Montréal,
le 15 août 1998 |
Numéro
18
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Vos
suggestions
Les Prix Béquille
sont décernés chaque semaine aux pleurnichards qui ont fait
parler d'eux en quémandant et/ou en obtenant une aide de l'État,
une protection ou une reconnaissance spéciale, des subventions,
des entraves à la compétition, etc. En bref, à ces
pauvres éclopés incapables de se tenir sur leurs deux jambes,
qui pullulent dans notre société distincte.
Les Québécois
libres de la semaine sont le ou les individus autonomes et responsables
qui se sont distingués par leur indépendance d'esprit, leur
sens de l'initiative ou leur résistance à la tyrannie étatique.
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LES PRIX BÉQUILLE
LA BÉQUILLE D'OR
aux jeunes libéraux du Québec,
qui ont réclamé et obtenu de leur chef Jean Charest qu'il
s'engage à limiter la hausse des frais de scolarité et à
bonifier le programme des prêts aux étudiants s'il est élu
premier ministre. Ces jeunes font déjà partie d'une élite
fortement subventionnée et auront accès à la sortie
de l'université aux emplois les plus rémunérateurs.
Ils exigent malgré cela que tout le monde défraie un peu
plus les coûts de leurs études, sous prétexte de permettre
à plus de jeunes moins nantis d'accéder aux études
universitaires. Une fausse solution évidemment, puisqu'aux États-Unis
et dans le reste du Canada, où les frais de scolarité sont
beaucoup plus élevés, le taux d'accès aux études
supérieures l'est aussi. Là-bas, l'éducation est plus
valorisée et on s'arrange autrement pour payer les études
des enfants. En forçant artificiellement à la baisse les
frais de scolarité, on prive aussi les universités de revenus
essentiels, et on les rend incapables de concurrencer les institutions
du reste du continent lorsque vient le temps d'engager des professeurs
compétents. Le Québec subit présentement une fuite
des cerveaux importante, et la qualité de l'éducation s'en
ressent. Au bout du compte, nos jeunes libéraux auront ce qu'ils
méritent: une formation qui coûte pas cher, et qui vaut pas
cher non plus.
LA BÉQUILLE D'ARGENT
à l'organisme DiversCité qui organise
chaque été une série d'événements pour
les gais et lesbiennes, dont une parade colorée qui a attiré
il y a deux semaines des centaines de milliers de personnes dans les rues
de Montréal. L'organisme a dépensé 250 000 $
cette année mais ne reçoit qu'une maigre subvention de 10
000 $ d'Héritage Canada, le reste provenant de la vente de
bière et des commandites. Les organisateurs prétendent toutefois
que l'événement est dans une situation financière
précaire et estiment que des subventions dans une proportion de
40% du budget total assureraient sa survie. Selon Suzanne Girard de DiversCité,
« On ne cadre nulle part, ni dans le culturel, ni dans
le tourisme. Le gouvernement devrait nous permettre d'accéder à
des subventions. » Une autre preuve éclatante
que les gais et lesbiennes sont sortis de la marginalité et sont
devenus des citoyens comme les autres: ils sont maintenant capables de
pleurnicher ouvertement pour recevoir des subventions, comme n'importe
quel petit homme d'affaires hétérosexuel!
(Journal de Montréal)
LA BÉQUILLE
DE BRONZE
à Nicole Tremblay, une pathétique
chômeuse de Longueuil qui se plaint, dans une lettre au courrier
des lecteurs de La Presse adressée à la ministre Louise
Harel, qu'il faut être bilingue pour trouver un emploi. Elle n'en
a pas contre le fait de devoir apprendre l'anglais, mais déplore
plutôt qu'après lui avoir payé un cours en bureautique
et secrétariat en 1995, le gouvernement n'a pas de programme pour
lui enseigner. Cet extrait démontre bien comment cette pauvre dame
a plus besoin d'un coup de pied dans le cul que d'un cours de langue: «
On refuse ma candidature parce que je ne suis pas bilingue, je possède
toutes les connaissances nécessaires pour occuper efficacement un
poste en secrétariat mais on rejette, on refuse même de recevoir
mon curriculum vitae. Madame la ministre de l'Emploi et de la Solidarité,
cela donne quoi d'avoir de beaux programmes s'ils ne répondent pas
aux exigences des entreprises d'aujourd'hui. On parle de mondialisation
des marchés mais notre gouvernement refuse de me donner des cours
d'anglais qui devraient être reconnus comme un moyen d'augmenter
mon employabilité. Allez-vous attendre que je sois sur le BS pour
vous occuper de moi?! » |
VIVE LE QUÉBÉCOIS
LIBRE !
Le prix du Québécois libre n'est pas décerné
cette semaine faute d'avoir trouvé un candidat valable.
ATTENTION!
Si vous en avez marre de vivre dans
une société
où l'hystérie nationaliste
domine tous les débats;
dans un pays où les taxes, les
réglementations omniprésentes et le paternalisme des gouvernements
briment la liberté individuelle et restreignent le dynamisme économique;
dans une culture où le moutonnisme
et l'égalité dans la médiocrité sont plus valorisés
que l'individualisme et la compétition;
dans un monde intellectuel où les
soi-disant
« consensus nationaux
» promus par une élite déconnectée
servent de prétexte pour éviter
les débats rationnels;
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