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Montréal, 6 décembre 2003 / No 134 |
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par
Jean-Louis Caccomo
1. La pensée libérale n'est pas contre l'État en tant que tel. Elle est contre le gaspillage et l'inefficacité engendrés par la dérive des dépenses de l'État. Il convient donc de restaurer l'État dans ses fonctions légitimes, c'est-à-dire les seules où il sera le plus efficace. |
2.
Ce n'est pas l'État qui garantit la valeur d'un diplôme, mais
c'est son titulaire. On n'a aucun mérite à détenir
un diplôme dont la valeur est garantie par un tiers. Et on ne peut
fixer par avance la valeur d'aucun titre. Qu'est-ce qui garantit la valeur
d'une action en bourse ou d'un prix Nobel? L'État y peut-il quelque
chose, sinon prendre le risque de tout dérégler en prétendant
garantir a priori la valeur un titre?
3.
Le marché implique l'État, mais pas n'importe quelle forme
étatique. Le marché va de pair avec l'État de droit,
celui qui garantit et fait respecter les droits individuels, lesquels font
exister le marché et les contrats.
4.
Les enseignants devraient apprendre aux enfants comment penser, mais non
ce qu'il convient de penser.
5.
Il n'y a que trois formes d'État, dont une seule fonctionne: l'État
totalitaire qui écrase les individus puisqu'il les nie; l'État-providence
qui assiste les individus ce qui est une façon plus insidieuse de
nier leur existence réelle; l'État de droit qui garantit
les libertés individuelles desquelles surgira le fait économique
et social. Seul l'État de droit a permis la prospérité
pour le plus grand nombre, en mettant en place les conditions d'épanouissement
de la croissance durable de l'économie.
6.
Le socialisme est basé sur l'État totalitaire mais peut prendre
le chemin de l'État-providence. La social-démocratie repose
sur l'État-providence qui dégénère toujours
en État totalitaire lorsqu'il s'agit de partager la pénurie
engendrée par l'interventionnisme sans limite. Le libéralisme
est fondé sur l'État de droit, la seule
7.
On présente généralement aux gouvernements dits de
droite les factures engendrées par les lubies des gouvernements
dits de gauche. Au niveau mondial, on se retourne généralement
vers les pays capitalistes pour payer les factures laissées par
les expériences tragiques réalisées par les pays qui
refusent le capitalisme. Et l'on trouve encore à dire que le capitalisme
ne marche pas très bien...
8.
Le capitalisme, certes, marcherait bien mieux s'il n'y avait pas des fantaisistes
pour s'obstiner à essayer de faire fonctionner l'économie
sur des principes anti-économiques. Est-ce à mettre au débit
du capitalisme? Est-ce la faute du capitalisme s'il nourrit précisément
ceux qui le combattent?
9.
Si vous considérez qu'une chose est précieuse pour votre
avenir ou celui de vos enfants, alors n'attendez pas que d'autres s'en
occupent à votre place. Si une chose compte vraiment à vos
yeux (alors qu'elle n'aura certainement pas la même importance aux
yeux des autres), faites-la vous-mêmes. Ne vous en remettez pas à
l'État: au mieux, il fera moins bien que vous; au pire, il ne fera
rien du tout. Alors, si l'éducation, la santé, la retraite,
l'emploi... sont des choses véritablement importantes à vos
yeux alors éduquez-vous, prenez soin de votre santé, épargnez
pour votre retraite et travaillez! Prenez vos responsabilités! En
un mot, occupez-vous en par vous-mêmes, rapidement et constamment.
10.
On obtient dans la vie précisément ce qu'on y investit, ni
plus, ni moins comme on obtient d'un ami précisément ce qu'on
lui a apporté en tant qu'ami. Aucune relation déséquilibrée
n'est durable. C'est une des grandes lois de l'économie que d'établir
cette proportion entre l'effort et le résultat, entre le travail
et la productivité. En conséquence de quoi, celui qui attend
tout des autres au nom de la solidarité collective n'obtiendra pas
grand-chose... mais ce sera gratuit. Piètre consolation…
11.
Nous sommes tous producteurs d'un bien ou service en particulier; mais
nous sommes tous consommateurs de biens et services en général.
De sorte que l'intérêt général ne peut être
représenté que par l'intérêt des consommateurs
que nous sommes tous.
12.
Comme nous avons tous en commun d'être consommateur de biens et services
en général, la prise en compte effective de l'intérêt
du consommateur, imposée par les lois de la concurrence, se rapproche
le plus d'une expression de l'intérêt général.
13.
Pensez à ce qui serait le plus important à vos yeux en tant
que consommateur, et vous aurez une idée de la politique économique
que devrait exercer un gouvernement réellement soucieux de l'intérêt
général.
14.
Il ne peut exister de
15. On ne peut empêcher l'émergence d'un concurrent dans un secteur donné si ce n'est par la loi. Autrement dit, il n'y a pas de monopole naturel. Seule la réglementation permet d'imposer une structure de marché. Il n'y a de monopoles que ceux issus des privilèges accordés par le prince. 16.
On reconnaît une bonne politique à la capacité qu'a
l'État de laisser les citoyens libres de créer des richesses
et de les échanger et non de le faire à leur place. On reconnaît
une mauvaise politique à la possibilité que détient
l'État de détruire les incitations à créer
et le goût de la liberté, en s'ingérant sans limite
pré-établie dans la sphère des activités et
décisions privées.
17.
L'État ne peut redistribuer que ce qu'il a par ailleurs prélevé;
et il redistribue généralement moins si l'on prend en compte
le coût exorbitant de son propre fonctionnement et l'effet désincitatif
de ses prélèvements et redistributions.
18.
L'État peut redistribuer plus que ce qu'il prélève
à la condition de s'endetter. Mais pour qu'il y ait emprunt, il
a fallu prêt. Ainsi, il devra rendre avec intérêt de
surcroît. C'est donc qu'il redistribue une richesse actuelle qu'il
a prélevé par ailleurs ou qu'il anticipe sur une richesse
future qu'il faudra imposer demain.
19.
Le gouvernement ne peut résoudre tous nos problèmes dans
la mesure où il est à l'origine d'une grande partie de nos
problèmes en nous faisant croire qu'il détient la solution
cachée. Par contre, nous pouvons résoudre la plupart de nos
problèmes si le poids des prélèvements qui pèse
sur chacun de nous se trouve allégé; et le gouvernement a
le pouvoir d'alléger ce fardeau.
20.
À chaque fois que l'on se retourne vers l'État pour résoudre
nos problèmes, on prend le risque d'accroître le fardeau qui
est précisément à l'origine de notre incapacité
à faire face à nos problèmes.
21.
Le monde est en danger non pas quand les États-Unis sont sur-puissants;
le monde s'est trouvé en grand danger quand les États-Unis
se sont avérés en situation de faiblesse.
22.
Nos dirigeants, et les médias qui les courtisent, parlent sans arrêt
d'un air coupable de l'écart entre les pays riches et les pays pauvres.
Mais les pays pauvres sont pauvres précisément dans la mesure
où leurs propres dirigeants rejettent les principes de l'économie
de liberté pour succomber aux chimères du contrôle
étatique de l'économie.
23.
Le communisme est excellent pour garantir des emplois à vie aux
dictateurs et autres chercheurs de rente. Bill Gates doit son revenu au
succès (imprévisible) de son entreprise laquelle a enrichi
dans son sillage les actionnaires, les clients et les employés du
monde entier. À qui Fidel Castro doit-il son immense richesse?
24.
La possibilité du chômage est, effectivement, liée
à l'existence du marché du travail, c'est-à-dire à
la liberté des choix. Supprimez le marché du travail, vous
organisez alors des camps de travail. Il n'y a pas de chômage dans
les pays qui ont systématisé la pratique des camps de travail.
Mais il n'y a plus de liberté. Peut-on réellement tout accepter
au nom de l'emploi? Alors embauchons des jeunes pour creuser des trous,
puis d'autres jeunes pour les reboucher. Un économiste sérieux
vous dira que vous n'avez pas créé du travail... vous avez
gaspillé du temps, vous avez perdu du temps qui est la ressource
la plus précieuse qui soit.
25.
Le secteur privé, qui constitue le véritable coeur de toute
notre économie, est étouffé par un secteur public
qui n'est pas seulement le secteur le moins productif du pays, mais qui
consacre une grande partie de son énergie (et de nos ressources
économiques) à entraver la marche du secteur privé.
26.
L'OMC est au commerce international ce qu'est l'ONU au droit international,
un
27.
Nous avons tous demandé un jour ou l'autre quelque chose au gouvernement
comme si le gouvernement avait des sources de revenu autres que nos propres
revenus.
28.
Il n'y a rien de gratuit; il n'y a que des impôts
29.
Imaginez que l'on vous coupe un peu chaque jour un morceau de votre jambe.
Imaginez ensuite que votre tortionnaire vous propose une béquille
pour vous
30.
Si vous aviez réellement le choix, rempliriez-vous un récipient
percé de mille trous avec un liquide précieux?
31.
L'inflation est pareille à la radioactivité: une fois enclenchée,
elle échappe à tout contrôle.
32.
Il n'y a aucune chance de réduire les dépenses publiques
en augmentant les prélèvements. Quand vous voulez que vos
enfants ne dilapident plus leur argent de poche, vous serrez les cordons
de la bourse.
33.
Les dirigeants français attendent le retour de la croissance pour
pouvoir baisser les prélèvements. Mais la croissance n'a
aucune chance de redémarrer tant que les prélèvements
n'auront pas été significativement réduits. Pour que
les agents économiques (entreprises et ménages) puissent
investir à nouveau, l'État doit consentir à leur rendre
une part substantielle de ce qu'il leur a pris.
34.
Tout argent public a d'abord été de l'argent privé.
35.
À chaque fois qu'un ministre arrive au pouvoir avec une idée
géniale pour contrôler les dépenses de santé,
les dépenses de santé s'envolent. Depuis que le plan Juppé
– qui avait pour objectif explicite de freiner la dérive des dépenses
de santé – a été mis en place, il ne s'est pas passé
une année sans que l'on batte des records de dérapages. Et
l'on continue à s'en remettre à un gouvernement.
36.
On a beaucoup ironisé sur le scandale ENRON. Mais le scandale prouve
que les États-Unis sont un pays sain où tricher fait scandale
et vous conduit en prison une fois pris la main dans le sac. En France,
tricher est une pratique d'État car qui peut croire une seconde
que les comptes de l'entreprise EDF sont corrects? Que penser de la légitimité
de plus de 30 ans de subventions pour l'entreprise BULL: s'agit-il d'aider
une entreprise dans un secteur en déclin ou d'aider à la
naissance d'un fleuron dans la haute technologie? Nous avons d'ailleurs
longtemps cru que la santé du président Mitterrand était
bonne, comme en attestaient les bulletins officiels publiés entre
1981 et 1996. Mais les annonces officielles n'engagent que ceux qui y croient.
Voilà l'éthique et la pratique politique dans notre pays.
Alors que penser quand les plus hautes autorités cherchent à
nous rassurer sur les comptes de la sécurité sociale?
37.
Les fonctionnaires bénéficient de la sécurité
de l'emploi qu'ils voudraient voir généraliser à l'ensemble
des actifs. C'est généreux mais se rendent-ils compte que
leurs avantages acquis sont justement supportés par les autres,
de sorte qu'il est impossible de généraliser ce type de privilège?
Mais s'il est impossible de généraliser l'emploi à
vie, il existe alors une grande inégalité entre ceux qui
bénéficient de la sécurité de l'emploi et ceux
qui sont exposés au chômage. Cette inégalité
devrait être insupportable pour tous ceux qui sont prompts à
se mobiliser contre l'injustice au nom précisément de l'égalité
et de la solidarité. Il faut conclure que si, au nom de l'impossibilité
économique, l'on ne peut généraliser un privilège,
l'on doit, au nom de la justice et de la solidarité, le supprimer.
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