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Montréal, 28 septembre 2002 / No 110 |
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par
Hervé Duray
Depuis le régime de Vichy, les Français bénéficient de la Sécurité Sociale, système de soins |
Ceci dit, la situation en France n'est pas aussi catastrophique pour les
malades qu'elle peut l'être en Angleterre ou en Allemagne. Dans un
reportage sur Arte, on a par exemple entendu un médecin allemand
déclarer La situation est-elle meilleure en France alors? En fait, la situation en France n'est pas meilleure. L'Angleterre ou l'Allemagne ont simplement de Plusieurs raisons à cela: d'abord il profite bien à certains! Ensuite, les Effectivement, le système est mal géré, et le Les hôpitaux privés sont par exemple plus productifs d'un ordre 4 si l'on compare les accouchements ou les traitements du cancer: 50% des naissances et 50% des chimiothérapies pour 20% des cliniques. Faites vos compte: le même résultat (50% du travail) pour 80% du personnel dans le public! La différence ne s'explique pas par les Côté gestion médicale défaillante, il y a tout simplement des examens donnés trop fréquemment, des traitements faits en l'absence de diagnostic clair, des opérations inutiles, des prescriptions qui ne suivent pas les recommandations... Personne ne cherche la cause fondamentale Bref, si tout le monde sait que ça ne marche pas, personne ne semble vouloir s'adresser aux causes premières du désastre qui prend forme sous nos yeux. Les alternatives sont balayées au nom de l'égalité, mais n'est ce pas l'état sanitaire de la population qui devrait faire office de critère de jugement dans ce domaine? L'égalité aujourd'hui n'existe pas, ne nous leurrons pas. Il n'y a pas le même niveau de soin partout en France: manque de médecins dans le Nord, couverture hospitalière en milieu rural insuffisante... Sans compter que certains départements, comme le 93, avec des populations immigrées en accroissement constant, voient arriver des pathologies inconnues en Europe, ou éradiquées depuis bien longtemps: cela a un impact sur la capacité de soigner d'autres patients, engorge les urgences et les hôpitaux. D'autre part, souvent insolvables, même par la Au plan international aussi, il existe une médecine à plusieurs vitesses: entre l'Angleterre qui envoie ses patients vers la France, la France qui en envoie en Allemagne et aux États-Unis (pour des traitements en cancérologie ou maladies rares), on s'aperçoit bien qu'il y a une grande disparité. À quoi bon avoir une médecine Il faudra donc bien abandonner ce système en bout de course, et il n'y a pas 36 solutions pour cela: il va falloir rendre la santé aux individus et aux médecins. Quelques mesures simples permettront de défaire l'étau de l'État sur le secteur de la santé: fin du numerus clausus, nombre de médecins formés en France dans les universités, privatisation des hôpitaux, choix de la caisse d'assurance et du niveau de couverture par les assurés eux-mêmes (donc mise en concurrence de la Sécurité Sociale), libération du prix des médicaments...
Qu'adviendrait-il alors? Si tous les hôpitaux s'alignaient sur les standards de productivité des cliniques privées, il n'y aurait plus pénurie d'infirmières et de spécialistes, mais pléthore, puisque avec 40% du personnel 100% des actes seraient assurés. Si les infirmières libérales pouvaient librement fixer leurs tarifs, ainsi que les médecins, on verrait peut-être les facultés de médecine se remplir, au-delà des numerus clausus actuels. Le choix de la compagnie d'assurance permettrait des gains de productivité sur le traitement des Bien sûr, les assureurs privés cherchent le profit, et peut-être une partie des gains y sera affectée, mais la concurrence permet de jouer contre cet effet. D'autre part les compagnies d'assurance font plus de profits à placer l'argent des cotisations sur les marchés monétaires qu'elles n'en font sur les primes d'assurances elles-mêmes. Tous égaux devant la pénurie ou devant le marché? On va bien entendu parler du sort des pauvres. Il y aura des perdants dans le changement: les syndicalistes qui vivent sur la Sécurité Sociale au travers de la Si l'on peut être aussi sûr des effets positifs d'une libéralisation, c'est pour une raison bien simple: avec la perte de la liberté, la responsabilité s'envole aussi. Si aujourd'hui tout marche de travers dans la santé, c'est parce qu'il n'y a jamais de responsables. Dans un système où la seule règle est: faites ce que vous voulez, tout est gratuit, il fallait bien s'attendre à une catastrophe. Le vrai drame cependant n'est pas dans le déficit faramineux, ou les dettes accumulées. Le drame, c'est que tout cela conduit à des morts. Alors, êtes-vous prêts à laisser votre vie dans les mains de fonctionnaires?
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