Ainsi en va-t-il de la fameuse affirmation qui, depuis plus d'un demi-siècle,
ressurgit périodiquement dans la littérature économique
et aussi dans nombre de médias, selon laquelle l'écart qui
sépare les niveaux de vie des pays riches et des pays pauvres ne
cesserait de croître(1).
Aux dernières nouvelles, la mondialisation capitaliste ne ferait
évidemment qu'aggraver le phénomène(2),
affirmation complémentaire qui a la grande vertu, dans une perspective
internationale cette fois, de redonner quelques couleurs à la vieille
thèse marxiste de la paupérisation croissante de certains
groupes, évidemment corrélative à l'enrichissement
d'autres groupes. En fait rien ne permet d'étayer cette affirmation
d'un écart croissant, sur la base de l'outillage statistique actuellement
disponible, accessible et utilisable(3).
En outre l'argument me paraît d'autant plus insidieux qu'il se trouve
couramment relayé, en France en particulier, par des personnalités
dont l'aura tient à l'autorité morale et/ou intellectuelle
que peut leur conférer l'exercice, passé ou présent,
de fonctions éminentes(4),
politiques ou autres(5).
Armez-vous de courage (ou, mieux encore, d'une bonne dose d'humour) et
essayez, ne serait-ce que par curiosité, de soutenir le point de
vue inverse face à des « intellectuels de gauche
». On vous rétorquera immanquablement que les statistiques
et mesures que vous utilisez n'ont aucun sens(6).
Mais, pour votre part, hormis l'incontournable écoute d'un magma
phraséologique aussi fumeux qu'indécryptable, vous ne parviendrez
jamais à savoir sur quels outils exactement s'appuient vos interlocuteurs.
Ils pourront même aller jusqu'à soutenir effrontément
qu'ils puisent aux mêmes sources que vous! Autrement dit le débat
se transformera rapidement en dialogue de sourds. Les structures mentales
de vos contradicteurs, en effet, sont ainsi faites qu'ils n'admettront
jamais (par conviction ou sur ordre, selon le cas) qu'une démonstration
objective puisse leur donner tort: si telle est votre conclusion c'est,
bien entendu, soit que vous êtes peu équilibré, soit
que vous cultivez la mauvaise foi... soit encore que par carence intellectuelle
vous n'avez pas su utiliser (manipuler?) l'information disponible(7).
Je suis tout prêt à suivre Mises quand il dénonce le
caractère vain ou inutile des statistiques économiques. Mais,
lorsque mes adversaires constructivistes et socialo-étatistes prétendent
appuyer leurs dires sur des observations quantifiables, quantifiées
et donc vérifiables, je ne me prive pas, moi aussi, d'interroger
les données chiffrées supposées idoines. J'ai donc
décidé d'examiner les choses de plus près. Ce qui
n'est d'ailleurs pas très compliqué: j'ai choisi, parmi les
statistiques actuellement disponibles sur le revenu per capita,
celles qui se trouvent désignées par la plupart des experts
comme les plus fiables(8).
Puis, j'ai constitué deux échantillons principaux de nations,
l'un de 21 pays riches(9),
l'autre de 83 pays pauvres(10)
puisqu'il s'agit bien d'estimer l'écart « moyen »
de niveau de vie (et son évolution) entre ces deux groupes de pays.
Enfin, j'ai délimité une longue période (1950-1998)(11),
elle-même subdivisée en deux sous-périodes (1950-1973
et 1973-1998)(12).
Afin de maximiser les précautions prises, les pays pétroliers
ainsi que les « tigres » et autres «
dragons » ont été éliminés du
groupe des pays peu développés, le Japon(13)
ayant été pour sa part classé parmi les pays riches.
Ayant enfin veillé à ne faire en aucun cas varier ces échantillons
aux trois dates indiquées (l'inverse serait à l'évidence
contraire à toute méthode scientifique), il ne me restait
plus qu'à « observer », « analyser
» et « conclure »(14).
Après ces prolégomènes plutôt austères
ou studieux, divertissons-nous donc quelque peu!
Quelques
résultats inattendus
Dans l'ensemble des 21 pays riches retenus le revenu par tête (donc
en dollars internationaux de 1990) est, en moyenne, passé de 5
327 dollars (1950) à 11 907 dollars (1973) puis à
18 887 dollars (l998). En outre le rapport du revenu moyen maximum au revenu
moyen minimum parmi ces pays s'est réduit sensiblement dans le même
temps, passant de 5 en 1950 (USA/Grèce) à 2,7 en 1973 (USA/Portugal)
et à 2,4 en 1998 (USA/Grèce). Outre son indiscutable enrichissement,
l'homogénéisation de ce groupe s'affirme donc au fil du temps
et il peut ainsi paraître tout à fait acceptable de caractériser
son niveau de vie à une date donnée par son revenu par
tête global.
Mais les choses sont très différentes pour les pays pauvres.
Ici les disparités de niveau de vie sont beaucoup plus vastes. Dans
nos 83 pays en développement, qui rassemblaient en 1998 plus de
67% de la population mondiale, le moins riche (à savoir le Tchad)
n'offrait qu'un revenu per capita de 471 dollars en 1998 tandis
qu'à l'autre extrémité de la distribution des nations
comme Israël, l'Uruguay, Porto Rico présentaient des PIB par
tête compris en 8 000 et 15 000 dollars...
Et entre ces extrêmes, le continuum statistique est tout à
fait surprenant. Autant dire que les vocables, si souvent utilisés,
de Tiers-Monde ou de Sud se réfèrent, en fait, à un
mélange totalement hétéroclite de pays, les uns présentant
tous les signes de la misère la plus terrible, mais d'autres caracolant
au contraire à la lisière du monde riche. En outre, l'intervalle
(relatif) de variation, au sein de ce groupe, entre les plus pauvres et
les moins mal pourvus, ne fait lui-même que s'aggraver: allant de
1 à 14,3 en 1950, il s'étend de 1 à 19,4 en 1973 et
de 1 à 32,2 en 1998(15).
Il est donc ici loin d'être indifférent de se trouver aux
premières ou aux dernières places! Finalement, force est
bien d'admettre que si les inégalités entre nations s'accroissent,
c'est pour commencer entre les pays pauvres eux-mêmes qu'elles augmentent
considérablement. Réalité qui semble, curieusement,
bien peu retenir l'attention de la plupart des commentateurs, trop souvent
hâtifs et mal informés.
Dès lors la notion d'écart entre nations pauvres et pays
développés se révèle le résultat d'une
manipulation des plus délicates, puisqu'elle revient à comparer
un indice plutôt significatif (le PIB per capita des pays
riches) à un autre qui l'est beaucoup moins (le PIB per capita
des pays pauvres). On trouvera ci-dessous quelques résultats globaux
de ce genre, qui doivent à l'évidence être interprétés
avec les plus grandes précautions(16).
Les écarts absolus (obtenus par différence), par référence
au groupe des « riches », progressent de 1950
à 1998 dans tous les cas de figure: leur aggravation n'épargne
pas même les Dragons et autres Tigres (présentés ici
dans le cadre d'un groupe distinct). En revanche, les écarts relatifs
(obtenus par quotient), que l'on aurait pu, d'ailleurs, imaginer beaucoup
plus amples même en raisonnant sur des moyennes, se creusent partout
de 1950 à 1973, mais se réduisent également dans tous
les cas de figure de 1973 à 1998, si bien qu'ils paraissent plutôt
stables sur la longue période 1950-98 (alentour de «
1 à 7 ou 8 »… et non de « 1 à 50
»!).
|
PIB
Moyens par tête en 1950, 1973 et 1998 et estimation des écarts
Dollars
internationaux, 1990
|
1950
|
1973
|
1998
|
|
|
|
|
|
A
|
83
Pays en développement
|
811
|
1
420
|
2
713
|
B
|
7
Dragons et Tigres
|
840
|
1
504
|
3
070
|
C
|
21
Pays riches
|
5
668
|
13
153
|
21
480
|
|
|
|
|
|
|
Écarts
absolus C - A
|
4
857
|
11
733
|
18
767
|
|
Écarts
absolus C - B
|
4
828
|
11
649
|
18
410
|
|
Écarts
absolus B - A
|
29
|
84
|
357
|
|
|
|
|
|
|
Écarts
relatifs C / A
|
6,99
|
9,26
|
7,92
|
|
Écarts
relatifs C / B
|
6,75
|
8,75
|
7,00
|
|
Écarts
relatifs B / A
|
1,04
|
1,06
|
1,13
|
Source:
A. Maddison, op. cit., page 197 pour les données de base. J'ai
personnellement calculé les écarts absolus et relatifs.
Dans une perspective aussi générale, il est strictement impossible,
compte tenu de l'information statistique la plus sérieuse actuellement
disponible, de formuler un autre jugement et je vois mal, sur la base de
ces informations, ce qui justifie l'ahurissante imposture (il n'est pas
d'autre terme) laissant à entendre qu'en 50 ans les écarts
relatifs auraient été multipliés par dix!!! Étant
entendu, également, que je ne saurais imaginer que Monsieur José
Bové (symboliquement parlant), son armada d'experts et ses éminents
conseillers n'aient pas pris la précaution d'effectuer les vérifications
d'usage, compte tenu des risques que leur font encourir leurs prises de
position et leur téméraire courage... Il est vrai que ces
risques sont tempérés, voire limités, par les avantages
(et les délices) d'une médiatisation aussi choquante et arbitraire
qu'hallucinante et remarquablement orchestrée(17).
Je viens donc de distinguer deux notions d'écart: l'écart
absolu (obtenu par différence) et l'écart relatif
(obtenu par quotient). Dès qu'un pays pauvre progresse plus vite
(son taux de croissance annuel étant supérieur) qu'un pays
riche, le second type d'écart se réduit immédiatement
alors que le premier peut continuer à croître un certain temps(18).
Il convient donc de ne pas mélanger les deux approches dans une
même démonstration. Précaution rarement prise! En outre,
se focaliser sur l'écart peut occulter nombre d'autres observations,
positives pour bien des pays pauvres. Ainsi, si le Tchadien moyen voit
son revenu annuel s'améliorer de 50 dollars, cela est beaucoup plus
important pour lui que ça ne l'est pour le citadin moyen de Chicago.
Allez donc expliquer au premier que la chose est sans importance, sous
prétexte que l'écart de revenus entre les deux individus
se serait aggravé! On voit bien, moyennant un exemple aussi simple,
en quoi la focalisation sur un écart éventuellement croissant
est utile aux détracteurs du capitalisme et de la mondialisation:
elle permet d'occulter toute observation positive qui se révélerait
trop gênante. L'image qu'on donne d'une réalité peut,
en effet, être falsifiée par déformation comme par
amputation...
« On voit bien en quoi la focalisation sur un écart éventuellement
croissant est utile aux détracteurs du capitalisme et de la mondialisation:
elle permet d'occulter toute observation positive qui se révélerait
trop gênante. L'image qu'on donne d'une réalité peut,
en effet, être falsifiée par déformation comme par
amputation... » |
|
Voudrait-on par ailleurs que les pays capitalistes(19)
riches s'assoient sur le « bord de la route »
pour attendre les pays pauvres? Certains utopistes ont souhaité,
au début des années 1970, une « croissance
zéro », ou à tout le moins une croissance
très « douce ». Mais l'interminable ralentissement
des décennies 1970 et suivantes en a révélé
aussi tous les « charmes »(20)...
De plus, et surtout, il n'est pas inutile de rappeler ici au lecteur la
« puissance du jeu des intérêts composés
»: ainsi le profil de croissance des années 1973-98,
qui révèle une progression sensiblement plus rapide pour
les nations pauvres (2,62% par an) que pour les nations riches (1,98% l'an),
ne permet d'envisager, s'il se prolongeait et compte tenu du niveau actuel
de l'écart (1 à 7), qu'un très lent processus de convergence
(266 ans pour la stabilisation de l'écart absolu(21)
et 311 ans pour le rattrapage intégral!). Il paraît ainsi
bien hypocrite ou malhonnête (voire naïf?) de se plaindre sans
cesse de l'élargissement du « fossé »
entre riches et pauvres. Il suffit de se référer à
des informations statistiques sérieuses, de se munir d'un stylo,
d'une feuille de papier vierge et d'une bonne calculette pour s'en convaincre.
Effort considérable auquel il est tellement plus facile de préférer
phraséologies fumantes et slogans pathétiquement creux. Espérons
que nos militants antimondialisation n'auront pas un jour l'idée
d'organiser une manifestation annuelle pour protester contre le fait que
l'« écart » ne s'est toujours pas réduit.
Les calculs précédents le prouvent: nous devrions, une fois
l'an, subir leurs frénétiques défilés assortis,
comme la tradition semble désormais le vouloir, de « casses
» consciencieuses, et ce… pendant deux cent cinquante à trois
cents ans!
D'aucuns soutiendront qu'un raisonnement prenant appui sur des PIB per
capita n'est pas significatif car de telles « moyennes
» ne tiennent aucun compte des inégalités de
répartition des revenus et de leur détérioration permanente
dans les pays en développement. Objection que je rejetterai catégoriquement
pour trois raisons: d'abord parce que l'inadéquation éventuelle
d'une statistique à la démonstration d'un fait doit forcément
s'appliquer aussi à l'établissement du fait contraire;
ensuite parce que, dans le Tiers-Monde, les véritables suivis statistiques
de la distribution des revenus sont si rares que l'on ne peut en tirer
des règles générales; enfin parce que l'on sait depuis
bien longtemps que souvent une aggravation des inégalités
de revenus accompagne, pendant un temps qui peut d'ailleurs être
assez long, un processus authentique de développement(22).
Cet argument, selon moi, ne signifie donc rien.
Des
confirmations bienvenues
Enfin signalons qu'il existe aujourd'hui d'autres indicateurs, parfois
jugés plus fiables que les simples revenus par tête, et qui
conduisent à des observations voisines des nôtres, voire plus
optimistes encore! Penchons-nous donc quelques instants sur l'évolution
des Indicateurs du Développement Humain (IDH) relatifs à
un certain nombre de pays certes pauvres, mais qui donnent des raisons
d'espérer. Ces indicateurs correspondent à une notion de
niveau de vie beaucoup plus riche, sans doute, que le seul revenu per
capita: en effet, ils synthétisent les renseignements que l'on
peut avoir, en l'état des connaissances statistiques concernant
les pays du Sud, sur le revenu par tête, certes, mais aussi
sur l'espérance de vie à la naissance, sur le taux d'alphabétisation
des adultes, et sur le taux brut de scolarisation (du primaire au supérieur).
Ces « IDH » me fourniront mon dernier argument
en faveur d'un optimisme raisonné et raisonnable.
J'ai pu effectuer des calculs, à partir des informations actuellement
disponibles(23),
pour 33 des 36 pays en développement qui offrent aujourd'hui les
performances positives les plus notables, à savoir des taux de croissance
économique (PIB global) supérieurs à ceux des pays
riches, ainsi que des taux de croissance démographique en sensible
régression de 1973 à 1998(24).
J'ai calculé, pour chacune des années 1975(25),
1980, 1985, 1990, 1995, et 2000 les écarts absolus (différences)
entre l'IDH de chacun de ces pays et l'« IDH moyen »
des 10 pays riches les mieux situés en 2000(26).
Partout, quasiment, l'écart, par rapport à
ces dix nations les plus riches, a très sensiblement régressé.
En moyenne, pour l'ensemble des 33 pays en développement examinés,
l'écart est passé au cours de ces 25 années de l'indice
100 à l'indice 82,5, ce qui signifie une réduction moyenne
de 17,5% de l'écart observé en 1975. Trois pays (Corée
du Sud, Singapour, Hong-Kong) ont réduit l'écart de plus
de 50%, cinq autres l'ont réduit de plus de 30% (Chine, Malaisie,
Indonésie, Thaïlande, Chili), cinq l'ont vu diminuer de plus
de 20% (Maurice, Turquie, Maroc, Cap Vert, Viet-Nam), 13 autres, enfin,
l'ont résorbé à raison de 10 à 20% selon le
cas. Un pays a grosso modo tenu une distance constante vis à
vis des dix pays les plus riches du monde (Trinité et Tobago). Six
pays seulement, dans cet échantillon de nations plutôt dynamiques,
l'ont vu s'aggraver sensiblement nonobstant des performances économiques
pourtant assez appréciables (Nicaragua, Panama, Costa Rica, Uruguay,
Jamaïque, Afrique du Sud).
Nous voici donc bien loin, au total, de confirmer la thèse dominante
de l'écart croissant. L'entreprise de désinformation de l'opinion
mondiale est en ce domaine vraiment manifeste, car ce sont au total 3
320 770 000 individus (populations des Tigres et Dragons incluses),
soit plus de 56% de la population mondiale et environ 78% de la population
des 90 pays moins développés pour lesquels des mesures statistiques
sont possibles, qui ont résolument entrepris un rattrapage du
monde riche au cours des cinquante dernières années du XXe
siècle(27).
Il n'en reste pas moins qu'aux yeux de beaucoup... rien n'est plus «
réactionnaire » que d'oser faire pareille constatation.
À vrai dire, s'il est un drame dans le Tiers-Monde, celui-ci se
situe aujourd'hui en Afrique. Les données et travaux que cet essai
m'a conduit à utiliser ou compulser confirment, hélas, la
totale dérive politique, économique et sociale de ce continent...
S'il en était besoin, la récente guerre civile ivoirienne
vient, et c'est fort attristant, de confirmer cet état de fait.
1.
En effet le débat est loin d'être nouveau. J'ai personnellement
étudié cette question de l'évolution de l'écart
des revenus réels par tête entre pays riches et pauvres dès
les années 1960 (voir Roland Granier, Rythmes de croissance et
inégalités internationales de développement, Éditions
Cujas, Paris, 1968) et déjà à cette époque
d'importantes controverses se produisaient sur la question du «
gap », en France notamment (voir infra note no 4).
Il faut aussi savoir qu'en septembre 1970, un important colloque de l'Association
Internationale de Sciences Économiques se tint sur ce problème
à Bled (en Yougoslavie à l'époque), rassemblant un
étonnant aréopage d'économistes particulièrement
prestigieux du XXe siècle. Les actes en furent publiés par
Gustav Ranis, The Gap Between Rich and Poor Nations, MacMillan,
Londres, 1972, 439 pages. >> |
2.
Selon certains, elle en serait même le principal responsable.
>> |
3.
Le présent article résume l'essentiel d'un Working Paper
beaucoup plus substantiel (34 pages), présentant et interprétant
notamment toutes les séries statistiques utilisées et contenant
aussi des indications bibliographiques plus abondantes. Je le tiens à
la disposition de tout lecteur du QL qui m'en ferait la demande
(envoi gracieux par e-mail): r.granier@wanadoo.fr.
>> |
4.
Lionel Jospin, « Ma vision de l'Europe et de la mondialisation
», Les Notes de la Fondation Jean-Jaures, no 25, octobre
2001. >> |
5.
Ainsi Michel Aglietta, membre du prestigieux et fort officiel Conseil
d'Analyse Économique (Paris), n'hésite-t-il pas à
asséner au lecteur crédule ou mal informé: «
[...] en cinquante ans, l'écart de revenu par habitant entre
pays riches et pauvres est passé de 1 à 5 à 1 à
50 » (voir Enjeux – Les Échos, no 191,
mai 2003, page 59, encadré), ce qui est contraire à toute
certitude scientifique démontrable! De même, un récent
(novembre 2000) Rapport à l'Assemblée Nationale, signé
par le député Jean-Claude Lefort, part de l'idée que
« le fossé entre pays industrialisés et
pays en développement ne cesse de s'accroître »
(Cf. p. 17... il s'agit même du titre d'un développement substantiel)
ce qui est, une fois encore, contraire à toute observation vérifiable.
Voir sur ce dernier point: Jean-Claude Lefort, L'OMC a-t-elle perdu
le Sud? – Pour une économie internationale équitable assurant
le développement des pays pauvres, Document d'Information no
2750, Journaux Officiels, Paris. >> |
6.
À moins qu'on ne vous suggère, selon la qualité ou
le savoir-vivre de votre vis-à-vis, d'entreprendre une psychothérapie.
>> |
7.
Comme le notait si bien Ludwig von Mises: « Le dogmatisme
rigide, particulier aux groupes religieux et au marxisme, ne conduit qu'au
conflit irréductible. Il condamne a priori tous les contradicteurs
en tant que malfaiteurs, il met en doute leur bonne foi, il exige d'eux
une reddition inconditionnelle. » (L'Action Humaine,
PUF, ré-édition de 1985, page 196). Remarque d'une éternelle
actualité! >> |
8.
À savoir les remarquables annexes statistiques (référence
incontestable s'il en est!), couvrant les années 1950-1998, de l'important
ouvrage d'Angus Maddison, L'Économie mondiale - Une perspective
millénaire, OCDE, Paris, 2001. Très « travaillés
», les PIB globaux et per capita proposés par
cet auteur sont tous exprimés en dollars internationaux constants
de 1990 pour les trois dates indiquées. >> |
9.
Europe des 15 + Suisse + États-Unis + Canada + Australie + Nouvelle-Zélande
+ Japon. >> |
10.
Rassemblant plus de 67% de la population mondiale en 1998 et contenant
des pays de très grande taille comme la Chine, l'Inde, le Viet-Nam,
le Brésil, le Mexique... >> |
11.
L'évolution que l'on essaie de repérer ne peut en effet avoir
de sens qu'en longue période, même si l'on est en droit de
penser que l'on disparaîtra tous dans le long terme! >> |
12.
L'année 1973 marquant dans le monde riche (et notamment en Europe)
la fin des 30 glorieuses et correspondant aussi au premier traumatisme
pétrolier qui concerna tous les pays, riches ou pauvres...
>> |
13.
Déjà relativement développé avant 1940.
>> |
14.
Je serais bien surpris (j'attends à tout le moins qu'on m'en donne
la preuve) d'apprendre que ces précautions, somme toute très
élémentaires, sont prises par tous ceux qui prétendent
disserter sur un soi-disant « écart scandaleusement
croissant ». >> |
15.
L'écart type relatif des séries traitées (1950, 1973,
1998) confirme totalement la chose, passant de 41,36% en 1950 à
78,57% en 1973 et à 99,00% en 1998. >> |
16.
Les PIB par habitant ici proposés pour chaque groupe de pays correspondent
à des moyennes des PIB des divers pays les constituant, évidemment
pondérées par leurs populations respectives.
>> |
17.
Voir par exemple L'Expansion d'avril 2002 et son dossier «
Gouvernement: et si on changeait de têtes? »
>> |
18.
Ce qui dépend bien évidemment de l'importance de l'écart
originel. >> |
19.
Ou, plutôt, social-démocrates dotés d'une fausse apparence
capitaliste. >> |
20.
Heureusement, au fond, car cela aura toujours permis de démasquer
et d'éliminer une utopie. >> |
21.
Qui, jusque-là, continuerait à s'aggraver! >> |
22.
Courbe représentative des inégalités passant par un
maximum, dite « de Kuznets ». Voir, sur ce point,
Philippe Barthélemy, Répartition des revenus et développement
économique – Aspects théoriques, Thèse, Aix-en-provence,
mai 1981. >> |
23.
Annexes du Rapport Mondial sur le Développement Humain, 2002,
PNUD. >> |
24.
Tigres et Dragons sont cette fois inclus dans l'échantillon.
>> |
25.
Première année pour laquelle des IDH ont été
calculés. >> |
26.
Norvège, Suède, Canada, Belgique, Australie, États-Unis,
Islande, Pays-Bas, Japon, Finlande. >> |
27.
Au moment où j'achève ces lignes, je prends connaissance
d'un article qui emprunte des voies méthodologiques différentes
des miennes, mais n'en aboutit pas moins à un jugement proche de
mon point de vue. Aussi je tiens à le signaler au lecteur. Voir
donc Christian Morrisson, « Inégalités,
pauvreté et mondialisation », Commentaire,
no 100, Hiver 2002-2003, pages 819 et sq., Paris. >> |
|