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Montréal, 17 janvier 2004 / No 136 |
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Comme plusieurs autres, je me souviens des jours qui ont suivit la tragédie de la Polytechnique et qui ont précédés le mouvement antiarmes à feux, antichasseurs, antisportifs. Ce qui a donné pour résultat la loi presque caduque, la C-68 qui coûte une petite fortune à tous les Canadiens et qui ne rapportera pas grand-chose en fin de compte. Vous souvenez-vous de ces groupes de femmes, d'associations syndicales, de mouvements féministes de l'époque qui au lendemain de Polytechnique avaient fait des pressions politiques énormes sur les politiciens? Sur Brian Mulroney, sur Jean Chrétien et sur Allan Rock? Pire même, après l'adoption de la loi C-68 – une des plus restrictives envers les droits des citoyens canadiens –, ces groupes de femmes allaient même se présenter pancarte à la mains, média de leur côté, à la porte des «Gun shows», là où les collectionneurs d'armes et les sportifs osaient se rencontrer pour échanger des services entre eux. Elles invectivaient les propriétaires d'armes, les traitant de toutes sortes de noms, les traitant de «Marc Lépine». Ouais... maintenant que leur épisode de paranoïa a fait son temps et leur syndrome hystérique s'est estompé, il y aurait peut-être à se poser quelques questions sur leurs motivations profondes. |
Dans la région de Québec, il y a une histoire vraiment puante
qui se nomme «l'enquête SCORPION» et qui pourrait mettre
sur la sellette des hauts dirigeants et des artistes qui seraient accusables
possiblement de pédophilie, en tout cas pour avoir eu des relations
sexuelles avec des mineures. Beaucoup de gens demandent qu'on poursuive
cette enquête et cela crée tout de même des tensions
sociales. C'est que beaucoup de pressions sont faites pour qu'on étouffe
l'affaire. On craint trop de scandales politiques.
Mais où sont toutes ces femmes de l'époque; associations de la gauche féministe et syndicale? Que font-elles? Heille les madames! Ce sont vos fillettes qu'on a marchandées comme des bêtes en 2002. Pourquoi avoir mis tant d'énergie il y a pas si longtemps pour limiter les droits du petit monde à posséder une arme, parce qu'un patient atteint de maladie mentale (Lépine) a tué 14 filles qu'il croyait menaçantes? Vous nous avez imposer la loi C-68, mais voilà maintenant qu'une situation semblable se présente dans un même contexte social – des «malades» s'en prennent sexuellement à vos fillettes – et vous ne faites RIEN! Des groupes d'hommes honnêtes vous ont mis au défi d'agir, de s'unir à vous afin de tout faire pour que cesse cette honte. Vous n'avez encore rien fait! Il y a des fois où j'ai honte d'appartenir à cette société hypocrite qui se prétend juste et démocratique! Où sont donc ces femmes? Raynald
Québec
Réponse d'Yvon Dionne: Raynald, Pour ce qui est de l'événement du 6 décembre 1989 à Polytechnique, vous avez raison de souligner que l'interprétation qui en a été faite par les groupes antiarmes à feu ne répond pas à une analyse objective de la situation. Même si le subjectivisme commence à se résorber, en particulier depuis que les gens commencent à réaliser les coûts exhorbitants liés au contrôle des armes à feu (le principal coût étant d'ailleurs escamoté: la perte de liberté), il reste beaucoup de clichés en circulation concernant les actes de Marc Lépine, généralement associés à la violence contre les femmes. Ainsi, dans Le Devoir du 6 décembre dernier, l'éditorialiste Josée Boileau sombrait sans doute dans un certain délire qui n'est toutefois pas l'apanage de ce quotidien, quand elle écrivait, et je cite: «En matière de criminalité, les hommes meurent de leur mode de vie: c'est l'adage "qui vit par l'épée meurt par l'épée", la délinquance à petite et grande échelle qui vire aux règlements de comptes et à la violence. Pour les femmes, c'est tout autre chose: lorsqu'elles périssent, c'est encore de leur corps ou de leurs amours.» Donc, si les hommes se suicident plus que les femmes, et aussi plus par armes à feu que les femmes, c'est sans doute, selon cette journaliste, qu'ils ont ça dans le sang! En fait de sexisme béat il est difficile de trouver mieux. Bien sûr, comme on le constate encore, des activistes féministes ont exploité Marc Lépine pour en faire le symbole de la mysoginie dont elles accusent tous les hommes; mais ce mouvement n'aurait pas connu l'ampleur que l'on connaît s'il n'y avait pas eu des hommes, dans les médias en particulier, et surtout des politiciens qui sont encore au pouvoir, pour crier à la vengeance contre tous les propriétaires d'armes à feu que l'on a comparé à des criminels. N'oublions pas aussi que ces activistes sont subventionnés par les payeurs de taxes. Vous faites toutefois le lien entre le 6 décembre 1989 et la prostitution juvénile à Québec et vous demandez «Où sont ces femmes»? SVP, laissons-les en paix; ne réveillons pas en elles ou ailleurs l'esprit inquisiteur des croisés. Mon humble opinion est qu'il faut d'abord s'assurer que toute personne ait un procès juste et équitable. Ceci implique qu'il faut condamner avant tout les jugements de foule et de médias. Je ne crois pas non plus que les policiers (qui ont condamné avant procès), ou la seule preuve (souvent fabriquée) apportée par la police, sont les meilleurs juges. Ceci dit, le doute est la règle et il y a des questions que l'on doit se poser tout en agréant que toute la lumière n'est sans doute pas faite dans cette affaire connue sous le nom de «enquête Scorpion». Tout d'abord, il s'agit d'adolescentes n'est-ce pas? Ce ne sont donc plus des «enfants» au sens strict. Peut-on dans ce cas parler de «pédophilie»? Il s'agit aussi de prostitution avec rémunération. Pour des relations sexuelles sans rémunération, il n'y aurait pas eu matière à poursuite (selon la loi); je ne veux pas m'avancer plus avant sur le terrain plutôt... glissant de définir, comme le font les manipulateurs collectivistes et moralisateurs, ce qui est licite et ce qui ne l'est pas en matière de sexe. Admettons toutefois, qu'au sens de la loi, ce sont des «victimes». Mais ce ne sont pas des victimes au même degré que les 14 étudiantes assassinées à Polytechnique. La deuxième question qui me vient à l'esprit est celle-ci: comment peut-on supposer que ces adolescentes de moins de 18 ans ne savaient pas ce qu'elles faisaient? Troisième question: où est dans cette affaire la responsabilité des parents? Comment se fait-il qu'ils aient tout ignoré, semble-t-il, des absences prolongées de leurs filles? Veut-on amplifier la culpabilité, si tel est le cas, des présumés criminels afin de camoufler une certaine autre réalité d'une partie de la jeunesse qui décroche, qui est sans ambition, qui pense tout avoir sans travailler, qui est déjà conditionnée par l'État-providence à tout recevoir sans payer? Enfin je crois à cette sagesse antique, même si je ne suis pas chrétien, qu'avant de crier «haro sur le baudet» (ou le... Gillet!), que celui ou celle qui n'a jamais péché lui lance la première pierre. Mes salutations cordiales et à la prochaine, Y. D. Re.: IN THE MYSTERY OF CAPITAL, HERNANDO DE SOTO MISSES A CRUCIAL POINT, le QL, no 133 Frantz L. Alcindor wrote an excellent review of Hernando de Soto's book, The Mystery of Capital or MOC (Nov. 22nd). In it, he raises some very interesting, procedural, historical, and even philosophical issues that deserve a comment or two. His explanation of de Soto's thesis is right to the point and doesn't require repeating. Then Mr. Alcindor makes four critical points; that a weakness of de Soto's thesis is that it relies on an American experience whose preconditions are absent from developing countries; that he does not show how to make capital come alive, once it is titled; that implementing his ideas requires a strong central government and, so, the risk of greater tyranny, not less; and finally that individual rights must precede such reforms.
Tyranny (and corruption and many other political ills) arise as much from apathy as they do from other causes. The Peruvian "democracy," as de Soto pointed out in his first book The Other Path (Table 1), has lots of rules (almost 27,000 presidential decrees a year) and few parliamentary laws (just over 350 a year). Each piece of Peruvian property has dozens of competing titles, and when he wrote TOP, getting title to waste land on which to build takes over 20 years while registering a firm to do business took almost a year working fulltime. Mr. Alcindor has raised the old chicken-and-egg debate about sequencing; which comes first, democracy or capitalism? There is no easy answer, each country is different. But if all the state does is secure the society that exists inside the "bell jar" (8% of the homes and 12% of the businesses in Egypt for instance) what do the overwhelming majority of people care who is president or whether the existing formal property system works or if the judges are honest? There are lots of developing countries where people are just delighted to sell their vote for a few bucks and a day off from work. Why? Because the formal system doesn't touch them in any meaningful way. But let them come to realize that the people for whom they vote and the laws that are then passed affect their homes and businesses (the repository of virtually 100% of their savings) and things will change. Real participation (democracy) will arise from this self interest. One of de Soto's great insights is that assets (things) are real but capital is virtual. Capital is really the rules and the rights that empower things. Well, in a similar fashion I would argue that voting, constitutions and government buildings are real but democracy is virtual. It is the democratic state of mind that empowers all the things of government and it arises as a real force when people are conscious that they have a stake in process and then consciously participate. Peter
Schaefer
Washington,
DC
En ce début d'année 2004, j'aimerais souhaiter une année de responsabilisation de la société québécoise et non pas une année comme les autres antérieures où on déresponsabilise les gens. Imaginez, on commence à parler de rendre le casque de sécurité obligatoire sur les pentes de ski. Pourquoi ne pas interdire les escaliers tant qu'à faire? Au cas où on tomberait! Ou encore, interdire de manger? Au cas où on s'étoufferait!
Quand est-ce que les gens vont cesser d'avoir recours au gouvernement pour
leur dire comment se responsabiliser et penser par eux-mêmes sans
qu'une maudite loi ne les oblige à le faire?
Patrice
Juneau
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