenses, l'ex-vérificateur général
regrette que la fonction publique n'attire plus les jeunes et croit que
c'est une nouvelle génération de parasites idéalistes
qui réussiront à ramener le bon sens dans la capitale: «
Dans mon temps – les années 60 – les jeunes voulaient changer
le monde. On allait au gouvernement pour servir la collectivité,
faire une différence. L'altruisme se perd. Aujourd'hui, c'est chacun
pour soi. Mais avec la débandade des technos, peut-être que
les jeunes vont commencer à trouver le gouvernement attirant.
» C'est bien de ça qu'on a besoin, des jeunes qui veulent
notre bien et qui vont aller à Ottawa pour le prendre...
(Source:
Revue Commerce)
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