Montréal, le 16 mai 1998
Numéro 11
 
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SONDAGE QL
 
LAVER
SON LINGE SALE 
EN FAMILLE?
 
          Lucien Bouchard sera en tournée aux États-Unis dans les prochains jours pour promouvoir les échanges commerciaux et les investissements entre le Québec et nos voisins. Il tentera du même coup de donner une image plus « positive » de la province que celle diffusée dans les médias américains comme l'émission 60 minutes ou le National Geographic, où l'on met en général l'accent sur les folies linguistiques, le déclin de Montréal, la menace séparatiste.  
 
          Le premier ministre pourrait voir ses efforts gâchés par le chef du Parti égalité Keith Henderson, accompagné du professeur Don Donderi, qui se rendront à Boston pour donner l'autre côté de la médaille sur la situation ici. De toute évidence, le gouvernement québécois n'aime pas que l'on aille laver notre linge sale devant les journalistes américains.  
  
          Il y a quelques semaines, l'OLF et la ministre de la Progagande Louise Beaudoin ont cessé de harceler les commerçants du Quartier chinois devant des menaces d'alerter l'opinion internationale. La croisade de Howard Galganov à New York l'an dernier avait suscité toute une controverse. 
Politique ou économie? 
 
          Chez les gens d'affaires qui accompagnent le premier ministre dans cette mission, on voit la manoeuvre d'un mauvais oeil. Le président de Montréal international, Jacques Girard, voudrait qu'on mette l'accent sur les beaux côtés de la ville pour attirer des investissements. Il croit que Henderson et d'autres ont le droit de dire ce qu'ils veulent mais ajoute que « La liberté est précieuse. La responsabilité est aussi très précieuse. » Pierre Brunet de Lévesque Beaubien Geoffrion explique: « Le but d'un tel voyage n'est pas de faire de la politique. La politique est une chose, l'économie une autre ». 
 
          Keith Henderson réplique quant à lui que « S'ils croient que les investissements sont plus importants que les droits de la minorité, ils ont tort. Les investissements vont venir plus facilement si on a l'impression que les standards nord-américains sur les droits de la personne sont respectés dans cette province. » 
 
CEUX QUI S'OPPOSENT À LA LOI 101
ONT-ILS RAISON DE PORTER CE DÉBAT
CHEZ NOS VOISINS AMÉRICAINS,
  
OUI OU NON?
 
 
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