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Montréal, 19 juillet 2003 / No 126 |
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par
Marc Grunert
L'affaire française des intermittents du spectacle démontre une fois de plus ce que produit une économie socialisée: injustice et conflits à l'échelle nationale puisque l'État est omnipotent, chaque groupe s'adressant logiquement aux fabricants de Indemnisez-moi! Les intermittents du spectacle regroupent tous les artistes, techniciens et autres qui ne travaillent que le temps d’un spectacle, du tournage d’un film, de la réalisation d’une pièce de théâtre, ou de la réalisation d’une émission de télévision. Autant dire que cela fait beaucoup de monde. Et cela d’autant plus que cette catégorie bénéficie d’un système d’indemnisation très avantageux dans la mesure où il rend possible le travail au noir financé par le contribuable. Ce n'est pas que j'aie quoi que ce soit à dire contre le travail au noir puisqu'il n'est que de l'échange libre donc légitime; mais quand il est un complément caché d'une indémnité de chômage payée par les autres, il devient coupable. |
En France, les intermittents du spectacle qui justifient actuellement de
507 heures de travail dans l'année (contre 606 pour les salariés
du régime général), ont droit à 12 mois d'indemnités
chômage, en vertu d'un système créé en 1969.
Selon l'Unedic, l'indemnisation des intermittents coûte huit fois
plus que le montant de leurs cotisations Ainsi, selon le système actuel, une fois que l’intermittent a effectué ses 507 heures il a droit à 12 mois d’indemnité. On comprend facilement qu’il est dans l’intérêt commun de l’intermittent et de l’employeur que ces 507h soient effectuées dans un minimum de temps, disons quatre ou cinq mois. Le reste de l’année l’intermittent travaille au noir et bénéficie en plus des indemnités de chômage. Voilà qui arrange bien les deux parties, sauf les contribuables bien sûr. Pour éviter ce vol qualifié, D’un point de vue plus large on peut se demander pourquoi l’État devrait indemniser des choix de métiers qui par nature engendrent une alternance entre des périodes de travail et des périodes d’oisiveté. Par exemple, Quantité vs qualité L’idée est donc la suivante: ce n’est pas aux autres de financer les choix personnels des individus. Les professions qui gravitent autour de ce qui est appelé souvent abusivement Les politiciens ont la fâcheuse tendance à sacraliser la culture, à la subventionner massivement. Or, comme chacun peut l’observer, toute subvention accroît ce qui est subventionné, en quantité mais pas en qualité. Une surproduction culturelle et l’extension de la médiocrité, voilà comment on peut caractériser l’état de la
Dans une société libre, ce serait la concurrence entre des assurances privées qui offrirait aux Le dirigisme de « l'exception culturelle » Dans son allocution télévisée du 14 juillet le président Jacques Chirac a lié le sort des intermittents à Le dirigisme culturel comme réponse au besoin de diversité culturelle, voilà bien un paradoxe! On sait bien que derrière ce paradoxe opère la logique de la croissance de l’État qui nourrit les politiciens et les bureaucrates. Mais il y a aussi l’attrape-nigauds que l’on nous rabâche beaucoup en France: la mondialisation des échanges engendrerait la standardisation et la disparition des différences culturelles. Diversité culturelle et mondialisation capitaliste En réalité la liberté et la mondialisation des échanges mettent seulement en péril des productions qui rencontrent une demande insuffisante et qui, par conséquent, ne pourraient plus, et à juste titre, être financées par des moyens privés. À juste titre car il n’y a aucune raison valable pour que le libre arbitre des hommes de l’État se substitue à celui des individus, dont les préférences se démontrent par la liberté des échanges, le seul et unique moyen de réaliser la Il faut ajouter, par ailleurs, que Sur le plan culturel la mondialisation se traduit en fait par une opportunité plus grande pour les productions culturelles de rencontrer une demande car En conclusion, l’affaire des intermittents est une spécificité bien française dont l’essence n’est autre qu’une intervention illégitime de l’État dans la production culturelle. Nous avons vu qu’elle n’était pas justifiée en considération de ses objectifs et que de surcroît elle serait même contre-productive, et cela dans la mesure où elle engendre un dirigisme étatique et méconnaît une des propriétés fondamentales de la mondialisation capitaliste: la diversité culturelle(1). Il serait d’ailleurs judicieux de relire la réponse de Bastiat à Lamartine dans
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