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COUP
D'OEIL SUR L'ACTUALITÉ
Il ne faut pas se
fier sur les politiciens pour tenir des positions cohérentes. Le
premier ministre Lucien Bouchard, chef d'un parti soi-disant social-démocrate
qui aime bien intervenir dans tout, a catégoriquement refusé
d'investir des fonds gouvernementaux dans la construction d'un nouveau
stade pour les Expos. Le chef du Parti libéral, Jean Charest, s'est
dit plus souple et ouvert à l'idée, même si son parti
est en théorie plus sceptique devant la pertinence de ce genre d'intervention.
Quant au chef de l'Action démocratique, Mario Dumont, il propose
carrément d'« investir » dans le projet,
le sophisme habituel pour éviter de dire qu'on subventionne. M.
Dumont s'est pourtant taillé une réputation de faucon
du libre marché ces dernières années, réputation
qui sera probablement à revoir.
*****
Jacques Parizeau
a admis que la question posée lors du référendum de
1995 n'était pas assez claire, ce que contestent toujours Lucien
Bouchard et Bernard Landry. L'ex-premier ministre du Québec croit
cependant toujours qu'une majorité de 50%+1 est suffisante pour
enclencher un processus menant à la séparation de la province.
Depuis que la Cour suprême s'est exprimé sur cette question
il y a trois semaines, au moins quatre sondages ont montré que la
plupart des Québécois estiment que la règle de 50%+1
n'est pas appropriée.
*****
Le gouvernement du
Québec a décidé, à la surprise de tous, de
ne pas venir directement à la rescousse du chantier maritime MIL
Davie, dans lequel il a « investi » des centaines
de millions en pure perte au cours des décennies passées
et qui est de nouveau en difficulté. La société mère
de MIL, Dominion Bridge, a déclaré faillite la semaine dernière.
La mafia syndicale continue de magouiller pour conclure une entente qui
sauvera le chantier, et il n'est pas exclu que des « arrangements
» particuliers incluent encore une fois des fonds publics.
*****
Le lobby anglophone
Alliance Quebec a lancé une campagne visant à réhabiliter
l'usage de l'anglais dans la province, en s'attaquant d'abord aux affiches
et à la publicité dans les grands magasins. Le président
nouvellement élu du groupe de pression, William Johnson, promet
de dénoncer publiquement et d'encourager le boycott des chaînes
qui affichent uniquement en français. La loi 86 permet l'affichage
anglais dans la mesure où celui-ci occupe seulement le tiers de
l'espace réservé au français.
*****
La confusion règne
dans le secteur des garderies au Québec depuis que celles-ci ont
été étatisées par le gouvernement. Le programme
des places en garderie à 5 $ par jour, qui couvre actuellement
les enfants de trois et quatre ans, doit être graduellement élargi
pour inclure ceux de cinq ans. Entre-temps, les institutions doivent gérer
divers modes de financement en fonction de l'âge avec des modalités
de calcul byzantines. Le directeur d'un centre à Montréal
ne sait même pas si, pour la dernière année financière,
son institution a fait un surplus de 21 000 $ ou un déficit
de 4000 $. Au ministère de la Famille, on se dit disposé
à simplifier les choses: « Nous avons un comité
qui doit bientôt soumettre des recommandations à ce sujet.
»
(La Presse)
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NOUVELLES
BRÈVES
BIRON CHEZ LES RÉFORMISTES
Un comité de 13 personnes a été mis sur pied pour
préparer le congrès sur l'« Alternative
unie » en février, un projet proposé par
Preston Manning pour unir les forces de droite opposées au Parti
libéral du Canada. Le groupe est surtout composé de réformistes
et de conservateurs de l'Ouest et de l'Ontario et n'a aucun représentant
de l'Atlantique.
Les réformistes ont montré une fois de plus qu'ils ne comprennent
rien à la politique québécoise en invitant Rodrigue
Biron à y siéger. M. Biron, un ancien chef de
l'Union nationale dans les années 1970, s'est joint au PQ avant
le référendum de 1980 et est devenu ministre péquiste
par la suite sous René Lévesque. Il se dit ouvert à
la voie de la décentralisation proposée par le Parti réformiste
mais garde toujours ses convictions séparatistes. Comme ministre
péquiste de l'Industrie, il avait aidé à mettre en
place plusieurs monstres bureaucratiques et il continue à défendre
une intervention musclée de l'État dans l'économie.
Bref, Biron n'a rien d'un conservateur ou d'un réformiste, c'est
un nationalo-gauchiste typique dont les convictions sont à l'opposé
de ce que devrait être le mouvement issu d'une « Alternative
unie ». Alors, qu'est-ce qu'il fait là? Il avait
simplement été invité à participer à
un débat lors du congrès réformiste de 1996 à
Vancouver, et des réformistes naïfs s'imaginent depuis qu'il
vont le convertir. En vieux politicien avide d'attention, il doit apprécier
l'importance qu'on lui donne dans le reste du pays, alors qu'il n'en a
plus aucune ici. À moins qu'il soit simplement trop innocent pour
se rendre compte qu'il n'est pas à sa place.
BIG SISTER PREND LE TAXI
La ministre Rita Dionne-Marsolais s'attaque au travail au noir dans l'industrie
du taxi au Québec. Depuis quelques semaines, le ministère
du Revenu participe à un projet pilote qui vise à implanter
des cartes à puces dans les taximètres des voitures des quelque
8200 chauffeurs de taxi de la province afin de contrôler leurs moindre
faits et gestes. L'implantation de tels appareils serait une première
en Amérique du Nord et permettrait, par exemple, de monitorer le
nombre de milles parcourus par les chauffeurs, la quantité de voyages
effectués, les recettes enregistrées, etc.
Appelé à commenter cette nouvelle mesure, un chauffeur
de la région de Québec a déclaré: «
Tout le monde est surveillé de ce temps-ci tout partout.
J'imagine que ça va être notre tour comme les autres.
» On ne dit pas combien coûterait un tel système,
ni qui payerait pour la note. Le fisc perdrait chaque année 33
millions $ en courses non-déclarées par les chauffeurs.
(TVA)
VENT ÉLECTORAL À
MONTRÉAL
Les promesses farfelues ont commencé à pleuvoir alors que
la campagne électorale a officiellement débuté à
Montréal. Le candidat (et ex-maire) Jean Doré a promis de
réduire les taxes de 10% s'il est élu, sans vraiment expliquer
d'où viendrait l'argent à part d'insignifiants babillages
sur la décentralisation des services et l'élimination du
gaspillage. L'ex-chef de police Jacques Duchesneau (le seul qui s'excite
déjà à l'idée d'engouffrer des millions dans
le projet mort-né de stade pour les Expos) s'engage à les
geler, mais reconnaît lui aussi ne pas savoir ce qu'il va éliminer
dans les dépenses. « Ça va dépendre
des vents », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, un sondage montre que les trois principaux candidats sont
maintenant nez à nez avec chacun environ 25% des intentions de vote.
Le maire Pierre Bourque, que tout le monde donnait battu après la
série de scandales et de défections qui ont frappé
son parti, a marqué des points pendant l'été par une
série d'événements et d'interventions fortement médiatisés.
Il profite aussi d'un certain vent d'optimisme économique qui souffle
sur la ville, notamment à la suite d'une saison touristique record.
(La Presse)
TORONTO 2, MONTRÉAL
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Les Torontois vont bientôt voyager dans les autobus dont la Société
de transport de la Communauté urbaine de Montréal s'est départie
récemment pour les remplacer par les controversés autobus
à planchers bas de Novabus. Ces véhicules, acquis entre 1988
et 1992, font l'affaire des dirigeants de la Commission des transports
de Toronto qui ont accès à un programme de subventions beaucoup
moins généreux que celui en vigueur au Québec.
Si on avait recyclé la centaine d'autobus vendus à Toronto
au lieu d'acheter du neuf, on aurait économisé 20 millions
$. « Mais il faut dire que le programme actuel
de subventions du gouvernement, qui subventionne 50% l'achat et zéro
la rénovation, fait en sorte qu'au plan économique, c'est
plus intéressant pour nous d'acheter que de rénover »,
d'expliquer le directeur de la STCUM, Jacques Fortin. Un bel exemple de
distortion du marché et de gaspillage causés par une réglementation
idiote.
La société montréalaise – comme toutes les sociétés
de transport au Québec – est par ailleurs obligée d'acheter
ses véhicules chez Novabus, le seul fabricant « autorisé
» d'autocars urbains. Un monopole entretenu par Québec
au nom de la création d'emplois, mais qui devrait disparaître
à compter de l'an prochain alors que les contrats seront ouverts
à toutes les compagnies canadiennes.
(SRC-TV)
DES GOUVERNEURS DÉPEN$IER$
L'Institut Cato,
un think tank libertarien influent établi à Washington,
a rendu public son rapport biennal sur la performance fiscale des gouverneurs
des États américains. L'évaluation est simple: ceux
qui ont le plus réduit les taxes et les dépenses au cours
des deux dernières reçoivent de bonnes notes, alors que ceux
qui les ont le plus augmentées sont coulés.
Deux gouverneurs seulement ont obtenu un A: William Janklow du Dakota du
Sud et John Rowland du Connecticut. Trois ont reçu un F, dont le
gouverneur de la Floride Lawton Chiles. Les neuf gouverneurs ayant obtenu
les meilleures notes sont tous républicains. La note moyenne des
républicains est de B –, alors que celle des démocrates est
de C –.
Selon l'Institut, on peut observer une nette tendance à la croissance
rapide des budgets des États. Depuis 1996, leurs dépenses
ont augmenté 50% plus vite que celles du gouvernement fédéral.
Même des gouverneurs républicains élus avec des promesses
de réduire les taxes et les dépenses il y a quelques années
semblent maintenant gagnés par une fièvre d'activisme, surtout
à l'approche des élections. Stephen Moore du Cato affirme
que « plus une personne reste en poste longtemps comme
gouverneur, plus elle a tendance à se laisser aller aux dépenses
».
(Milwaukee Journal Sentinel)
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