Montréal,
le 26 septembre 1998 |
Numéro
21
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LE QUÉBÉCOIS
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OPINION
LE CONTRÔLE DES ARMES:
POUR QUOI FAIRE?
par Jean-François
Avon
L'autre soir, alors que j'étais incapable de dormir et que je zappais
d'une chaîne à l'autre, je suis tombé sur un film au
canal ShowCase. Cette chaîne se spécialise dans le cinéma
de répertoire et le cinéma d'auteur.
Comme j'arrive, je vois une image de laquelle je n'arrive pas à
me détacher tellement c'est absolument horrible: un petit tas de
cadavres empilés dans un chariot, chacun attaché par les
pieds et transporté jusqu'à une grosse pile de cadavres à
l'aide d'une grue.
Puis, une file de gens en ligne qui attendent de passer devant un officier.
On leur ordonne rapidement d'enlever leurs vêtements, avant de les
aligner devant un mur et de leur tirer une balle dans la tête. Et
cela se poursuit comme sur une chaîne de désassemblage.
Je n'ai pas pu supporter de voir plus que quelques minutes de cette horreur.
Pendant ces quelques minutes, cinq ou six rangées de personnes ont
peut-être été massacrées ainsi. Des gens vraisemblablement
de divers milieux, d'âges variés, jeunes et vieux, hommes
et femmes, beaux et laids, qui résistaient ou qui s'étaient
résignés à être tués par des soldats
indifférents qui ne faisaient qu'« exécuter
les ordres ». Il y avait le capitaine du peloton d'exécution
qui ne tirait pas mais se contentait de donner l'ordre de tirer, permettant
ainsi aux brutes de faire leur besogne sans remord. Il y avait l'officier
supérieur qui supervisait toute la boucherie et aussi le responsable
politique, vêtu de l'uniforme gris et du chapeau gris de rigueur. |
Quel but ultime?
Toute cette opération se déroulait vraisemblablement dans
le contexte d'une purge politique, je n'ai pas saisi exactement laquelle,
probablement en Russie ou en Allemagne.
Les personnes exécutées étaient sans défense,
à la merci de ces brutes, parce qu'elles avaient été
incapables de répondre à cette menace de mort par un rapport
de force. La plupart avaient accepté leur sort et marchaient vers
leur fin en tentant de rationaliser calmement la situation. Une jeune fille
a supplié qu'on lui laisse la vie et sa grande beauté a fait
hésiter les animaux du peloton d'exécution. Elle a été
promptement abattue à distance par le responsable politique.
Je me suis rendu compte à ce moment que cette histoire ne pourrait
jamais arriver dans une société où les citoyens ont
le droit de posséder des armes. Et j'ai aussi compris que cette
situation est la conséquence normale de tous les projets de réglementation
et d'enregistrement des armes personnelles: leur but ultime est de donner
ce type de pouvoir meurtrier à la classe gouvernante, qu'elle choisisse
ou non de s'en servir.
Très bientôt au Canada, (la date d'entrée en vigueur
a été reportée au 1er décembre 1998), avec
la loi C-68, vous serez déclaré criminel, dans le sens strict
de la loi, si vous n'enregistrer pas vos armes – ou plutôt si vous
n'envisagez pas de le faire avant la date limite dans quelques années.
Même si l'on met de côté pour un moment les coûts
exorbitants reliés à cette loi (environ 2 milliards
$ en argent gaspillé), il faut comprendre que seulement 0.08%
des homicides perpétrés avec des armes à feu le sont
par des citoyens ordinaires propriétaires d'armes.
Alors, je me demande, parce qu'il me semble que c'est d'une importance
extrême, quel est le but ULTIME de déclarer criminels sept
millions d'invididus qui ne veulent rien d'autre que de mener une vie tranquille?
Hitler, Staline, Pinochet, Pol Pot et tous les autres psychopathes sanguinaires
notoires de l'histoire ont instauré un contrôle serré
des armes personnelles. Je me demande bien pourquoi?
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