Montréal, le 10 octobre 1998
Numéro 22
 
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COUP D'OEIL SUR L'ACTUALITÉ
 
 
  
     Le père de l’assurance maladie, Claude Castonguay, estime que désormais, le gouvernement québécois devrait faire une plus grande place au secteur privé dans le domaine de la santé. L’ex-ministre libéral croit que le régime est mûr pour un changement après avoir été une vache sacrée. Selon lui, le privé peut jouer un rôle utile afin de répondre au déséquilibre qui se dessine entre les ressources financières de l’État et la population vieillissante qui exige davantage de soins.   
   
   
 
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     Le gouvernement du Québec a finalement cédé devant la détermination des producteurs de porcs et décidé de leur donner tout ce qu’ils réclamaient depuis plus de deux ans à la suite du blocage d'une autoroute durant quelques jours. Le gouvernement a consenti à compenser les producteurs jusqu’à un montant de 30 millions $ afin de les aider à traverser la crise qui les frappe.  
   
   
  
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     La Chambre des Communes a voté en faveur de la mise sur pied d’une banque de données contenant l’ADN des personnes reconnues coupables de crimes. Le projet de loi sera maintenant soumis au Sénat. En vertu de l’éventuelle loi, des échantillons d’ADN seront prélevés sur les personnes trouvées coupables d’un crime, avant d’être fichés sur un réseau informatique national. Déjà, des défenseurs de la liberté civile au Canada affirment que le projet de loi viole le droit à la vie privée. 
(PC) 
   
  
 
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     La Cour d'appel de l'Alberta a rejeté par un vote de 3 contre 2 une contestation par quatre provinces et un territoire de la loi fédérale C-68, qui obligera les propriétaires d'armes à les enregister et à payer des frais de licence d'ici 2003. Le premier ministre albertain, Ralph Klein, a déjà déclaré que la province irait en Cour suprême pour contester le registre, possiblement avec l'appui des mêmes gouvernements. 
   
  
 
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     Il y a encore des « lacunes sérieuses » dans la protection des renseignements personnels au sein des ministères du gouvernement du Québec, estime la Commission d’accès à l’information. Son président Paul-André Comeau a rendu publique une analyse menée auprès de 101 ministères et organismes qui montre que seulement la moitié d'entre-eux procédaient à l’enregistrement des accès à leurs données, c’est-à-dire procédaient à ce qu’on appelle la « journalisation » des accès. Les ministères qui ne le font pas n’ont donc pas de contrôle sur ceux de leurs employés qui se livrent « au voyeurisme ou commettent des indiscrétions plus sérieuses » 
(PC) 
 
 
  
  
  
 
 
 
 
NOUVELLES BRÈVES 
 
 
 
  ART ET COMMERCE
 
 
          Le Musée des beaux-arts de Montréal a un nouveau dirigeant fraîchement débarqué du Vieux Continent. Guy Cogeval, ex-directeur du Musée des monuments français, a des idées peu orthodoxes sur la culture, comme on peut le constater dans une entrevue qu'il a donnée à La Presse. 
  
          Ainsi, M. Cogeval voit d'un mauvais oeil que l'État s'immisce dans les affaires de l'art. « Je n'ai pas envie qu'un ministre de la Culture vienne me dire quelle exposition je dois faire ni de quelle couleur peindre mes murs. J'ai quitté Paris en partie parce que j'en avais assez de me battre contre les ministres et les énarques qui ne connaissaient rien à l'art et tenaient malgré tout à s'en mêler. Je n'ai aucun problème avec les commandites. Le rapport entre l'art et le commerce est sain. À l'inverse, un art subventionné à 100% par l'État m'apparaît anormal. »  
  
  
 


 
 
 
CONFIDENTIALITÉ ÉLECTRONIQUE
AU CANADA
 
 
          Le ministre fédéral de l'Industrie, John Manley, a dévoilé la politique du Canada en ce qui a trait à l'encryptage des communications électroniques. Le Canada encouragera la prolifération et le commerce de ces technologies d'encryptage, qui assurent la confidentialité des données transmises par Internet et sont considérées comme cruciales pour le développement des transactions commerciales électroniques.  
  
          À l'encontre de ce qui se trame chez nos voisins du sud, le gouvernement canadien n'obligera pas les citoyens qui utilisent des méthodes d'encryptage à donner leur clé de décodage à un organisme étatique, comme le souhaitaient les autorités policières et les services secrets. Aux États-Unis, le gouvernement veut qu'une copie de ces clés soit accessible aux forces de l'ordre, supposément pour des raisons de sécurité nationale. On craint que des terroristes et autres malfaiteurs n'utilisent des méthodes d'encryptage pour transmettre des informations reliées à des crimes. 
  
          Chez les défenseurs de la liberté d'opinion, de la vie privée et des communications confidentielles sur Internet, on considère plutôt que le gouvernement et ses multiples agences veulent se donner un autre moyen facile d'espionner les citoyens, comme il le fait déjà avec l'écoute clandestine des communications téléphoniques. 
  
  
  


 
 
 
FICHU AFFICHAGE
  
  
          Le militant pour les droits des anglophones Howard Galganov a condamné la décision de son ex-allié Bill Johnson, président d'Alliance Québec, de cesser de faire pression sur les chaînes de magasins pour qu'elles posent des affiches bilingues. Il a relancé son mouvement, le Quebec Political Action Committee, par une manifestation devant les bureaux de l'Office de la langue française qui a attiré 2000 personnes. « Ce n'est pas une question de français versus anglais, a-t-il déclaré dans la langue de Molière, c'est une question de droits. » 
  
          De son côté, Alliance Québec prendra dorénavant la route des tribunaux pour contester les restrictions linguistiques dans l'affichage et l'éducation. Bill Johnson a décidé que son organisme devait s'attaquer directement au gouvernement plutôt que de mettre les marchands dans l'embarras à la suite de l'intervention de Lucien Bouchard dans ce dossier. Le premier ministre a rencontré les dirigeants des chaînes pour leur demander de « ne pas rompre l'équilibre linguistique » en ajoutant de l'affichage en anglais, même si la loi le permet. Des ministres ont laissé entendre que la loi pourrait être modifiée si les magasins cédaient aux pressions d'AQ. 
  
          Le Québec est probablement le seul endroit au monde où un chef de gouvernement a du temps à perdre à s'occuper des pancartes indiquant les rabais dans les magasins, et où il peut dire quelque chose d'aussi idiot que: vous avez le droit de le faire, mais si vous le faites on pourrait changer la loi pour vous en empêcher. 
  
  
 


 
 
 
AMOUR FÉROCE
  
  
          Le gouvernement provincial lance une autre campagne de « sensibilisation » pour expliquer aux citoyens infantilisés du Québec comment ils doivent se comporter. Cette fois-ci, c'est la violence à l'endroit des femmes qui est la cible de nos sages maîtres bureaucrates. La campagne vise les jeunes de 13 et de 14 ans dans les écoles parce qu'une enquête aurait révélé que la violence dans les relations amoureuses commence à cet âge.  
 
          Des messages télévisés et un vidéoclip de « rap » seront diffusés à travers le Québec au cours des prochaines semaines afin de sensibiliser les jeunes. La ministre au grand coeur Louise Harel, probablement nostalgique du temps où ses idéaux dépassaient le simple fait de distribuer l'argent des autres, a souligné « la capacité des adolescents et des adolescentes de changer les choses, de façonner un monde meilleur et plus égalitaire ». La campagne coûtera 3,2 millions $. 
(Presse Canadienne) 
 

 



 
 
 
ACCÈS PRIVILÉGIÉ
  
  
          Selon une étude commandée par l'Institute for Clinical Evaluative Sciences en Ontario, une forte majorité de médecins reconnaissent que certains patients reçoivent un accès privilégié à des traitements cardiovasculaires pour des raisons autres que l'urgence médicale. Un total de 788 cardiologues, chirurgiens, dirigeants d'hôpitaux, internes et omnipraticiens ont participé à l'enquête. Environ 80% des médecins et 53% des administrateurs ont admis avoir aidé un patient à obtenir un accès privilégié. 

          Les médecins eux-mêmes et leur famille sont les plus nombreux à avoir obtenu ce privilège, suivis par les personnalités publiques (athlètes professionnels, artistes et journalistes), les politiciens, les membres des conseils d'hôpitaux, la famille et les amis des travailleurs de la santé.  
  
          L'étude confirme les propos du Dr Victor Dirnfeld, président de l'Association médicale canadienne, qui déclarait récemment que les politiciens et autres personnalités devancent régulièrement tout le monde au sommet des listes d'attente. Elle confirme évidemment aussi la logique libertarienne, qui veut que les systèmes bureaucratiques, loin de garantir un accès égal pour tous les citoyens comme le prétendent les socialistes, créent au contraire une nouvelle catégorie de privilégiés: ceux qui ont les bons contacts. Ce ne sont plus l'effort, le travail, l'épargne, ou les préférences personnelles qui déterminent les services que l'on obtient – comme c'est le cas dans un système de libre marché – mais plutôt la proximité du pouvoir, comme dans l'ex-Union soviétique. 
(Ottawa Citizen) 
 
 


  
  
  
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