Montréal,
le 26 septembre 1998 |
Numéro
21
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Les
Prix Béquille sont décernés aux pleurnichards qui
ont fait parler d'eux en quémandant et/ou en obtenant une aide de
l'État, une protection ou une reconnaissance spéciale, des
subventions, des entraves à la compétition, etc. En bref,
à ces pauvres éclopés incapables de se tenir sur leurs
deux jambes, qui pullulent dans notre société distincte.
Les Québécois
libres sont le ou les individus autonomes et responsables qui se sont distingués
par leur indépendance d'esprit, leur sens de l'initiative ou leur
résistance à la tyrannie étatique.
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LES PRIX BÉQUILLE
LA BÉQUILLE D'OR
à Jacques Brisebois, maire de Mont-Laurier,
qui trouve qu'il serait « désastreux »
et « épouvantable » de réduire le
rôle de la Société générale de financement
comme l'a proposé le chef libéral Jean Charest. (M.
Charest souhaite remettre dans les poches des contribuables les
deux milliards de dollars que le gouvernement actuel prévoit refiler
à ce mastodonte bureaucratique pour qu'il le distribue à
tout vent. Voir dernier
numéro du QL.) Ce pauvre monsieur semble croire que les
gens d'affaires ne peuvent rien accomplir sans un bureaucrate qui leur
tient la main: « Je ne dis pas que le privé est
incapable à l'occasion (À L'OCCASION!!!!!!) de se
débrouiller seul, mais une intervention de la SGF donne souvent
le coup de pouce nécessaire pour aller plus loin. »
Les gens de Mont-Laurier sont-ils tous des demeurés qui portent
encore des couches pour avoir élu quelqu'un de la sorte?
(Presse canadienne)
LA BÉQUILLE D'ARGENT
aux producteurs de porc du Québec qui ont
bloqué l'autoroute 20 pendant quelques jours en y installant leurs
charmantes bêtes, pour exiger du gouvernement provincial qu'il leur
graisse la patte un peu plus en cette ère de crise financière.
À cause de la baisse de la demande dans les marchés asiatiques
et en Russie, le prix du porc à l'échelle internationale
à chuté de moitié, et les producteurs n'arrivent plus
à faire leurs frais. Ils demandent à l'État d'augmenter
les fonds qu'il consent à l'assurance stabilisation, un programme
qui leur vient en aide dans ce genre de situation, de façon à
ce qu'ils obtiennent un prix plus élevé pour leurs cochons.
Ce programme, déjà financé aux deux tiers par l'État,
est déjà une honte gargantuesque. Quelle autre industrie,
quels autres travailleurs, sont protégés de la sorte contre
les aléas du marché lorsqu'il n'y a plus de bacon sur la
table? Pourquoi les producteurs n'ont-ils pas eux-mêmes plus investi
dans leur sécurité future lorsqu'ils faisaient des profits
record il y a quelques années? Parce que, bien sûr, nos ministres
aussi aiment bien engraisser les cochons dociles. Depuis le démantèlement
de la porcherie à ciel ouvert (foire agricole improvisée),
il paraît que les discussions sur une aide supplémentaire
entre le gouvernement Bouchard et la Fédération des producteurs
ont progressé...
LA BÉQUILLE
DE BRONZE
aux fonctionnaires fédéraux qui
ont de nouveau manifesté la semaine dernière pour dénoncer
la décision du gouvernement Chrétien d'en appeler d'un jugement
sur « l'équité salariale ».
Ce jugement prévoit de rembourser une somme d'environ cinq milliards
de dollars (que paierons bien sûr les contribuables) à 200
000 employés et ex-employés fédéraux
(surtout des femmes), qui auraient été lésés.
Contrairement à ce que plusieurs croient, il ne s'agit pas d'employées
qui ont été moins bien payées que leurs collègues
mâles pour faire le même travail, mais bien pour faire un travail
« d'égale valeur ». Dans la
plus pure tradition bureaucratique, c'est un comité qui détermine
cette valeur, sur la base de critères comme les compétences,
l'effort ou la responsabilité. Des critères d'une objectivité
évidente! En réalité, d'un point de vue économique,
des concepts comme « équité salariale
» ou « valeur égale pour des emplois
différents » n'ont strictement aucun fondement
logique. La seule valeur d'un travail, c'est celle qui est déterminée
par l'offre et la demande. Un tailleur de menhirs comme Obélix pourrait
bien passer ses journées à cogner sur des blocs de pierre
et à faire de gros efforts, son travail aujourd'hui ne vaudrait
strictement rien – pour la simple raison qu'il n'y a pas de demande pour
les menhirs. Mais c'est bien sûr une autre valeur qui avait d'abord
poussé les libéraux à voter cette loi qui les met
maintenant dans le pétrin financier: celle du vote féminin.
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VIVE LES QUÉBÉCOIS
LIBRES !
Le Prix du Québécois libre est décerné cette
semaine ex-aequo à Daniel Pilon et à Stéphane
Venne, deux artistes qui ont le courage de s'élever contre la mainmise
de l'État sur la culture au Canada et au Québec. Cette dépendance
est non seulement acceptée, mais encouragée par presque tous
leurs collègues. On peut lire la critique que fait M. Pilon des
subventions dans le Mot pour Mot de cette semaine.
Stéphane Venne, auteur de dizaines de chansons québécoises
très populaires ces trente dernières années, a quant
à lui dénoncé les effets pervers de la réglementation
du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications
du Canada (CRTC) sur le contenu des stations radiophoniques. Comme en France,
les stations de radio francophones doivent diffuser un certain quota de
chansons en français, de façon à « promouvoir
» la culture et les produits d'ici. Comme le souligne M.
Venne, cela n'a pas fonctionné. La station CIEL-MF, qu'il
avait fondée en 1977 et qui était la seule dans la région
de Montréal à se consacrer à la chanson québécoise,
va modifier sa programmation et diffusera dorénavant aussi du «
soft rock » anglophone, question d'accroître
son auditoire.
Dans un texte publié par La Presse, Stéphane Venne
explique que la stratégie de la protection a eu l'effet contraire
à celui voulu: « si TOUTES les stations sont
obligées de faire tourner un certain produit (la chanson canadienne
francophone, donc québécoise), plus AUCUNE ne peut devenir
le point de ralliement des amateurs de ce produit, et en faire son créneau
de distinction. Or la radio, comme tous les autres secteurs du commerce,
fonctionne par créneaux. » Que faire? Déréglementer:
« laisser les stations qui le veulent devenir les “vendeuses”
de la chanson d'ici, et s'y spécialiser clairement, à fond
de train, ce qui implique évidemment que les autres stations puissent
évacuer à leur guise ce créneau musical où
l'actuelle réglementation les force à aller. Je crois à
la spécialisation, pas à la dillution, pas au saupoudrage
par obligation. »
La liberté de diffuser et d'écouter ce qu'on veut: voilà
un concept trop radical pour nos artistes trouillards, qui préfèrent
frissonner à l'abri sous l'aile protectrice des politiciens, même
s'ils s'en trouvent plus mal en bout de ligne.
ATTENTION!
Si vous en avez marre de vivre dans
une société
où l'hystérie nationaliste
domine tous les débats;
dans un pays où les taxes, les
réglementations omniprésentes et le paternalisme des gouvernements
briment la liberté individuelle et restreignent le dynamisme économique;
dans une culture où le moutonnisme
et l'égalité dans la médiocrité sont plus valorisés
que l'individualisme et la compétition;
dans un monde intellectuel où les
soi-disant
« consensus nationaux
» promus par une élite déconnectée
servent de prétexte pour éviter
les débats rationnels;
FAITES QUELQUE CHOSE!
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forum d'idées
que si tous les Québécois
libres l'appuient.
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