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Montréal, 12 avril 2003 / No 123 |
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par
Yvon Dionne
Les trois principaux partis politiques au Québec se ressemblent à des degrés divers: même quête du pouvoir en promettant à tout vent des dépenses financées par les payeurs de taxes, à peu près la même conception de l'État comme solution à tous les problèmes (alors que l'État fait partie du problème). Un des trois se démarque toutefois des deux autres (c'est encore une question de degré) par son mépris de la liberté individuelle et sa volonté d'assujettir les individus à son |
Ce parti, qui se targue de parler au nom de tous les Québécois,
a été élu aux élections du 30 novembre 1998
avec seulement 42,9% des voix exprimées (obtenant par contre 76
sièges sur 125), contre 43,6% pour le Parti libéral. Ceci
n'a pas empêché Bernard Landry de déclarer, en février
2002, que La fourberie politicienne Je n'ai pas ici l'intention de disséquer les promesses des partis politiques, car même les moins farfelues ne justifient en rien l'intervention de l'État. Tous les partis ont multiplié les promesses alors que la ministre Marois disait le 11 mars, dans son Discours du budget, qu'en 2004 les finances seront serrées. Le Parti libéral est le seul qui, à court terme, a un programme crédible, même s'il est à court terme, reléguant donc à plus tard les vraies solutions. Tout sera à recommencer dans cinq ans. L'Action démocratique a mis de l'avant de meilleures idées, pour ensuite les remiser au grenier, et elle n'a pas de plan d'action à court terme. Or, ce sont les deux premières années du pouvoir qui comptent. Je pourrais parler des diverses mesures existantes et promesses de soutien à la famille et de conciliation travail-famille. Plusieurs parents sont devenus tellement dépendants de l'État qu'ils ne veulent plus d'enfants sans en faire assumer le coût par tout le monde. Le PQ se vante d'avoir atteint le déficit zéro pendant que la dette s'accumule et qu'il a camouflé un déficit minimum de La création d'emplois par le gouvernement? C'est de la foutaise. Les seuls emplois à temps plein qu'a créés le PQ sont ceux de ses fonctionnaires ( Et que penser du crédit d'impôt aux vacances, ou du boni pour un bébé né après la fin des études, ou de la déduction fiscale des laissez-passer pour le transport en commun? Cette critique serait trop facile. Abordons plutôt l'essentiel, c'est-à-dire deux aspects de la philosophie du PQ (en particulier le PQ, ce qui n'exclut pas les autres) qui déterminent tout le reste: 1) L'érosion des droits individuels en faveur du collectivisme et sa statolâtrie chronique; 2) L'idéologie nationaliste qui sert de justification à l'étatisme québécois. Raison no1 de ne pas voter PQ: son idéologie collectiviste En novembre 1998 le PQ avait choisi comme slogan Tant pour les individus que pour les municipalités le PQ applique la même médecine: si vous réussissez, de nombreux sbires et scribes ou gratte-papier vous accusent d'iniquité fiscale et vous êtes condamnés à payer plus de taxes. Dans tous les cas, vous êtes condamnés aux files d'attente.
La campagne électorale actuelle du Parti québécois a pour slogan Le 31 mars, lors du débat des chefs, Bernard Landry a déclaré que sa première priorité est l'amélioration de notre qualité de vie. Mais, pensons-y bien, ce n'est tout simplement pas de ses affaires! Le problème ici, c'est qu'il y a de moins en moins de gens que l'État québécois peut voler pour se payer et redistribuer. Il est en train de tarir sa source. Le PQ parle constamment du PIB (le produit intérieur brut) comme s'il s'agissait de sa Le PQ a déjà été membre de l'Internationale socialiste, un pot-pourri de partis de la gauche à l'échelle internationale qui ont en commun des allégeances crypto-marxistes, un anti-américanisme chronique et une confiance absolue que le progrès ne peut venir que des décrets de l'État, non pas de la liberté individuelle. L'idéologie du PQ repose sur la primauté des droits collectifs sur les droits individuels. La solidarité, dans cette optique, ne peut venir que de l'État (c'est-à-dire de ceux qui détiennent le pouvoir). La notion de Cette propension à voir dans l'État la solution à tous les problèmes démontre à quel point notre société est devenue décadente, car la force d'une société se mesure à la force de ses individus, à leur initiative, à leur degré de liberté, à toutes ses choses qui contribuent au C'est en effet une société d'individus programmés pour saliver aux promesses des politiciens, où celui qui ose émettre une opinion contraire aux intérêts du collectif est frappé d'anathème (comme l'ont été les bons d'étude de l'ADQ), où les individus sont classés comme L'aide aux entreprises illustre à quel point l'interventionnisme est une aberration. Cette aide peut prendre plusieurs formes: subventions directes, gestion de l'offre, crédits d'impôts, abris fiscaux, prêts sans intérêts, garanties de prêts. Dans tous les cas, elle permet aux entreprises ou aux secteurs visés d'augmenter leur rendement aux dépens des payeurs de taxes ou des consommateurs. Donc, des emplois sont créés; c'est ce que l'on voit et c'est ce que les politiciens nous étalent régulièrement. Ce qu'ils ne disent pas, c'est que l'argent n'est jamais gratuit et que si le gouvernement ne l'avait pas soutiré de l'économie il aurait servi à créer des emplois et permis d'augmenter le rendement des secteurs rentables. L'expérience de l'intervention de l'État dans l'aide aux entreprises est désastreuse quand elle n'est pas, au mieux, une mauvaise allocation des ressources. La recette d'une économie dynamique ne vient pas des économies socialistes et planifiées mais plutôt de celles qui sont fondées sur le marché, ce qui suppose des taux d'imposition minimes, de mettre fin aux nombreux programmes de transferts, de subventions et crédits d'impôts, d'éliminer la paperasse réglementaire, d'abolir les monopoles en santé, en éducation, et tous ceux artificiellement créés par l'État dans les domaines du travail, de l'agriculture, etc. Raison no 2 de ne pas voter PQ: son idéologie nationaliste Le nationalisme et l'équation qui est faite entre l'État et la nation servent aussi à justifier les interventions de l'État québécois et de son Le 8 mars, à l'occasion d'un congrès d'orientation du PQ, M. Landry nous a demandé de lui expliquer A priori, il n'y a pas d'objection de principe à ce que le Québec devienne un État souverain. Le Québec est aussi justifié de l'être que le Canada, les États-Unis, ou n'importe quel pays qui fait la pluie et le beau temps aux Nations Unies (cette association de quêteux et de braillards). Mais le Québec devrait d'abord faire la démonstration, en tant que province, comme le fait l'Alberta, que les résidents du Québec seront plus libres dans un tel pays. Le 31 mars, Bernard Landry a répété lors du débat des chefs Serions-nous plus libres, en tant qu'individus (car c'est seulement en tant qu'individus que l'on peut sentir et apprécier la liberté), dans un Québec où le PQ aurait acquis tous les pouvoirs dévolus présentement à Ottawa? La réponse est bien sûr négative. Le PQ veut récupérer toutes les taxes que nous payons à Ottawa, non pas pour nous les remettre, mais pour les dépenser selon les priorités que le gouvernement va définir pour nous. Les Québécois ne seront pas plus forts et libres dans un Québec libre qu'ils le sont maintenant. Au contraire, le risque est élevé qu'ils le seront moins en raison de l'absence de cette concurrence entre gouvernements dans un régime fédéral qui donne lieu à un certain arbitrage. Ce risque est accentué par la philosophie même du PQ et aussi par le fait que la souveraineté souhaitée, du moins dans sa période de transition, ne pourra que susciter des remous et de l'incertitude conduisant à plus d'intervention étatique. Les bénéficiaires réels d'un Québec souverain sous la tutelle du PQ seront les politiciens, les fonctionnaires et la petite mafia syndicaliste omniprésente. Et aussi la police, elle-même syndiquée. La souveraineté doit revenir à nous tous, non pas en tant que membres d'une collectivité quelconque, d'une classe sociale, d'habitants d'un même territoire, appartenant à un même groupe ethnique, racial, tribal ou national, mais plutôt à nous tous en tant qu'individus. Voilà la seule perspective véritablement humaniste (M. Landry se présente pourtant comme un humaniste; c'est facile avec l'argent qui ne nous appartient pas...), parce que cette perspective exclut le chauvinisme, le tribalisme, le racisme et qu'elle ne présente aucune ambiguïté totalitaire et collectiviste. Pour devenir plus forts, il faut donc s'appartenir à soi-même plutôt qu'à un troupeau ou à l'État, au contraire de ce que propose le Parti québécois avec son slogan
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