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Montréal, 19 juillet 2003 / No 126 |
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par
Gilles Guénette
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Pour illustrer son peu d'enthousiasme pour les syndicats du secteur hospitalier,
le cinéaste y est allé d'une anecdote. Hospitalisée
lors de la dernière grève générale dans les
hôpitaux, sa mère de 75 ans n'avait pas mangé depuis
trois jours. Son frère parti chercher du poulet pour elle a été
bloqué par des grévistes qui lui refusaient l'accès
de l'hôpital. La raison? Ils ne voulaient pas que soit allégée
la tâche des gestionnaires à qui il revenait de faire manger
les malades.
« Il faut des syndicats parce qu'autrement il y aurait des Certains sont plus égaux que d'autres Nos élus, sous la pression des lobbys et des... centrales syndicales, mettent en place toujours plus de lois et structures pour empêcher les Après tout, tout le monde sait que les syndiqués ne sont Qui n'a pas souvenir d'un retour à la maison cauchemardesque alors que le centre-ville est complètement paralysé par les moyens de pression d'employés de la Société de transport de Montréal qui solidairement ont décidé de tout bloquer, question de faire progresser leurs négociations? C'est toute la population qui subit les revendications d'une petite clique de travailleurs sur-rémunérés, sur-protégés, mais malgré tout insatisfaits de leur statut de privilégiés. Mais Sont-ils solidaires avec nous, payeurs de taxes, lorsqu'ils réclament et obtiennent de meilleures conditions de travail – des conditions de travail auxquelles on ne peut que rêver en remplissant notre déclaration d'impôt? Sont-ils solidaires avec nous lorsque leurs moyens de pression nous causent retards et dépenses supplémentaires? Sont-ils solidaires avec nous lorsqu'on doit couper dans nos sorties, vacances, et rénovations pour qu'eux puissent se payer les leurs? Ils sont solidaires entre eux, point. Les locataires ont tous les droits Idem pour les locataires, qui dans notre marché du logement sur-réglementé ont tous les droits et sont sur-protégés par l'État. Parce qu'il y a eu quelques Mon ex-voisin est un bon exemple de ces exagérations Il y a trois ans, il a loué le second étage à une famille – père, mère, fille et chum. Des gens bien tranquilles qui passaient toutes leurs journées à la maison (et ce, même s'ils avaient tous l'air bien en santé...) Un bébé est arrivé dans le portrait. Le chum est parti. Le père et la mère ont suivi. La jeune femme s'est retrouvée seule avec son petit. Comme si elle avait décidé qu'il était grand temps de penser à elle et de finalement s'émanciper, notre voisine a commencé à faire ce qui lui plaît, quand ça lui plaît. Au risque que ça déplaise aux autres...
Elle s'est déniché trois co-locataires, deux gars, une fille, qui comme elle, ne semblaient pas faire grand-chose de leurs journées (même si, eux aussi, avaient l'air bien en santé). Et le party a commencé. Finies les années passées tranquilles, dans le respect d'autrui, notre femme-ado s'est mise à écouter de la musique à n'importe quelle heure de la journée ou de la soirée et à fêter avec sa gang sur le balcon jusqu'aux petites heures du matin. Difficile de se concentrer lorsque vous travaillez à la maison et que votre voisine écoute Radio Énergie à tue-tête à longueur de journée. Difficile de dormir lorsque l'été les fenêtres sont toutes grandes ouvertes – chaleur oblige! – et que les voisins – qui n'ont pas à se lever tôt le lendemain eux – sont tous cordés sur le balcon à boire de la bière – qu'ils se sont payée à même mes taxes – et à rire fort en se contant des farces plates. Vous avez beau leur demander poliment de baisser le ton, ils vous regardent comme si vous débarquiez d'une galaxie far, far away, et ils reprennent de plus belle... Les relations entre le propriétaire et la jeune femme se sont détériorées. Les deux ont commencé à se crier des noms d'un balcon à l'autre. La musique a monté de plusieurs crans. Les co-locataires se sont mis de la partie. Tout ça a dégénéré jusqu'à ce qu'une pancarte Autorisation d'abuser Sur tout bail, il y a pourtant une clause qui stipule que le locataire s'engage à respecter la tranquillité des lieux. Pourquoi un propriétaire à qui appartient l'immeuble locatif n'aurait-il pas le droit de mettre fin à un contrat lorsque celui-ci est brisé? Pourquoi est-ce plus important de protéger des locataires qui n'ont aucun respect pour quoi que ce soit que des propriétaires qui ne demandent qu'à faire leur petite affaire tranquillement? Parce que quelqu'un dans le duo locataire/propriétaire fait du profit. Et le profit, en social-démocratie, c'est mal vu. Aussi minime soit-il. Aussi parce qu'au Québec on a élevé le logement au rang de Le type qui vend son triplex parce qu'il n'en peut tout simplement plus des problèmes, la dame qui doit déménager après 33 ans au même endroit, moi qui quitte mon logement pour avoir la paix... c'est de l'abus. Quoi qu'en disent les socialistes du FRAPRU, de la Convergence des luttes anti-capitalistes (et de sa filiale CLAC-logement), du POPIR comité logement, du Logem'en occupe ou du Comité BAILS Hochelaga-Maisonneuve – il y en a donc ben de ces affaires-là, ça doit être payant! Comment expliquer que c'est la locataire délinquante qui reste en place et tout le bon monde qui change de place? Pourquoi devons-nous tous payer pour qu'elle puisse continuer de se foutre de tout et déranger impunément tout le monde? Sans doute pour les mêmes raisons qui font qu'on permet aux syndiqués de prendre une population en otage. Par Toutes ces protections sociales (syndicats favorisés par l'État, organismes de défense de tout et de rien, programmes gouvernementaux, etc.) ne font qu'encourager les incompétents à demeurer incompétents, les L'État doit se retirer du secteur, cesser de privilégier les uns aux dépens des autres et laisser le système d'échange fondé sur les contrats prévaloir. C'est simple, si vous ne respectez pas les clauses de votre bail, vous êtes expulsé après trois avertissements. Et vous n'avez plus la grosse main invisible de l'État pour venir à votre rescousse si vous dérogez à vos responsabilités. Ça veut dire que tout le monde a alors intérêt à vivre dans le respect des règles. Le logement redeviendrait un secteur d'activité profitable pour les investisseurs, il y aurait plus de construction et le prix des loyers diminuerait. Un locataire honnête insatisfait du service ou de l'attitude de son propriétaire pourrait facilement se trouver un autre logement. Les droits de propriété et les règles du marché feraient en sorte de répondre aux besoin de tous, locataires et propriétaires, sans exagération de part ou d'autre.
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