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Montréal, 16 mars 2002 / No 100 |
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par
Marc Grunert
Si vous désirez prendre la mesure du ridicule dans lequel l'Europe politico-bureaucratique se complaît, consultez donc le journal officiel des Communautés européennes. Voici un échantillon de la diarrhée de règlements évacuée par la Commission européenne:
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Cette profusion de normes et de règlements est l'indice le plus
fiable de la montée d'un totalitarisme bureaucratique en Europe.
Et la réglementation des échanges n'est pas le seul terrain
de prédilection de la tyrannie du droit positif européen.
La politique sociale, domaine traditionnellement réservé
des politiciens en quête de clientèles, est un secteur où
la réglementation fait florès grâce au zèle
inégalable d'une commission européenne censée L'État européen s'intéresse de très près à l'égalité entre femmes et hommes. Dans une Non seulement la Commission européenne reconnaît la légitimité des
À cette tyrannie bureaucratique s'ajoute le traditionnel détournement légal de fonds privés des politiciens qui se reproduisent à peu près selon la suite de Fibonacci (comme les lapins). Dernière idée (prévisible) des hommes de l'État, due au candidat Chirac: une constitution européenne et un président de l'Union européenne. Nul doute que l'idée fera son chemin selon la logique imparable du pouvoir politique. La démocratie européenne est en marche. Que faire contre cette exploitation éhontée des citoyens européens par les hommes de l'État? Peut-être, en premier lieu, prendre conscience de ce phénomène d'exploitation. La société actuelle se divise fondamentalement en deux classes distinctes: les exploités et les exploiteurs. Si Marx n'avait pas tort sur ce point, il avait néanmoins ruiné toute son analyse par une notion erronée de l'exploitation qui ne peut être que définie par le critère suivant: il y a exploitation, explique Hans-Hermann Hoppe, Il y a exploitation d'un individu lorsqu'il n'est plus le propriétaire exclusif de son corps. Or la contrainte étatique est une appropriation des corps. La liberté de faire usage de son corps, et de sa conscience, en échangeant par contrat avec d'autres individus libres est en conflit ouvert avec la liberté des hommes de l'État d'édicter des règlements coercitifs. Dans son texte révolutionnaire, Hoppe explicite le proverbe qui ouvre une autre analyse fondamentale, Qui est le propriétaire de mon corps? de François Guillaumat: Mais, de même que c'est un certain état de l'opinion publique qui a rendu cette entreprise d'exploitation possible, c'est un autre état de l'opinion publique qui peut l'abattre. Il faut y travailler sans relâche afin que l'Europe des hommes de l'État ne se réalise pas.
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