Montréal, le 15 août 1998
Numéro 18
 
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       Le ministère québécois des Transports dispose d'un budget global s'élevant à 1 milliard 715 millions $ pour l'année 1998-1999.   
  
 
 
 
MOT POUR MOT
 
 LA POLITIQUE
DES BOUTS DE ROUTE 
  
  
          On le sait, les gouvernements ont maintenant une façon plus moderne et « branchée » d'acheter le vote des électeurs, avec des projets de « construction d'inforoutes électroniques. » 
  
          Il y a quelques semaines, Lucien Bouchard annonçait par exemple en grande pompe à Chicago, devant l'Assemblée des gouverneurs de la région des Grands Lacs, un projet « d'autoroute électronique commerciale » reliant les États et provinces de la région. De quoi impressionner ceux qui n'y comprennent rien, mais il s'agit en fait d'un simple site Web où l'on trouvera des informations pertinentes pour les échanges commerciaux (dans le genre: les 58 programmes d'aide à l'exportation offerts par le gouvernement québécois). 
          Cela n'impêche toutefois pas les bonnes vieilles méthodes de continuer à être efficaces. En région, acheter des votes avec des bouts de route reste l'une des activités favorites des politiciens. Le ministre québécois des Transports, Jacques Brassard, n'y va pas par... quatre chemins dans ce discours de mars dernier, alors qu'il inaugurait le début des travaux du tronçon St-Bruno/Larouche au Saguenay. 
          Revenons-en maintenant au contrat de ce matin. Les sceptiques diront que les grandes routes se font petits bouts par petits bouts et qu'elles dépendent de la volonté politique du gouvernement en place. Cela n'est pas complètement faux, et en y regardant bien, une telle affirmation est assez révélatrice de la détermination qu'ont mis tous les élus du parti québécois pour réaliser un engagement de notre plate-forme électorale depuis 1976. De toute évidence, à chaque fois que notre équipe forme le gouvernement, les travaux avancent... 
  
          Si les routes se font à partir de la volonté du milieu et de la détermination politique, elles ne pourraient se concrétiser par la pensée magique. Derrière chaque bout de route complété, il y a une somme considérable de travail, des études d'opportunité, des consultations, des centaines de traits de crayons pour définir le ou les tracés potentiels. Plus tard, viennent les plans d'acquisitions quand cela est nécessaire, les plans et devis, les études et les autorisations environnementales, les appels d'offres et finalement la première pelletée de terre. 
  
          Quant aux sommes d'argent pour réaliser une route, elles ne tombent pas du ciel non plus. Bénéficiant de l'appui du gouvernement, et de celui non moins important du ministre des Finances, mon collègue Bernard Landry, j'ai obtenu une garantie de financement pour trois ans, ce qui permettra au ministère des Transport de remplir sa mission de conservation et d'amélioration du réseau routier québécois. Ce patrimoine routier a une valeur socio-économique inestimable, le remplacer selon certains experts, coûterait plus de 30 milliards de dollars. 
  
          Depuis plusieurs années, pour toutes sortes de raisons, des projets routiers attendaient leur réalisation. C'est vrai, dans notre région, mais c'est aussi vrai en Gaspésie, sur la Côte-Nord, à Montréal et partout au Québec. Dans ce contexte, vous comprendrez facilement que ma responsabilité et celle des fonctionnaires de mon Ministère reposent sur des principes aussi solides que l'équité interrégionale et l'équilibre intrarégional. Mon objectif est de m'assurer que chaque projet routier mis en branle, dans les mois et les années à venir, nous permettent de profiler ou d'améliorer nos axes routiers de manière à les rendre conformes aux standards du troisième millénaire, et capables de supporter l'économie d'un Québec moderne. 
 
           Une question à 100 000 piastres pour ceux qui aiment essayer de décoder les élucubrations ministérielles: en quoi les « standards du troisième millénaire » diffèrent-ils de ceux du deuxième? 
  
  
  


  
 
 
COURRIER DES LECTEURS
 
 WHAT BELONGS TO CEASAR ?

 
          It is interesting that Pierre Lemieux has cast Saint Peter as a stern bureaucrat who castigates people for disobeying « les ordres de César », but later has St. Peter cast down, as it were, upon Christ's pronouncement, « en mots de lumière », prophesying Peter's betrayal (Mémoires d'outre-tombe d'un criminel, QL no 16). A commentary on organized religion? 

          The well-known statement cited in Lemieux's story, « Rendez à Cesar ce qui est à Cesar, et à Dieu ce qui est à Dieu », is usually misinterpreted, or affirmatively misrepresented, as an injunction from Christ (i.e., God) to obey the law and one's political leaders. If one simply knows how to read and think, however, it is apparent it is nothing of the kind. 

          Recall the context. The Prophets have predicted that a messiah would appear to save Israel and establish a new kingdom in glory. The worldly-minded Jews have interpreted this as meaning that the messiah will establish a new Israeli state, free from Roman rule. (Christ, of course, has no such intention, as he finally reveals to Pilate, « My kingdom is not of this world. ») The priests and Pharisees of that time (also acting as the local rulers in this then theocratic state) certainly don't believe that Christ is God. To them, he is a dangerous rabble-rouser, attracting those filled with revolutionary zeal to overthrow the Romans. Not only do the Pharisees see Christ as a threat to the established religious order, they also have made cozy with the Romans and have a vested interest in preserving the political status quo. Thus, the Pharisees are constantly baiting Christ into saying something that will get him thrown in jail or killed. 

          It is in this context that they ask him whether it is proper to pay taxes to Caesar, hoping that, as a religious revolutionary, he will utter something which is legally actionable as treason or a crime. It is a trap, and the gospel story makes it clear the Christ perceives it as such. 

          Now whether you believe or not that Christ is the son of God, one thing is certain. He is one of the most wily human beings ever to have lived. He provides an answer that is at once absolutely correct and absolutely evasive.  « Render to Caesar that which is Caesar's, and to God that which is God's. » This is perfectly correct, but it leaves the Pharisees none the wiser and avoids the entrapment, for Christ has not said what belongs to whom. That is, Christ has not said what, IF ANYTHING, belongs to Caesar. 

          It may be that one's understanding of what God asks will lead one to act in such a way that he will collide with the state. This is certainly what happened to Christ and to many of the prophets before him, who were put to death by the state because of adherence to their beliefs and their insistence on acting based on those beliefs. 

 
 
Jeff Snyder
New York
jsnyder@gj.com
 (Note: M. Snyder est l'auteur de A Nation of Cowards ainsi que
de plusieurs autres écrits sur le droit de porter des armes.)
  

 



 
 
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