Montréal,
le 18 juillet 1998 |
Numéro
16
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(page 10)
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Vos
suggestions
Les
Prix Béquille sont décernés chaque semaine aux pleurnichards
qui ont fait parler d'eux en quémandant et/ou en obtenant une aide
de l'État, une protection ou une reconnaissance spéciale,
des subventions, des entraves à la compétition, etc. En bref,
à ces pauvres éclopés incapables de se tenir sur leurs
deux jambes, qui pullulent dans notre société distincte.
Les Québécois
libres de la semaine sont le ou les individus autonomes et responsables
qui se sont distingués par leur indépendance d'esprit, leur
sens de l'initiative ou leur résistance à la tyrannie étatique.
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LES PRIX BÉQUILLE
LA BÉQUILLE D'OR
à Martin Forgues, un conseiller municipal
indépendant de la Ville de Québec, qui vient de donner une
nouvelle connotation originale au concept d'État policier. On a
appris en effet qu'un bar clandestin de Québec appartenant à
deux motards des Hells Angels a bénéficié, quelques
mois avant une descente de la police il y a deux semaines, d'une subvention
de 71 000 $ pour la rénovation de l'immeuble. La subvention
aurait notamment servi à l'ajout de caméras de surveillance
et de fenêtres en plexiglas. La Ville est dans l'embarras et pourrait
demander un remboursement. Une autre preuve que les subventions des gouvernements
aux entreprises privées sont une pratique néfaste? Pas du
tout, affirme le conseiller, qui propose une solution pour qu'on évite
ce genre d'incident. Il suggère en effet qu'un policier siège
sur le comité municipal qui accorde les permis de rénovation
et les subventions. « Quand il arriverait des demandes
et que les demandes seraient reliées à des bandes criminalisées
ou des gens qui sont reliés à ces bandes-là, on pourrait
immédiatement intervenir », déclare-t-il.
Une proposition tout à fait dans la logique étatiste, qui
ne voit d'autres solutions aux ratés de l'interventionnisme que
dans des interventions encore plus serrées, bureaucratiques et répressives.
(TVA)
LA BÉQUILLE D'ARGENT
aux propriétaires de la salle de spectacles
Le Club Soda, qui attendent une subvention du gouvernement fédéral
avant de commencer à déménager dans un nouvel édifice
sur la rue Ste-Catherine à Montréal. Le coût de l'aménagement
de la nouvelle salle est évalué à 3,2 millions
$ et la subvention demandée à Ottawa représente
environ 10% de ce montant. Selon l'un des trois propriétaires, Michel
Sabourin, « jusqu'à maintenant, le projet a suscité
un bel enthousiasme tant au gouvernement du Québec que chez nos
partenaires du secteur privé, je ne vois pas pourquoi le gouvernement
du Canada ne suivrait pas. Mais quand on passe le chapeau, on n'est jamais
sûr qu'un “trente sous” va tomber dedans... »
Que c'est beau de voir des quêteux de subventions qui s'assument
ainsi!
(La Presse)
LA BÉQUILLE
DE BRONZE
à Michel G. Tremblay, coordonnateur pour
le Québec de l'Association de l'industrie automobile du Canada,
et à André Bélisle, président de l'Association
québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique.
Ces messieurs se réjouissent qu'un projet pilote mènera à
l'instauration d'un programme « permanent et obligatoire
» (devinez qui va l'imposer) d'inspection et d'entretien des
automobiles. En bons paratistes qui vont profiter d'une nouvelle réglementation
inutile imposée à tout le monde, ils tentent d'amadouer le
public en accentuant les retombées économiques positives.
« C'est certain qu'il y aurait d'importantes retombées
pour les garagistes et pour l'industrie des pièces d'auto, affirme
le premier. On évalue à environ 1500 le nombre d'emplois
qu'une telle mesure pourrait créer. Protection de l'environnement
et rentabilité ne sont pas nécessairement contradictoires
» (you bet!). Son acolyte écolo en rajoute: «
On est tous responsables des problèmes environnementaux.
Si ça crée des occasions d'emploi tout en favorisant l'amélioration
de l'environnement, je ne vois pas ce qu'il y a de mal à ça.
» Non, rien de mal pour des parasites à profiter d'une
clientèle captive!
(La Presse) |
VIVE LES QUÉBÉCOISES
LIBRES !
Le prix du Québécois libre va cette semaine aux soeurs de
la Congrégation Notre-Dame qui ont modernisé et informatisé
leur centre d'archives sans aucune aide financière extérieure.
Big deal!, direz-vous. Mais dans le petit monde du patrimoine, faire
quoi que ce soit sans l'aide des gouvernements relève de l'exploit.
Dans un article de La Presse intitulé Les
gouvernements ne donnent que des miettes aux centres d'archives religieuses
(14 juillet 1998), on cite quelques parasites qui se plaignent
du manque d'appui de l'État aux communautés religieuses.
Pourtant, plusieurs d'entre elles préfèrent s'occuper de
leurs affaires de façon responsable.
« Si considérable que soit la valeur de leurs
documents et si réelle que soit la diminution de leurs effectifs,
les communautés hésitent à demander l'aide de l'État.
Tandis que certaines appellent au secours depuis quelques années,
d'autres préfèrent encore se débrouiller seules que
de mettre leur passé entre des mains étrangères, peu
pieuses et, craignent-elles, ignorantes de la valeur de leurs documents.
»
Il est surprenant d'entendre un bureaucrate se plaindre qu'on a refusé
son aide. Robert Garon, directeur des Archives nationales (sic) du Québec,
explique qu'« on a proposé aux communautés
de se regrouper pour qu'on les aide, mais on a été accueillis
avec pas mal de méfiance. » Mais selon Marcel
Caya du Conseil d'évaluation des archives du Québec, cette
méfiance de plusieurs communautés est justifiée. «
L'État a la mauvaise habitude de créer des structures
qui impliquent des obligations financières et de ne pas assurer
ensuite une aide suffisante », souligne-t-il.
ATTENTION!
Si vous en avez marre de vivre dans
une société
où l'hystérie nationaliste
domine tous les débats;
dans un pays où les taxes, les
réglementations omniprésentes et le paternalisme des gouvernements
briment la liberté individuelle et restreignent le dynamisme économique;
dans une culture où le moutonnisme
et l'égalité dans la médiocrité sont plus valorisés
que l'individualisme et la compétition;
dans un monde intellectuel où les
soi-disant
« consensus nationaux
» promus par une élite déconnectée
servent de prétexte pour éviter
les débats rationnels;
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que si tous les Québécois
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