Montréal, le 9 mai 1998
Numéro 10
 
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COUP D'OEIL SUR L'ACTUALITÉ
 
 
     Les membres du Rassemblement pour une alternative politique (RAP), un groupuscule d'ultragauchistes séparatistes qui trouvent le PQ trop « néolibéral », se sont réunis à Montréal cette semaine pour jeter les bases de ce qui pourrait devenir un parti politique. Si l'on se fie aux discussions sur le sujet qu'ont tenues les frustrés échevelés invités à l'émission Droit de parole, ça n'ira pas bien loin. 
  
 
 
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     Selon les dernières statistiques de Tourisme Québec, le nombre total de visiteurs dans la belle province a augmenté de 2,3% en 1997 même si le nombre d'Américains a chuté de 2,7%. Le ministre David Cliche entend dépenser de nouveau quatre millions $ cet été pour attirer les touristes américains, mais il assure que ce montant sera « mieux investi » 
 
 
 
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     Hydro-Québec annonce qu'elle ira de l'avant avec son projet de ligne à 735 kilovolts entre Windsor et la Rive-sud malgré l'opposition des citoyens du Val St-François qui dénoncent le manque de consultation et l'imposition du tracé. La société d'État se borne à dire qu'elle doit assurer l'alimentation en électricité. 
 
 
 
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     Le 5 mai, le ministre des Finances de l'Ontario déposait un budget dans lequel on retrouve une nouvelle baisse d'impôt qui se traduira par des économies substantielles pour les Ontariens. Ainsi, un couple ayant 2 enfants et 2 revenus totalisant 60 000 $ aura droit à une baisse totale d'impôt de 1385 $.  
  
 
 
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     Il y a deux sujets qui provoquent des crises politiques au Québec et sur lesquels les Québécois sont profondément divisés: la langue et la question nationale. Mais, sur les ondes de CKAC, Jean Charest a dit vouloir « respecter le consensus au Québec sur la langue ». 
  
 
 
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     Selon un sondage Sondagem pour le compte de Télé-Québec, Le Devoir et Le Soleil, près des trois quarts des Québécois s'opposent à ce que l'État offre un traitement fiscal préférentiel aux équipes de la Ligue nationale de hockey (73,5%) ou un soutien financier au sport professionnel en général (71,9%). Six sur dix croient malgré tout que le gouvernement fédéral accédera aux demandes des propriétaires de la LNH. 
  
 
 
 
NOUVELLES BRÈVES
 
 
MARTIN TOUJOURS SCEPTIQUE
FACE AUX FUSIONS BANCAIRES
 
 
          Le ministre des Finances du Canada, Paul Martin, ne croit toujours pas que l'arrivée des banques étrangères et le développement d'alternatives électroniques vont compenser la concurrence réduite qu'entraîneraient les fusions annoncées par quatre grandes banques du pays. Selon lui, ces alternatives pourront servir les consommateurs des grands centres urbains mais non ceux des petites villes et des régions rurales. Il a déjà promis de permettre aux banques étrangères d'ouvrir des succursales au pays mais attend les rapports d'un groupe de travail et du Bureau de la compétition avant de prendre une décision sur les fusions. 
 
          Il est vrai qu'aucune banque étrangère n'ira ouvrir de succursale à Rimouski ou à Senneterre. Mais la présence de succursales dans les régions dépend d'un facteur bien précis, le même qui explique pourquoi il n'y a pas non plus de grosses librairies, de galeries d'art ou de marché à grande surface dans les petits villages: un bassin de clients suffisant pour assurer la rentabilité. Avec ou sans fusion, une succursale ne restera ouverte que si ses revenus sont supérieurs à ses coûts d'opération.  
 
          La Banque Laurentienne et le Mouvement Desjardins ont déjà annoncé ces dernières semaines des fermetures et des mises à pied importantes pour rationaliser leurs opérations. Même sans fusion, les changements technologiques font en sorte que plusieurs succursales n'ont plus de raison d'être. L'utilisation des guichets automatiques se répand depuis longtemps. Et selon la Banque TD, les transactions personnelles par ordinateurs sont passées de 0% à 4% du total des transactions de 1995 à 1998. Le mouvement va s'accélérer et réduire encore plus le nombre de transactions dans les succursales. 
 
          Ceux qui souhaitent des services personnalisés au comptoir y ont droit, dans la mesure où ils sont prêts à en payer le coût et qu'une institution trouve son bénéfice à offrir le service, comme c'est le cas pour n'importe quel autre commerce en région. La décision du ministre de permettre ou non les fusions n'aura aucun impact à long terme sur cette réalité économique, elle ne fera que brimer le droit des banques de prendre les décisions qu'elles jugent appropriées pour rester compétitives. 
(Globe & Mail) 
 
 


 
 
RIEN DE NEUF SOUS LA MOUSTACHE
 
 
          Même si Jean Doré a tenté cette semaine de se donner une nouvelle apparence en rasant sa moustache, ses idées réflètent encore son vieux look. L'ex-maire, qui semblait ouvert à l'idée de la privatisation dans certains secteurs municipaux, vient de faire volte-face. « La privatisation signifie l'aliénation du patrimoine. (...) Ce serait absurde, notamment à cause des conventions collectives qui existent. Au contraire, il faut mieux utiliser nos employés. » Dans le dossier de l'eau, il tranche: « L'eau fait partie des services de base. La ville ne peut pas laisser tomber un élément aussi stratégique, au coeur de la mission montréalaise. »
 
          Par contre, M. Doré laisse la porte ouverte à un partenariat avec le secteur privé: « Nous n'excluons pas d'avoir recours à des partenariats privé-public et aussi à des partenariats public-syndicat dans le respect de nos employés. » Bref, on va continuer à faire ce qu'on a toujours fait. 
 
          Le même jour, il prenait position dans le dossier du nouveau stade des Expos: « On va examiner la question sur une base d'affaires, c'est à dire que toutes les sommes que la ville pourrait éventuellement investir, on va les récupérer sous une forme ou sous une autre (pourquoi investir alors?). Si, par exemple, Montréal retrouve un accès à la taxe de vente et si le stade génère des retombées économiques (ça fait beaucoup de si!), on pourrait exiger un pourcentage supplémentaire de 1% ou 2% sur les ventes dans un périmètre donné. » Bref, on va leur donner tout ce qu'ils veulent, ils vont quitter Montréal quand même et on va se retrouver un peu plus dans le trou. 
(Le Devoir, La Presse) 
 
 


 
 
 LE SIÈGE DU POUVOIR?
  
 
          Selon une enquête du Ottawa Citizen, le nombre de semaines pendant lesquelles les politiciens ont siégé annuellement à la Chambre des Communes (quand ils ne sortent pas du parlement avec leur siège) et dans les législatures provinciales a diminué de 28% entre 1977 et 1997, alors que leur salaire moyen a plus que doublé.  
 
          Il s'agirait malgré tout d'une bonne nouvelle si le nombre de lois votées avait diminué en proportion égale mais, selon la politicologue Caroline Andrew, cela reflète plutôt une concentration des pouvoirs au sein du cabinet. 
  
  


 
 
MOINS DE GROS BRAS À L'IRS
  
  
          Le Sénat américain a approuvé à l'unanimité jeudi dernier un projet de loi pour réformer l'Internal Revenue Service (IRS), l'équivalent étatsunien de Revenu Canada. Le vote clôt plusieurs mois de révélations et de controverse sur les méthodes de gros bras et les techniques d'intimidation qu'utilisent régulièrement les agents de l'IRS dans leurs enquêtes sur des citoyens. Selon le sénateur William Roth, principal architecte du projet de réforme, l'IRS traite depuis trop longtemps les payeurs de taxes « comme des ennemis plutôt que comme des clients ». 
 
          La loi mettrait notamment en place une série de nouveaux droits pour les payeurs de taxes, y compris le transfert du fardeau de la preuve à l'IRS dans certaines affaires légales. 
 
 
 
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