Montréal,
le 10 octobre 1998 |
Numéro
22
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(page 11)
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Vos
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Les
Prix Béquille sont décernés aux pleurnichards qui
ont fait parler d'eux en quémandant et/ou en obtenant une aide de
l'État, une protection ou une reconnaissance spéciale, des
subventions, des entraves à la compétition, etc. En bref,
à ces pauvres éclopés incapables de se tenir sur leurs
deux jambes, qui pullulent dans notre société distincte.
Les Québécois
libres sont le ou les individus autonomes et responsables qui se sont distingués
par leur indépendance d'esprit, leur sens de l'initiative ou leur
résistance à la tyrannie étatique.
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LES PRIX BÉQUILLE
LA BÉQUILLE D'OR
à la centaine de chauffeurs de taxi
qui ont manifesté devant les bureaux de Lucien Bouchard à
Montréal pour que le gouvernement modifie la loi qui les empêche
de se syndiquer. Ils ont en effet un statut ambigu selon les lois du travail,
certains étant locataires de leur voiture, d'autres propriétaires,
et le Code du travail les considère comme des travailleurs autonomes.
La mafia des Métallos cherche depuis plusieurs années à
les syndiquer, et tient à ce que l'appartenance à cet éventuel
syndicat soit obligatoire pour conduire un taxi. Le métier de chauffeur
de taxi n'est certainement pas l'un des plus payants et des plus confortables,
mais il permet à de nombreux immigrants non qualifiés – notamment
des Haïtiens – de se trouver un premier emploi au lieu de végéter
sur le b.s.. Avec la syndicalisation, l'industrie deviendra un racket coûteux
et contrôlé par une petite clique, où il sera plus
facile de faire des profits mais plus difficile d'entrer. Ce sont non seulement
les utilisateurs qui en souffriront, mais aussi tous ces futurs immigrants
qui n'y auront pas accès. Belle solidarité syndicale!
(Presse canadienne)
LA BÉQUILLE D'ARGENT
toujours dans le domaine des bagnoles, à
Robert Benoit, un entrepreneur qui a mis sur pied CommunAuto, un service
de partage de voitures qui permet à des conducteurs qui n'ont pas
de véhicules d'en emprunter un au besoin à des coûts
minimes. Le service rejoint 900 membres à Québec et Montréal
et dispose d'une flotte de 27 voitures. L'un des buts écologiques
louables de M. Benoit est de réussir à diminuer le nombre
de voitures – et donc le trafic – dans les centres urbains de forte densité
si plus de gens utilisent son service. Mais voilà, M. Benoit
est si convaincu de son génie et de la pertinence de son projet
qu'il... n'a d'autre réflexe que de demander au gouvernement de
s'y impliquer activement pour qu'il grossisse. « Ce
service ne pourra pas devenir un joueur important dans le domaine du transport,
à moins que les gens en position d'autorité voient vraiment
son potentiel. » Si ça ne peut réussir,
selon l'initiateur même du projet, que si les politiciens s'en mêlent,
c'est la preuve que c'est pourri, oubliez ça!
(CFCF-TV)
LA BÉQUILLE
DE BRONZE
à Charles Dutoit chef de l'Orchestre symphonique
de Montréal, qui ne voit pas pourquoi les gouvernements, qui engouffrent
déjà plusieurs millions par année dans son entreprise,
ne devraient pas en mettre davantage. Le conflit de travail perdure à
l'OSM parce que les musiciens se disent mal payés par rapport à
leurs collègues du reste du continent. L'orchestre a aussi un déficit
de cinq millions $. M. Dutoit a la solution toute faite: «
Qu'est-ce que c'est 98 personnes qui demandent une augmentation,
dans une population de six millions? Qu'est-ce que c'est à côté
des 2500 syndiqués d'une manufacture? Il suffirait aux gouvernements
d'injecter quelques millions. Cela assurerait la pérennité
de cette qualité que nous avons tous bâtie. »
Qu'est-ce que c'est en effet, quelques millions, quand on en gagne soi-même
un par année, comme M. Dutoit? Pas grand-chose. Surtout quand ça
sort des poches des autres.
(La Presse)
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VIVE LE QUÉBÉCOIS
LIBRE !
Le Prix du Québécois libre est décerné cette
semaine à Mathieu Bock-Côté, un étudiant en
sciences humaines au cégep Ahuntsic, qui a défendu «
Le droit de respirer à droite » dans un
article publié dans la page Opinion de La Presse (8 octobre
1998). C'est certainement faire preuve d'indépendance d'esprit,
dans cette province, que de se réclamer d'allégence politique
autre que nationaliste et gauchiste. Les libertariens le savent. M. Bock-Côté,
qui se définit plutôt comme conservateur, pose le même
regard que le QL sur la vie intellectuelle en déliquescence
au Québec.
(En Amérique du Nord, libertariens et conservateurs forment les
deux principales familles intellectuelles de ce qu'on définit en
général comme la droite politique, même si plusieurs
libertariens refusent cette étiquette.)
M. Bock-Côté dénonce le fait que, « Au
Québec, depuis la Révolution tranquille, la pensée
social-démocrate est de rigueur et peut être considérée
à juste titre comme un des dogmes qui étouffent la démocratie.
Le règne de la pensée unique est si fort que cette partie
de l'Occident est une des seules à ne pas disposer d'une droite
forte et enracinée dans la culture nationale. Au Québec,
une droite moderne et intellectuelle est inexistante, et toute à
inventer. »
« (...) À l'aide de stratagèmes intellectuels
particulièrement pervers, on a banni d'une façon plus que
doctrinaire tout un plan de l'axe idéologique, afin de limiter le
débat entre les tenants des diverses gauches. (...) le Québec
croule sous les dogmes égalitaristes et étatistes, donc en
bref, socio-démocrates. Et cette pensée est devenue si dominante
qu'elle rappelle l'époque de la grande noirceur où c'était
alors l'idéologie clérico-nationaliste qui était de
rigueur dans les milieux intellectuels. Dorénavant, en cette partie
du continent, certains termes ont été bannis du domaine de
la légitimité morale. Des mots tels que marché, élite,
ordre, sécurité et valeurs morales ne sont plus acceptés,
même lorsqu'atténués par une panoplie de nuances qui
ont pourtant comme objectifs de les rendre plus conformes aux standards
idéologiques de l'intelligentsia de gauche. »
« Je suis de droite. Et je réclame le droit de
l'affirmer sans me faire traiter de fasciste, d'ultralibéral ou
de tout qualificatif ayant pour objectif de déconsidérer
ma famille idéologique. Cette position est tout à fait légitime.
Ainsi en est-il. Et si je suis malgré tout un hérétique,
alors vive l'hérésie! »
Espérons que plus de jeunes comme Mathieu Bock-Côté
se mettront à penser par eux-même, à gauche, à
droite, ou ailleurs, au lieu de gober la niaiserie nationalo-étatiste
qui passe pour le débat intellectuel au Québec.
ATTENTION!
Si vous en avez marre de vivre dans
une société
où l'hystérie nationaliste
domine tous les débats;
dans un pays où les taxes, les
réglementations omniprésentes et le paternalisme des gouvernements
briment la liberté individuelle et restreignent le dynamisme économique;
dans une culture où le moutonnisme
et l'égalité dans la médiocrité sont plus valorisés
que l'individualisme et la compétition;
dans un monde intellectuel où les
soi-disant
« consensus nationaux
» promus par une élite déconnectée
servent de prétexte pour éviter
les débats rationnels;
FAITES QUELQUE CHOSE!
Ce cybermagazine ne deviendra un véritable
forum d'idées
que si tous les Québécois
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