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Depuis la réforme du système en 1995, on est passé d'un trou monstrueux à des surplus alléchants. Comment a-t-on fait? Simple: on a réduit l'accès aux prestations et diminué les périodes durant lesquelles on pouvait en recevoir. Qui a-t-on le plus pénalisé? Les travailleurs saisonniers et les accros du régime. Ben oui. Les plus grands Ça a gueulé, madame. Rappelez-vous les blocages de routes (que c'est original), les assauts contre les bureaux de députés et les manifestations plutôt dérangeantes organisées comme par hasard aux heures de pointe sur les artères les plus achalandées de votre coin d'Amérique. Mais comme toute chose, ça s'est tassé. On a appris à vivre avec le nouveau régime; les dépendants du système se sont trouvés d'autres trucs et le bien-être social s'est chargé du reste. Pas besoin de chercher de midi à quatorze heures; on a simplement changé le flag su'l tchek. Au lieu de financer les chômeurs chroniques à même la caisse d'assurance-emploi, on l'a fait – et continue de le faire – à l'aide de la sécurité sociale. C'est maintenant une juridiction provinciale qui ne porte pas (encore) son nom. Big deal. On vous vole de toute façon Maintenant que le système d'assurance-emploi est en meilleure santé, les politiciens songent à piger à deux mains dans la cagnotte et à financer, avec une facilité désarmante, leurs innombrables projets. Je suis d'accord avec vous, c'est loin d'être honnête. Les travailleurs et employeurs qui paient docilement leurs cotisations ne méritent pas qu'on leur Vos sous, on vous les vole de toute manière. Si on ne baisse pas les impôts, c'est vous qui écopez. Idem si on continue à couper dans les soins de santé. Le pauvre huard est malmené, ça vous désavantage pas mal plus que vous ne l'imaginez. Bref, vous perdez à tous les coups. La différence, c'est que les cotisations d'assurance-emploi sont des paiements VISIBLES. Votre talon de paie vous le rappelle aux deux semaines. Vous avez une maudite bonne idée de ce que ça vous coûte comme prime d'assurance par année. À l'inverse, combien de contribuables connaissent la part exacte de leurs impôts qui sert à financer les soins de santé? Qui s'intéresse à la portion de chaque dollar gagné qui s'en va directement au paiement de l'intérêt sur la dette nationale? Pas vous, hein? Moi non plus. Mais ça ne fait rien; on continue à gueuler, parce que 1) c'est la seule chose qu'on sait faire et 2) ça soulage. Il n'y a qu'un petit détail qui me chicote. Pourquoi personne ne critiquait, il y a quelques années, quand les mêmes sous qui partaient de la poche des mêmes travailleurs et employeurs se ramassaient invariablement dans le compte en banque des travailleurs saisonniers, qui profitaient de l'hiver pour aller se faire dorer la couenne, à vos frais, sous le chaud soleil de la Floride? Je n'ai encore trouvé personne pour me l'expliquer.
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