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COUP
D'OEIL SUR L'ACTUALITÉ
Le ministre du Revenu national, Herb Dhaliwal, a déposé
un projet de loi qui transformera Revenu Canada en une superagence fédérale
de perception des impôts et des douanes. L'idée, a-t-il expliqué,
est d'offrir de meilleurs services aux citoyens et aux provinces, d'avoir
une meilleure mainmise sur la gestion du personnel et de simplifier l'administration
fiscale. Comme on le sait, plus les bureaucraties sont grosses, plus elles
offrent de bons services, plus elles gèrent efficacement et plus
leur fonctionnement est simple!
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La Nouvelle-Écosse
a adopté unanimement la Déclaration de Calgary, devenant
la neuvième province à le faire. Au Québec, Lucien
Bouchard a quant à lui clôturé une commission parlementaire
bidon sur le sujet en déclarant sur un ton péremptoire que
la Déclaration est morte.
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Le gouvernement péquiste
a été embarassé par la révélation des
coûts faramineux d'une conférence de presse à Churchill
Falls pour annoncer une entente entre le Québec et Terre-Neuve sur
le développement hydroélectrique. Cet événement,
qui a d'ailleurs tourné en queue de poisson à cause d'une
manifestation par des Innus, a coûté 1,4 million $.
Le premier ministre était lui-même intervenu pour qu'Hydro-Québec
accorde ce contrat à son ancien attaché de presse Luc Lavoie,
maintenant vice-président de la firme de relations publiques National.
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Ottawa a finalement
cédé aux pressions des divisions canadiennes de Ford, Chrysler,
GM et Volvo et du syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile.
Il n'éliminera pas un tarif de 6.7% sur les véhicules importés
de l'extérieur de l'Amérique du Nord. Les consommateurs canadiens
devront donc continuer à payer plus cher les voitures japonaises
et européennes pour protéger les compagnies nord-américaines.
Le président de Toyota Canada a annoncé que des projets d'investissements
au pays sont remis en question par cette décision.
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Les députés
fédéraux se sont accordés à l'unanimité
une hausse de salaire de 2% par année pendant quatre ans. Pour éviter
d'avoir à enregistrer leur vote en se levant un à un aux
Communes et ainsi voir leurs noms associés à la loi, les
députés l'ont adoptée en bloc grâce à
une procédure extraordinaire. Les réformistes n'ont pas levé
le petit doigt pour s'y opposer, eux qui ont fait des privilèges
des politiciens un de leurs chevaux de bataille ces dernières années.
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Notre chroniqueur
Pierre Lemieux et deux de ses collègues économistes, Jean-Luc
Migué et Filip Palda, ont comparu à la commission parlementaire
chargée d'étudier le projet de loi antitabac du ministre
de la Santé Jean Rochon. Leur témoignage contre cette nouvelle
chasse aux sorcières a eu un écho retentissant dans la presse
mondiale, comme le prouve cette manchette de l'édition en français
du quotidien du Vatican...
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NOUVELLES
BRÈVES
FIN DU MONOPOLE
D'HYDRO-ONTARIO
Le gouvernement ontarien a déposé un projet de loi qui brisera
le monopole que détient Hydro-Ontario sur le marché de l'électricité
dans la province depuis 1906. La société d'État sera
brisée en trois corporations publiques: l'une sera chargée
de produire de l'électricité et entrera en compétition
avec des centrales privées; la seconde s'occupera du réseau
de distribution; et la troisième sera une sorte d'intermédiaire
entre les clients et les producteurs et devra s'assurer d'un accès
égal de tous au marché.
L'Association des producteurs indépendants d'électricité,
qui lutte depuis longtemps pour une telle ouverture du marché, a
applaudi à l'initiative du gouvernement. On s'attend à ce
que cette compétition accrue amène une diminution des prix
de l'électricité. L'Alberta a déposé un projet
de loi similaire en mars.
Pendant ce temps, dans la belle province, la décision du gouvernement
de construire la ligne Hertel-Des Cantons sans consultation et au mépris
de la population affectée continue de susciter la controverse. Hydro-Québec
a dû s'excuser pour avoir défriché et causé
des dommages à la propriété de la famille Carrier-Lalonde
sans son autorisation dans le cadre des travaux d'arpentage. Mais dans
cette province, les citoyens ne sont bien sûr que des locataires
sur une terre qui appartient au gouvernement et à la société
d'État. Comme l'a dit le ministre de l'Énergie Guy Chevrette,
« Ce n'est pas vrai qu'on va permettre à quelques
centaines de personnes de s'amuser au détriment de 3,5 millions
de leurs concitoyens, même si elles ont effectivement des droits
».
(Ottawa Citizen, PC)
MONTÉE DU FASCISME
ANTITABAC
Le projet de loi antitabac du ministre Rochon a finalement été
adopté à l'unanimité à l'Assemblée provinciale.
Pour voir ce qui s'en vient ici, on peut prendre l'exemple de l'Ontario
qui est « en avance » sur le Québec
à cet égard et a notamment adopté une loi régissant
la vente du tabac en 1994.
On apprend en effet qu'à Windsor, une mère vient d’être
reconnue coupable d’avoir acheté deux paquets de cigarettes pour
son fils de 18 ans. En vertu de la loi ontarienne, qui exige d’avoir 19
ans pour acheter du tabac, une sentence suspendue a été imposée
à cette femme, de sorte qu’elle n’aura pas à payer une amende.
Un responsable des services de santé locaux, Paul Jarman, a souligné
que cette condamnation constitue un avertissement clair: «
Beaucoup de parents achètent des cigarettes pour leurs enfants,
c’est un crime ». M. Jarman est une des personnes qui
voient à l’application de la loi en Ontario: « Je
les ai vus devant le magasin, la mère est entrée, a acheté
deux paquets, est ressortie et les a remis à son fils ».
L’inspecteur Jarman s’est alors approché et a décerné
à la mère une note d’infraction. La fautive aurait pu dès
ce moment payer l’amende, soit 180 $, mais elle a décidé
d’aller en cour, plaidant que l’adolescent devait en fait remettre à
son père l’objet du délit.
Par ailleurs, après plusieurs semaines de débat et de rebondissements,
le Congrès américain a rejeté un projet de loi antitabac
qui aurait eu pour effet d'augmenter les taxes de 1.10 $ sur
chaque paquet de cigarettes, de réglementer les ingrédients
et de financer toute une gamme de programmes de recherche, de «
sensibilisation » aux dangers de la consommation du tabac,
etc. Ces taxes auraient généré plus de 500 milliards
de dollars au cours des 25 prochaines années. La loi a été
dénoncée par ses opposants comme une autre tentative de hausser
les taxes et de payer pour des programmes inefficaces sous prétexte
de s'occuper de la santé des jeunes. Les démocrates et plusieurs
républicains ont promis de revenir à la charge avec un autre
projet de loi dès l'automne.
(Presse Canadienne)
JUGEMENT POSITIF AU WISCONSIN
La Cour suprême du Wisconsin a rendu un important jugement qui permettra
d'étendre le programme de bons scolaires (school vouchers)
dans la ville de Milwaukee, le plus important aux États-Unis. Ce
programme permet de privatiser le système d'éducation tout
en assurant un accès égal à l'école à
tous les enfants. À Milwaukee, 1500 élèves de familles
pauvres reçoivent chacun un bon de 5000 $ de l'État
pour quitter l'école publique et payer leur éducation dans
une école privée. Leurs parents peuvent choisir l'institution
de leur choix parmi des écoles privées qui compétitionnent
en offrant des programmes éducatifs qui correspondent à leurs
attentes.
La Cour a statué que ces bons, qui proviennent des fonds publics,
peuvent être utilisés pour envoyer un enfant dans une école
à statut confessionnel sans contrevenir au premier amendement à
la Constitution américaine qui garantit la séparation de
l'État et de l'Église. Selon les juges, le programme lui-même
est neutre dans la mesure où l'argent est donné aux parents,
et c'est à eux de décider par la suite du type d'éducation
qu'ils souhaitent pour leurs enfants.
Le jugement constitue une victoire importante pour les partisans de la
liberté de choix en éducation, et pourrait permettre à
environ 15 000 autres enfants de Milwaukee de quitter les
écoles publiques pour étudier dans des écoles privées.
« Ceci va non seulement permettre plus de choix, mais
aussi plus de compétition entre les écoles publiques et privées
», a déclaré le gouverneur républicain
du Wisconsin, Tommy Thompson. Tous les syndicats et associations de professeurs
de l'État, qui s'opposent évidemment au programme des bons,
ont déploré la décision de la cour et affirmé
qu'ils iront en appel.
L'organisme libertarien Institute
for Justice (qui offre une analyse du jugement sur son site) considère
qu'il s'agit du plus important jugement jusqu'ici dans la lutte pour promouvoir
le désengagement de l'État et la liberté de choix
en éducation. Il pourrait avoir un impact important sur des cas
semblables devant les tribunaux de l'Arizona, de l'Ohio, du Maine et du
Vermont.
(Washington Post)
ARMAGEDDON
Le preacher télévisuel américain Pat Robertson
a critiqué la ville d'Orlando en Floride pour avoir permis la tenue
de festivités pour les gais et lesbiennes. Selon lui, la pratique
généralisée de l'homosexualité risque d'amener
sur la ville « des explosions terroristes, des tremblements
de terre, des tornades et possiblement un météorite
».
On peut rire de ces conneries, mais l'influence des fondamentalistes religieux
au sein du Parti républicain pousse certains de ses leaders à
faire des commentaires qui s'en rapprochent.
Des politiciens comme Trent Lott, le leader de la majorité au Sénat,
et Dick Armey, celui de la majorité à la Chambre des représentants,
sont généralement considérés comme des membres
de l'aile plus libertarienne que traditionnaliste du parti. Le premier
a cependant affirmé la semaine dernière que l'homosexualité
est un péché et qu'on devrait aider les gais à s'en
sortir comme on le fait pour les alcooliques. L'autre a cité des
vers de la Bible pour appuyer les dires de son collègue.
(Boston Globe, Washington Times) |