Montréal, 16 août 2003  /  No 127  
 
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Roland Granier est Professeur émérite et Doyen honoraire de la Faculté d'économie appliquée à l'Université d'Aix-Marseille.
 
OPINION
  
L'ÉCART CROISSANT ENTRE PAYS RICHES ET PAUVRES: UN AUTRE MYTHE SOCIALISTE
 
par Roland Granier
  
  
          Culpabilisation de l'adversaire et désinformation de l'opinion publique font partie de l'arsenal classiquement utilisé par l'intelligentsia socialiste ou socialisante dans son combat anticapitaliste. Un procédé fréquemment employé consiste à brandir des arguments qui, d'une part, visent à choquer la sensibilité de ceux qui les reçoivent et que, d'autre part, le citoyen lambda à bien du mal à vérifier et, a fortiori, à démentir. 
 
          Ainsi en va-t-il de la fameuse affirmation qui, depuis plus d'un demi-siècle, ressurgit périodiquement dans la littérature économique et aussi dans nombre de médias, selon laquelle l'écart qui sépare les niveaux de vie des pays riches et des pays pauvres ne cesserait de croître(1). Aux dernières nouvelles, la mondialisation capitaliste ne ferait évidemment qu'aggraver le phénomène(2), affirmation complémentaire qui a la grande vertu, dans une perspective internationale cette fois, de redonner quelques couleurs à la vieille thèse marxiste de la paupérisation croissante de certains groupes, évidemment corrélative à l'enrichissement d'autres groupes. En fait rien ne permet d'étayer cette affirmation d'un écart croissant, sur la base de l'outillage statistique actuellement disponible, accessible et utilisable(3). En outre l'argument me paraît d'autant plus insidieux qu'il se trouve couramment relayé, en France en particulier, par des personnalités dont l'aura tient à l'autorité morale et/ou intellectuelle que peut leur conférer l'exercice, passé ou présent, de fonctions éminentes(4), politiques ou autres(5) 
 
          Armez-vous de courage (ou, mieux encore, d'une bonne dose d'humour) et essayez, ne serait-ce que par curiosité, de soutenir le point de vue inverse face à des « intellectuels de gauche ». On vous rétorquera immanquablement que les statistiques et mesures que vous utilisez n'ont aucun sens(6). Mais, pour votre part, hormis l'incontournable écoute d'un magma phraséologique aussi fumeux qu'indécryptable, vous ne parviendrez jamais à savoir sur quels outils exactement s'appuient vos interlocuteurs. Ils pourront même aller jusqu'à soutenir effrontément qu'ils puisent aux mêmes sources que vous! Autrement dit le débat se transformera rapidement en dialogue de sourds. Les structures mentales de vos contradicteurs, en effet, sont ainsi faites qu'ils n'admettront jamais (par conviction ou sur ordre, selon le cas) qu'une démonstration objective puisse leur donner tort: si telle est votre conclusion c'est, bien entendu, soit que vous êtes peu équilibré, soit que vous cultivez la mauvaise foi... soit encore que par carence intellectuelle vous n'avez pas su utiliser (manipuler?) l'information disponible(7). 
 
          Je suis tout prêt à suivre Mises quand il dénonce le caractère vain ou inutile des statistiques économiques. Mais, lorsque mes adversaires constructivistes et socialo-étatistes prétendent appuyer leurs dires sur des observations quantifiables, quantifiées et donc vérifiables, je ne me prive pas, moi aussi, d'interroger les données chiffrées supposées idoines. J'ai donc décidé d'examiner les choses de plus près. Ce qui n'est d'ailleurs pas très compliqué: j'ai choisi, parmi les statistiques actuellement disponibles sur le revenu per capita, celles qui se trouvent désignées par la plupart des experts comme les plus fiables(8). Puis, j'ai constitué deux échantillons principaux de nations, l'un de 21 pays riches(9), l'autre de 83 pays pauvres(10) puisqu'il s'agit bien d'estimer l'écart « moyen » de niveau de vie (et son évolution) entre ces deux groupes de pays. Enfin, j'ai délimité une longue période (1950-1998)(11), elle-même subdivisée en deux sous-périodes (1950-1973 et 1973-1998)(12). Afin de maximiser les précautions prises, les pays pétroliers ainsi que les « tigres » et autres « dragons » ont été éliminés du groupe des pays peu développés, le Japon(13) ayant été pour sa part classé parmi les pays riches. Ayant enfin veillé à ne faire en aucun cas varier ces échantillons aux trois dates indiquées (l'inverse serait à l'évidence contraire à toute méthode scientifique), il ne me restait plus qu'à « observer », « analyser » et « conclure »(14). Après ces prolégomènes plutôt austères ou studieux, divertissons-nous donc quelque peu! 
 
Quelques résultats inattendus 
 
          Dans l'ensemble des 21 pays riches retenus le revenu par tête (donc en dollars internationaux de 1990) est, en moyenne, passé de 5 327 dollars (1950) à 11 907 dollars (1973) puis à 18 887 dollars (l998). En outre le rapport du revenu moyen maximum au revenu moyen minimum parmi ces pays s'est réduit sensiblement dans le même temps, passant de 5 en 1950 (USA/Grèce) à 2,7 en 1973 (USA/Portugal) et à 2,4 en 1998 (USA/Grèce). Outre son indiscutable enrichissement, l'homogénéisation de ce groupe s'affirme donc au fil du temps et il peut ainsi paraître tout à fait acceptable de caractériser son niveau de vie à une date donnée par son revenu par tête global. 
 
          Mais les choses sont très différentes pour les pays pauvres. Ici les disparités de niveau de vie sont beaucoup plus vastes. Dans nos 83 pays en développement, qui rassemblaient en 1998 plus de 67% de la population mondiale, le moins riche (à savoir le Tchad) n'offrait qu'un revenu per capita de 471 dollars en 1998 tandis qu'à l'autre extrémité de la distribution des nations comme Israël, l'Uruguay, Porto Rico présentaient des PIB par tête compris en 8 000 et 15 000 dollars... Et entre ces extrêmes, le continuum statistique est tout à fait surprenant. Autant dire que les vocables, si souvent utilisés, de Tiers-Monde ou de Sud se réfèrent, en fait, à un mélange totalement hétéroclite de pays, les uns présentant tous les signes de la misère la plus terrible, mais d'autres caracolant au contraire à la lisière du monde riche. En outre, l'intervalle (relatif) de variation, au sein de ce groupe, entre les plus pauvres et les moins mal pourvus, ne fait lui-même que s'aggraver: allant de 1 à 14,3 en 1950, il s'étend de 1 à 19,4 en 1973 et de 1 à 32,2 en 1998(15). Il est donc ici loin d'être indifférent de se trouver aux premières ou aux dernières places! Finalement, force est bien d'admettre que si les inégalités entre nations s'accroissent, c'est pour commencer entre les pays pauvres eux-mêmes qu'elles augmentent considérablement. Réalité qui semble, curieusement, bien peu retenir l'attention de la plupart des commentateurs, trop souvent hâtifs et mal informés.
 
          Dès lors la notion d'écart entre nations pauvres et pays développés se révèle le résultat d'une manipulation des plus délicates, puisqu'elle revient à comparer un indice plutôt significatif (le PIB per capita des pays riches) à un autre qui l'est beaucoup moins (le PIB per capita des pays pauvres). On trouvera ci-dessous quelques résultats globaux de ce genre, qui doivent à l'évidence être interprétés avec les plus grandes précautions(16). Les écarts absolus (obtenus par différence), par référence au groupe des « riches », progressent de 1950 à 1998 dans tous les cas de figure: leur aggravation n'épargne pas même les Dragons et autres Tigres (présentés ici dans le cadre d'un groupe distinct). En revanche, les écarts relatifs (obtenus par quotient), que l'on aurait pu, d'ailleurs, imaginer beaucoup plus amples même en raisonnant sur des moyennes, se creusent partout de 1950 à 1973, mais se réduisent également dans tous les cas de figure de 1973 à 1998, si bien qu'ils paraissent plutôt stables sur la longue période 1950-98 (alentour de « 1 à 7 ou 8 »… et non de « 1 à 50 »!).
  
  
 
PIB Moyens par tête en 1950, 1973 et 1998 et estimation des écarts
Dollars internationaux, 1990
1950
1973
1998
 
 
 
 
 
A
83 Pays en développement
811
1 420
2 713
B
7 Dragons et Tigres
840
1 504
3 070
C
21 Pays riches
5 668
13 153
21 480
 
 
 
 
 
 
Écarts absolus C - A
4 857
11 733
18 767
 
Écarts absolus C - B
4 828
11 649
18 410
 
Écarts absolus B - A
29
84
357
 
 
 
 
 
 
Écarts relatifs C / A
6,99
9,26
7,92
 
Écarts relatifs C / B
6,75
8,75
7,00
 
Écarts relatifs B / A
1,04
1,06
1,13
Source: A. Maddison, op. cit., page 197 pour les données de base. J'ai personnellement calculé les écarts absolus et relatifs.
 
  
          Dans une perspective aussi générale, il est strictement impossible, compte tenu de l'information statistique la plus sérieuse actuellement disponible, de formuler un autre jugement et je vois mal, sur la base de ces informations, ce qui justifie l'ahurissante imposture (il n'est pas d'autre terme) laissant à entendre qu'en 50 ans les écarts relatifs auraient été multipliés par dix!!! Étant entendu, également, que je ne saurais imaginer que Monsieur José Bové (symboliquement parlant), son armada d'experts et ses éminents conseillers n'aient pas pris la précaution d'effectuer les vérifications d'usage, compte tenu des risques que leur font encourir leurs prises de position et leur téméraire courage... Il est vrai que ces risques sont tempérés, voire limités, par les avantages (et les délices) d'une médiatisation aussi choquante et arbitraire qu'hallucinante et remarquablement orchestrée(17). 
 
          Je viens donc de distinguer deux notions d'écart: l'écart absolu (obtenu par différence) et l'écart relatif (obtenu par quotient). Dès qu'un pays pauvre progresse plus vite (son taux de croissance annuel étant supérieur) qu'un pays riche, le second type d'écart se réduit immédiatement alors que le premier peut continuer à croître un certain temps(18). Il convient donc de ne pas mélanger les deux approches dans une même démonstration. Précaution rarement prise! En outre, se focaliser sur l'écart peut occulter nombre d'autres observations, positives pour bien des pays pauvres. Ainsi, si le Tchadien moyen voit son revenu annuel s'améliorer de 50 dollars, cela est beaucoup plus important pour lui que ça ne l'est pour le citadin moyen de Chicago. Allez donc expliquer au premier que la chose est sans importance, sous prétexte que l'écart de revenus entre les deux individus se serait aggravé! On voit bien, moyennant un exemple aussi simple, en quoi la focalisation sur un écart éventuellement croissant est utile aux détracteurs du capitalisme et de la mondialisation: elle permet d'occulter toute observation positive qui se révélerait trop gênante. L'image qu'on donne d'une réalité peut, en effet, être falsifiée par déformation comme par amputation...
 
     « On voit bien en quoi la focalisation sur un écart éventuellement croissant est utile aux détracteurs du capitalisme et de la mondialisation: elle permet d'occulter toute observation positive qui se révélerait trop gênante. L'image qu'on donne d'une réalité peut, en effet, être falsifiée par déformation comme par amputation... »
 
          Voudrait-on par ailleurs que les pays capitalistes(19) riches s'assoient sur le « bord de la route » pour attendre les pays pauvres? Certains utopistes ont souhaité, au début des années 1970, une « croissance zéro », ou à tout le moins une croissance très « douce ». Mais l'interminable ralentissement des décennies 1970 et suivantes en a révélé aussi tous les « charmes »(20)... De plus, et surtout, il n'est pas inutile de rappeler ici au lecteur la « puissance du jeu des intérêts composés »: ainsi le profil de croissance des années 1973-98, qui révèle une progression sensiblement plus rapide pour les nations pauvres (2,62% par an) que pour les nations riches (1,98% l'an), ne permet d'envisager, s'il se prolongeait et compte tenu du niveau actuel de l'écart (1 à 7), qu'un très lent processus de convergence (266 ans pour la stabilisation de l'écart absolu(21) et 311 ans pour le rattrapage intégral!). Il paraît ainsi bien hypocrite ou malhonnête (voire naïf?) de se plaindre sans cesse de l'élargissement du « fossé » entre riches et pauvres. Il suffit de se référer à des informations statistiques sérieuses, de se munir d'un stylo, d'une feuille de papier vierge et d'une bonne calculette pour s'en convaincre. Effort considérable auquel il est tellement plus facile de préférer phraséologies fumantes et slogans pathétiquement creux. Espérons que nos militants antimondialisation n'auront pas un jour l'idée d'organiser une manifestation annuelle pour protester contre le fait que l'« écart » ne s'est toujours pas réduit. Les calculs précédents le prouvent: nous devrions, une fois l'an, subir leurs frénétiques défilés assortis, comme la tradition semble désormais le vouloir, de « casses » consciencieuses, et ce… pendant deux cent cinquante à trois cents ans! 
 
          D'aucuns soutiendront qu'un raisonnement prenant appui sur des PIB per capita n'est pas significatif car de telles « moyennes » ne tiennent aucun compte des inégalités de répartition des revenus et de leur détérioration permanente dans les pays en développement. Objection que je rejetterai catégoriquement pour trois raisons: d'abord parce que l'inadéquation éventuelle d'une statistique à la démonstration d'un fait doit forcément s'appliquer aussi à l'établissement du fait contraire; ensuite parce que, dans le Tiers-Monde, les véritables suivis statistiques de la distribution des revenus sont si rares que l'on ne peut en tirer des règles générales; enfin parce que l'on sait depuis bien longtemps que souvent une aggravation des inégalités de revenus accompagne, pendant un temps qui peut d'ailleurs être assez long, un processus authentique de développement(22). Cet argument, selon moi, ne signifie donc rien. 
 
Des confirmations bienvenues  
 
          Enfin signalons qu'il existe aujourd'hui d'autres indicateurs, parfois jugés plus fiables que les simples revenus par tête, et qui conduisent à des observations voisines des nôtres, voire plus optimistes encore! Penchons-nous donc quelques instants sur l'évolution des Indicateurs du Développement Humain (IDH) relatifs à un certain nombre de pays certes pauvres, mais qui donnent des raisons d'espérer. Ces indicateurs correspondent à une notion de niveau de vie beaucoup plus riche, sans doute, que le seul revenu per capita: en effet, ils synthétisent les renseignements que l'on peut avoir, en l'état des connaissances statistiques concernant les pays du Sud, sur le revenu par tête, certes, mais aussi sur l'espérance de vie à la naissance, sur le taux d'alphabétisation des adultes, et sur le taux brut de scolarisation (du primaire au supérieur). Ces « IDH » me fourniront mon dernier argument en faveur d'un optimisme raisonné et raisonnable 
 
          J'ai pu effectuer des calculs, à partir des informations actuellement disponibles(23), pour 33 des 36 pays en développement qui offrent aujourd'hui les performances positives les plus notables, à savoir des taux de croissance économique (PIB global) supérieurs à ceux des pays riches, ainsi que des taux de croissance démographique en sensible régression de 1973 à 1998(24). J'ai calculé, pour chacune des années 1975(25), 1980, 1985, 1990, 1995, et 2000 les écarts absolus (différences) entre l'IDH de chacun de ces pays et l'« IDH moyen » des 10 pays riches les mieux situés en 2000(26). Partout, quasiment, l'écart, par rapport à ces dix nations les plus riches, a très sensiblement régressé. En moyenne, pour l'ensemble des 33 pays en développement examinés, l'écart est passé au cours de ces 25 années de l'indice 100 à l'indice 82,5, ce qui signifie une réduction moyenne de 17,5% de l'écart observé en 1975. Trois pays (Corée du Sud, Singapour, Hong-Kong) ont réduit l'écart de plus de 50%, cinq autres l'ont réduit de plus de 30% (Chine, Malaisie, Indonésie, Thaïlande, Chili), cinq l'ont vu diminuer de plus de 20% (Maurice, Turquie, Maroc, Cap Vert, Viet-Nam), 13 autres, enfin, l'ont résorbé à raison de 10 à 20% selon le cas. Un pays a grosso modo tenu une distance constante vis à vis des dix pays les plus riches du monde (Trinité et Tobago). Six pays seulement, dans cet échantillon de nations plutôt dynamiques, l'ont vu s'aggraver sensiblement nonobstant des performances économiques pourtant assez appréciables (Nicaragua, Panama, Costa Rica, Uruguay, Jamaïque, Afrique du Sud). 
 
          Nous voici donc bien loin, au total, de confirmer la thèse dominante de l'écart croissant. L'entreprise de désinformation de l'opinion mondiale est en ce domaine vraiment manifeste, car ce sont au total 3 320 770 000 individus (populations des Tigres et Dragons incluses), soit plus de 56% de la population mondiale et environ 78% de la population des 90 pays moins développés pour lesquels des mesures statistiques sont possibles, qui ont résolument entrepris un rattrapage du monde riche au cours des cinquante dernières années du XXe siècle(27). Il n'en reste pas moins qu'aux yeux de beaucoup... rien n'est plus « réactionnaire » que d'oser faire pareille constatation. 
 
          À vrai dire, s'il est un drame dans le Tiers-Monde, celui-ci se situe aujourd'hui en Afrique. Les données et travaux que cet essai m'a conduit à utiliser ou compulser confirment, hélas, la totale dérive politique, économique et sociale de ce continent... S'il en était besoin, la récente guerre civile ivoirienne vient, et c'est fort attristant, de confirmer cet état de fait. 
 
 
1. En effet le débat est loin d'être nouveau. J'ai personnellement étudié cette question de l'évolution de l'écart des revenus réels par tête entre pays riches et pauvres dès les années 1960 (voir Roland Granier, Rythmes de croissance et inégalités internationales de développement, Éditions Cujas, Paris, 1968) et déjà à cette époque d'importantes controverses se produisaient sur la question du « gap », en France notamment (voir infra note no 4). Il faut aussi savoir qu'en septembre 1970, un important colloque de l'Association Internationale de Sciences Économiques se tint sur ce problème à Bled (en Yougoslavie à l'époque), rassemblant un étonnant aréopage d'économistes particulièrement prestigieux du XXe siècle. Les actes en furent publiés par Gustav Ranis, The Gap Between Rich and Poor Nations, MacMillan, Londres, 1972, 439 pages.  >>
2. Selon certains, elle en serait même le principal responsable.  >>
3. Le présent article résume l'essentiel d'un Working Paper beaucoup plus substantiel (34 pages), présentant et interprétant notamment toutes les séries statistiques utilisées et contenant aussi des indications bibliographiques plus abondantes. Je le tiens à la disposition de tout lecteur du QL qui m'en ferait la demande (envoi gracieux par e-mail): r.granier@wanadoo.fr.  >>
4. Lionel Jospin, « Ma vision de l'Europe et de la mondialisation », Les Notes de la Fondation Jean-Jaures, no 25, octobre 2001.  >>
5. Ainsi Michel Aglietta, membre du prestigieux et fort officiel Conseil d'Analyse Économique (Paris), n'hésite-t-il pas à asséner au lecteur crédule ou mal informé: « [...] en cinquante ans, l'écart de revenu par habitant entre pays riches et pauvres est passé de 1 à 5 à 1 à 50 » (voir Enjeux – Les Échos, no 191, mai 2003, page 59, encadré), ce qui est contraire à toute certitude scientifique démontrable! De même, un récent (novembre 2000) Rapport à l'Assemblée Nationale, signé par le député Jean-Claude Lefort, part de l'idée que « le fossé entre pays industrialisés et pays en développement ne cesse de s'accroître » (Cf. p. 17... il s'agit même du titre d'un développement substantiel) ce qui est, une fois encore, contraire à toute observation vérifiable. Voir sur ce dernier point: Jean-Claude Lefort, L'OMC a-t-elle perdu le Sud? – Pour une économie internationale équitable assurant le développement des pays pauvres, Document d'Information no 2750, Journaux Officiels, Paris.  >>
6. À moins qu'on ne vous suggère, selon la qualité ou le savoir-vivre de votre vis-à-vis, d'entreprendre une psychothérapie.  >>
7. Comme le notait si bien Ludwig von Mises: « Le dogmatisme rigide, particulier aux groupes religieux et au marxisme, ne conduit qu'au conflit irréductible. Il condamne a priori tous les contradicteurs en tant que malfaiteurs, il met en doute leur bonne foi, il exige d'eux une reddition inconditionnelle. » (L'Action Humaine, PUF, ré-édition de 1985, page 196). Remarque d'une éternelle actualité!  >>
8. À savoir les remarquables annexes statistiques (référence incontestable s'il en est!), couvrant les années 1950-1998, de l'important ouvrage d'Angus Maddison, L'Économie mondiale - Une perspective millénaire, OCDE, Paris, 2001. Très « travaillés », les PIB globaux et per capita proposés par cet auteur sont tous exprimés en dollars internationaux constants de 1990 pour les trois dates indiquées.  >>
9. Europe des 15 + Suisse + États-Unis + Canada + Australie + Nouvelle-Zélande + Japon.  >>
10. Rassemblant plus de 67% de la population mondiale en 1998 et contenant des pays de très grande taille comme la Chine, l'Inde, le Viet-Nam, le Brésil, le Mexique...  >>
11. L'évolution que l'on essaie de repérer ne peut en effet avoir de sens qu'en longue période, même si l'on est en droit de penser que l'on disparaîtra tous dans le long terme!  >>
12. L'année 1973 marquant dans le monde riche (et notamment en Europe) la fin des 30 glorieuses et correspondant aussi au premier traumatisme pétrolier qui concerna tous les pays, riches ou pauvres...  >>
13. Déjà relativement développé avant 1940.  >>
14. Je serais bien surpris (j'attends à tout le moins qu'on m'en donne la preuve) d'apprendre que ces précautions, somme toute très élémentaires, sont prises par tous ceux qui prétendent disserter sur un soi-disant « écart scandaleusement croissant »>>
15. L'écart type relatif des séries traitées (1950, 1973, 1998) confirme totalement la chose, passant de 41,36% en 1950 à 78,57% en 1973 et à 99,00% en 1998.  >>
16. Les PIB par habitant ici proposés pour chaque groupe de pays correspondent à des moyennes des PIB des divers pays les constituant, évidemment pondérées par leurs populations respectives.  >>
17. Voir par exemple L'Expansion d'avril 2002 et son dossier « Gouvernement: et si on changeait de têtes? »  >>
18. Ce qui dépend bien évidemment de l'importance de l'écart originel.  >>
19. Ou, plutôt, social-démocrates dotés d'une fausse apparence capitaliste.  >>
20. Heureusement, au fond, car cela aura toujours permis de démasquer et d'éliminer une utopie.  >>
21. Qui, jusque-là, continuerait à s'aggraver!  >>
22. Courbe représentative des inégalités passant par un maximum, dite « de Kuznets ». Voir, sur ce point, Philippe Barthélemy, Répartition des revenus et développement économique – Aspects théoriques, Thèse, Aix-en-provence, mai 1981.  >>
23. Annexes du Rapport Mondial sur le Développement Humain, 2002, PNUD.  >>
24. Tigres et Dragons sont cette fois inclus dans l'échantillon.  >>
25. Première année pour laquelle des IDH ont été calculés.  >>
26. Norvège, Suède, Canada, Belgique, Australie, États-Unis, Islande, Pays-Bas, Japon, Finlande.  >>
27. Au moment où j'achève ces lignes, je prends connaissance d'un article qui emprunte des voies méthodologiques différentes des miennes, mais n'en aboutit pas moins à un jugement proche de mon point de vue. Aussi je tiens à le signaler au lecteur. Voir donc Christian Morrisson, « Inégalités, pauvreté et mondialisation », Commentaire, no 100, Hiver 2002-2003, pages 819 et sq., Paris.  >>
 
 
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