Montréal,
le 4 avril 1998 |
Numéro
5
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(page 6)
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Vos
commentaires
Les
Prix Béquille sont décernés chaque semaine aux pleurnichards
qui ont fait parler d'eux en quémandant et/ou en obtenant une aide
de l'État, une protection ou une reconnaissance spéciale,
des subventions, des entraves à la compétition, etc. En bref,
à ces pauvres éclopés incapables de se tenir sur leurs
deux jambes qui pullulent dans notre société distincte.
Les Québécois
libres de la semaine sont le ou les individus autonomes et responsables
qui se sont distingués par leur indépendance d'esprit, leur
sens de l'initiative ou leur résistance à la tyrannie étatique.
Offrez-vous
une page de départ digne d'un Québécois
ou d'une Québécoise libre.
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LES PRIX BÉQUILLE
LA BÉQUILLE D'OR
à la Fédération canadienne
de l'entreprise indépendante, à la Chambre de commerce du
Montréal métropolitain, au Conseil du Patronat et à
l'Alliance des manufacturiers et exportateurs, pour avoir «
fait preuve de satisfaction », comme le dit la
manchette, à l'égard du budget Landry. Presque partout ailleurs
en Amérique du nord, un budget qui annonce la création de
dizaines d'autres programmes d'investissement, de pseudo-création
d'emplois, d'aide aux jeunes, et autres mesures bidon, alors que ce gouvernement
est en quasi-faillite et ajoute encore un milliard à sa dette, aurait
été accueilli avec dérision dans les millieux d'affaires.
Ceux qui nous accusent d'être les chevaliers de l'entreprise (comme
le faisait un prof de l'UQÀM dans le Courrier des lecteurs de la
semaine dernière) se trompent complètement de cible: nous
n'avons rien en commun avec ces téteux de fonds publics.
LA BÉQUILLE D'ARGENT
à Denis Bergeron, directeur de l'Union
québécoise pour la conservation de la faune, qui a critiqué
le budget Landry parce qu'il comprend peu de mesures non seulement pour
la protection de l'environnement, mais aussi pour le développement
durable des comptes bancaires des environnementalistes. Ceux-ci ont perdu
avec raison de la crédibilité auprès du public, après
nous avoir fait brailler pendant des années sur le sort des bébés
phoques et nous avoir achalés avec des scénarios d'épouvante
qui ne se réalisent jamais. Mais pour M. Bergeron,
qui est avec ses collègues écolos plus éclairés
que nous tous, le fait de susciter peu de sympathie auprès des citoyens
est sans importance. Le gouvernement devrait quand même les financer,
eux qui se dévouent pour sauver tous ces inconscients que nous sommes
de la destruction planétaire: « Il n'y a même
pas un sou pour les groupes écologistes, qui remplissent pourtant
une mission d'intérêt public sans pouvoir compter sur une
masse critique d'appuis dans la province. » Sans ces
sous, affirme-t-il, ils pourraient ne pas survivre. Quelle tristesse, les
écolos, une autre espèce en voie de disparition!
(Le Devoir)
LA BÉQUILLE
DE BRONZE
aux centaines de PME canadiennes qui profiteront
d'un nouveau programme de 50 millions $ de la Banque de développement
du Canada pour les aider à régler leurs problèmes
informatiques liés au bogue du millénaire. John Manley, ministre
de l'Industrie et ministre responsable de la Banque, a eu la stupidité
de déclarer, en parlant de la façon dont cette agence dépense
facilement notre argent: « C'est le genre de mesures
novatrices et opportunes dont la BDC a le secret. »
Le QL a des problèmes avec son imprimante, Monsieur le ministre,
vous pourriez pas nous donner quelques sous à nous aussi? |
VIVE LES QUÉBÉCOIS
LIBRES !
Les Québécois libres de cette semaine sont Dominique Vachon,
économiste en chef de la Banque nationale, Jean-Luc Landry, président
de Bolton Tremblay, ainsi que la Chambre de commerce du Québec,
qui ont été parmi les seuls intervenants du monde des affaires
à critiquer les bidules annoncés dans le budget Landry pour
« stimuler » les investissements.
Le gouvernement va en effet créer une méga-SGF (Société
générale de financement) qui regroupera sous son aile, dans
le plus pur style du gigantisme soviétique, les sociétés
spécialisés SOQUIM, REXFOR, SOQUEM et SOQUIA. Ces sociétés
d'investissement n'avaient évidemment déjà aucune
autre raison d'exister avant ce regroupement, elles contribueront maintenant
à un gaspillage de fonds publics encore plus gargantuesque.
Québec va aussi mettre sur pied une nouvelle structure, Investissement
Québec, à partir de la SDI (Société de développement
industriel) et d'une direction du ministère de l'Industrie et du
Commerce. Un organisme dont le but est notamment d'accélérer
les services aux investisseurs étrangers qui veulent s'installer
au Québec. Après avoir compliqué les programmes pendant
des années, on tente maintenant de les simplifier en créant
une grosse bureaucratie pour chapeauter le tout. À l'exception de
nos trois Québécois libres, les milieux d'affaires entretenus
du Québec n'y ont vu que du feu.
MOT POUR MOT
LES BONNES RÉSOLUTIONS
DE BERNARD LANDRY
La folie interventionniste des gouvernements découle de leur prétention
à tout pouvoir régler en se donnant des objectifs abstraits
plus louables les uns que les autres. Ce n'est pas une blague, on s'est
cassé la tête ces dernières semaines à Québec
pour trouver les buts les plus gentils et les moins controversés
qui vont guider le ministre des Finances dans son orgie de dépenses
au cours de la prochaine année.
Dans le cadre de son discours sur le budget, Bernard Landry a rendu publique
la stratégie économique du gouvernement, Objectif emploi,
un recueil de voeux pieux qui « précise les trois
grandes orientations qui encadreront la mise en oeuvre de la stratégie
économique: Développer une économie compétitive,
développer une économie humaine et solidaire, assurer un
développement durable. »
Nos politiciens et bureaucrates ont dû rester marqués par
les séances de prises de résolutions qu'on leur faisait faire
dans les cours de catéchèse: ne plus me chicaner avec ma
petite soeur, être poli, ramasser mes bébelles dans ma chambre,
ne plus crier des noms au voisin. Les « grandes orientations
» qui suivent ne volent pas vraiment plus haut. Ça
vaut la peine d'être lu, pour constater la vacuité intellectuelle
qui sous-tend l'action gouvernementale:
DÉVELOPPER UNE ÉCONOMIE
COMPÉTITIVE
Le gouvernement mettra en
place des conditions
favorables au développement d'entreprises
compétitives,
créatrices d'emplois:
- améliorer la compétitivité
du secteur public;
- rendre la fiscalité des entreprises
plus concurrentielle;
- alléger la fiscalité des particuliers;
- assouplir la réglementation des activités
économiques;
- renforcer la performance du secteur financier.
Le gouvernement appuiera
efficacement les facteurs clés
de la compétitivité et de l'emploi
pour assurer le
développement des entreprises et créer
les emplois souhaités:
- appuyer le développement des ressources
humaines;
- soutenir l'innovation;
- stimuler le développement des marchés;
- accroître les investissements privés.
-------------------------------------------------------------------------
DÉVELOPPER UNE ÉCONOMIE HUMAINE
ET SOLIDAIRE
Le gouvernement mettra à
la disposition de la population
du Québec les outils nécessaires
pour qu'elle puisse
profiter de la transformation de l'économie
et non la subir:
- un système d'éducation performant;
- des programmes de formation et d'adaptation
de la
main-d'oeuvre adéquats;
- des mesures actives du marché du
travail;
- la levée d'entraves à l'intégration
au marché du travail.
Le gouvernement favorisera
la solidarité et la concertation par:
- le développement de l'économie
sociale;
- l'encouragement des initiatives locales
et régionales.
------------------------------------------------------------------------
ASSURER UN DÉVELOPPEMENT DURABLE
Le gouvernement propose
une stratégie qui s'inscrit dans
une perspective de développement durable
et d'équité
intergénérationnelle:
- améliorer les conditions de vie des
citoyens d'aujourd'hui et
des générations futures;
- répondre aux besoins sociaux des
citoyens;
- respecter la qualité du milieu et
la pérennité des ressources
renouvelables;
- agir avec la plus grande équité.
ATTENTION!
Si vous en avez marre de vivre dans
une société
où l'hystérie nationaliste
domine tous les débats;
dans un pays où les taxes, les
réglementations omniprésentes et le paternalisme des gouvernements
briment la liberté individuelle et restreignent le dynamisme économique;
dans une culture où le moutonnisme
et l'égalité dans la médiocrité sont plus valorisés
que l'individualisme et la compétition;
dans un monde intellectuel où les
soi-disant
« consensus nationaux
» promus par une élite déconnectée
servent de prétexte pour éviter
les débats rationnels;
FAITES QUELQUE CHOSE!
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forum d'idées
que si tous les Québécois
libres l'appuient.
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