Montréal, 16 février 2002  /  No 98  
 
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LES PRIX BÉQUILLE
  
     Les Prix Béquille sont décernés aux pleurnichards qui ont fait parler d'eux en quémandant et/ou en obtenant une protection spéciale de l'État, des subventions, des entraves à la compétition, etc., ou en prônant une plus grande intervention de l'État quelle qu'elle soit. En bref, à ces pauvres éclopés incapables de se tenir sur leurs deux jambes comme le font les individus libres et responsables.
 
 
LA BÉQUILLE D'OR  
à Émile Subirana et sa Guilde des musiciens du Québec, toujours en croisade pour forcer les propriétaires de bars et autres petits établissements où l'on présente des spectacles amateurs à n'engager que des musiciens membres de la Guilde et à les payer au salaire minimum établi par le syndicat. Plusieurs propriétaires comme Marc-Antoine Munoz s'opposent à cette démarche de syndicalisation. M. Munoz engage un pianiste amateur, question de mettre un peu d'ambiance dans son restaurant La Scala de Québec. Le musicien ne touche pas de salaire, mais reçoit des pourboires. Personne ne lui tord un bras. Personne ne le force à jouer. S'il n'en tenait qu'à la Guilde, il n'aurait tout simplement pas le droit de pianoter sans avoir, au préalable, payé ses cotisations syndicales. Selon Subirana, plusieurs de ces petits musiciens se font exploiter par les gros méchants propriétaires de bars. Seuls, ils sont incapables de se défendre. C'est pour cela qu'il faut les aider. « Tout ce que ça va faire, tranche Stéphane Boileau, copropriétaire du Maquisart de Trois-Rivières, c'est de couper aux artistes les petits salaires (60$, 75$) qu'ils gagnent un soir pour arrondir leur fin de mois. Parce que les bars vont arrêter de faire des spectacles. » Mais ça, Subirana s'en fout. En autant que les membres en règle de sa petite mafia sont contents, il est content. 
(Source: La Presse, Le Nouvelliste) 
  
 
LA BÉQUILLE D'ARGENT
au ministre péquiste Joseph Facal, qui, réagissant à un sondage Léger Marketing qui confirme une fois de plus que l'option séparatiste continue de chuter au Québec, a eu ceci à dire: « Quand il n'y a pas véritablement d'effervescence électorale ou référendaire, l'option de la souveraineté tend à baisser de quelques points; et quand le tam-tam part et que les campagnes s'engagent, l'appui à la souveraineté tend à remonter. » Tam-tam? Le ministre a au moins le mérite de reconnaître que c'est du tribalisme que le PQ nous propose... 
(Source: CKAC AM) 
  
  
LA BÉQUILLE DE BRONZE
au Groupe Rozon et son très couru Festival Juste pour rire pour ce qu'on pourrait qualifier de « détournements de fonds » en règle. Imaginez, Gilbert Rozon et sa troupe de joyeux fanfarons ont reçu (en deux ans seulement): 
  
575 
000 $ du ministère du Patrimoine canadien;
460 
000 $ de Travaux publics Canada;
833 
000 $ de Développement économique Canada;
95 
000 $ du Bureau d'information du Canada;
100 
000 $ de la Ville de Montréal;
350 
000 $ de la SODEC (Société de développement des entreprises culturelles);
225 
000 $ du ministère de la Métropole et des affaires municipales du Québec;
2 000 
000 $ de Loto-Québec (une société d'État);
1 500 
000 $ de la SEMIQ (Société des événements majeurs internationaux du Québec – présidée par Pierre Marc Johnson, ex-premier ministre du Québec, ex-président du Festival Juste pour rire, mais toujours à la tête du conseil d'administration du Musée Juste pour rire)
  
Plus de 6 millions $ en fonds publics pour un festival d'humoristes! Certains prétendent que la nomination de Jean Carle, ex-conseiller de Jean Chrétien (celui-là même qui était au coeur de la controverse entourant l'Auberge Grand-Mère, ce qu'il est convenu d'appeler le Shawinigate) au poste de vice-président exécutif de l'Empire Rozon, serait reliée aux récentes entrées de fonds fédérales – Carle aurait par ailleurs reçu une prime d'indemnité de plus de 150 000 $ de la Banque de dévelopement du Canada pour son départ volontaire. Les porte-parole des organismes et ministères fédéraux en question démentent ces allégations. Comme disait Odile Tremblay du Devoir, « Des liens occultes se tisseraient-ils au dessus de [nos] têtes? » 
(Sources: The Globe and Mail, La Presse) 
  
 
 
 
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