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COUP
D'OEIL SUR L'ACTUALITÉ
Sous la pression
de nouvelles poursuites encore plus coûteuses devant les tribunaux,
les manufacturiers américains de cigarettes en sont venus à
une entente avec les avocats de huit États. Selon les termes de
cette entente, ils devront débourser 206 milliards de dollars en
compensation pour les dépenses encourues pour soigner les fumeurs
victimes de maladies liées à la consommation du tabac. L'entente
prévoit aussi de nouvelles restrictions sur la publicité
sur le tabac et l'établissement d'un fonds qui servira à
des campagnes de sensibilisation chez les jeunes. Le président Clinton
s'est dit heureux mais a réaffirmé sa volonté de proposer
de nouvelles réglementations en vue de restreindre la consommation
de tabac.
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Un nouveau jugement
rendu au Québec constitue un pas de plus vers la reconnaissance
des droits des conjoints homosexuels par les tribunaux. En effet, la Cour
supérieure du Québec a ordonné à la Régie
des rentes de modifier ses règles de façon à ce que
des personnes puissent dorénavant toucher la « rente
de conjoint survivant » à la suite du décès
de leur conjoint de même sexe, comme cela se fait quand une femme
perd son mari ou l'inverse.
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Les contribuables
canadiens ont déboursé 350 000 $ l'année
dernière pour payer les frais d'une étude de 200 pages qui
a recommandé un gel des salaires et des avantages financiers des
députés. Le rapport a été mis sur les tablettes
et, cet été, des représentants des cinq partis à
la Chambre des Communes se sont mis d'accord pour se voter une hausse de
salaire de 5300 $ sur quatre ans, une hausse de leur allocation
non imposable ainsi qu'une hausse du simple au double de leur allocation
de résidence à Ottawa. Comme quoi nos députés
ont des convictions bien établis et ne suivent pas nécessairement
ce que les spécialistes leur recommandent!
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NOUVELLES
BRÈVES
UN MINISTRE DÉCOUVRE
LA VRAIE VIE
Le ministre canadien du Revenu, Herb Dhaliwal, a annoncé qu'il sera
désormais plus facile pour les voyageurs canadiens de traverser
les douanes et d'acheter des produits hors-taxe. Les procédures
d'entrée seront simplifiées et l'exemption personnelle pour
les achats pourrait être augmentée de 500 à 750
$ à la suite d'un séjour à l'étranger
de sept jours.
Le ministre a expliqué avoir ordonné aux responsables des
douanes de réduire la paperasse après avoir lui-même
dû remplir des formulaires pour chacun des membres de sa famille
lors d'un récent voyage. « J'ai demandé
à nos gens pourquoi on faisait cela », a dit
le ministre. « Nous n'auront bientôt qu'un formulaire
à remplir pour toute la famille au lieu de cinq. Nous espérons
pouvoir mettre cela en vigueur assez rapidement, probablement dès
la nouvelle année. » Qui sait, les contribuables
canadiens auront peut-être une autre agréable surprise si
le ministre sort une nouvelle fois de sa bulle et décide de remplir
lui-même son rapport d'impôt au printemps prochain.
(The National Post)
BULLE, BULLE, ENVOLE-TOI
Le keynésianisme planétaire, c'est-à-dire la théorie
selon laquelle il suffit de jeter des milliards par les fenêtres
pour que la croissance reprenne dans les régions du monde affectées
par la crise financière et la récession, continue de se manifester
par des « plans d'aide » gargantuesques
(voir UN NEW DEAL PLANÉTAIRE, QL
no 22). Le Fonds monétaire international, la Banque mondiale,
la Banque interaméricaine de développement ainsi qu'une vingtaine
de pays développés ont finalement approuvé un programme
de 41 milliards $ pour venir à la rescousse du Brésil,
un pays où le Congrès n'arrive pas à voter les mesures
nécessaires pour réduire le déficit et l'immense bureaucratie
qui paralysent les finances de l'État. Ce sont donc ultimement les
payeurs de taxes compatissants des pays prêteurs (dont bien sûr
le Canada) qui paieront pour que les politiciens brésiliens puissent
s'amuser un peu plus longtemps avec leurs magouilles.
En Asie, où les plans d'aide financière se succèdent
à une vitesse folle depuis quelques mois, les États-Unis
et le Japon ont annoncé que 10 milliards $ de plus
seront engloutis en Corée du Sud, en Indonésie et en Thaïlande.
Au Japon même, le programme de « relance »
le plus colossal de l'histoire a été annoncé la semaine
dernière par le gouvernement, soit 196 milliards $
(l'équivalent d'un peu plus que ce que le Québec produit
en un an). D'autres plans ont été annoncés au cours
des derniers mois sans effet notable sur l'économie japonaise, à
part un endettement plus élevé. Le gouvernement nippon a
aussi eu la brillante idée de donner des coupons d'achat à
chaque citoyen (en utilisant bien sûr leur propre argent) pour les
inciter à augmenter leur consommation contre leur gré, dans
l'espoir de « repartir » l'économie de
façon artificielle.
Dans le même ordre d'idée, les banques centrales des États-Unis
et du Canada ont toutes les deux baissé leurs taux d'intérêt
au cours des derniers jours, sous le prétexte officiel d'éviter
un ralentissement de l'activité économique. Cette manoeuvre
d'inspiration keynésienne s'apparente à d'autres périodes
où une croissance immodérée de la masse monétaire
(causée notamment par une baisse des taux d'intérêt)
a créé une bulle financière qui a fini par entraîner
une récession. Même si l'inflation (le prix général
des biens et services) reste sous contrôle en Amérique du
Nord, les effets de la bulle se font sentir dans la hausse spectaculaire
de la bourse et des valeurs financières au cours des dernières
années. Dans son principal éditorial la semaine dernière,
le magazine The Economist met d'ailleurs en garde contre l'optimisme
débordant qui caractérise les marchés financiers et
les autorités américaines. En croyant éviter un ralentissement
par une baisse des taux, la Fed pourrait simplement pomper la bulle
financière un peu plus, et garantir une crise économique
plus profonde lorsqu'elle surviendra. L'idée fallacieuse selon laquelle
on crée miraculeusement de la croissance économique en «
injectant » de la monnaie artificiellement dans l'économie
a décidément la vie dure.
CONTRE-RÉVOLUTION
À WASHINGTON
Bob Livingston, un républicain plutôt drabe et modéré,
remplacera Newt Gingrinch comme speaker à la Chambre des
représentants. M. Gingrich, le principal architecte de la soi-disant
« révolution conservatrice républicaine
» qui a redonné la majorité à ce parti
après 40 ans dans l'opposition à la chambre basse, a décidé
de quitter son poste à la suite des résultats décevants
aux élections de mi-mandat au début du mois.
Le speaker est le troisième personnage en importance dans
la hiérarchie politique américaine, après le président
et le vice-président. On risque peu d'entendre parler de M.
Livingston comme d'un révolutionnaire, lui qui a aidé
à concocter un budget désastreux comprenant des hausses de
dépenses et aucune baisse d'impôt juste avant les élections.
Si, comme tout le monde le prévoit, le processus de destitution
du président avorte dans les semaines qui viennent, il risque de
ne rien se passer de passionnant dans la politique américaine pendant
la prochaine année. Tout le processus politique tournera autour
des actions interventionnistes de Bill Clinton pour passer à l'histoire
avant de terminer son second mandat (autrement que comme le président
au cigare), et des efforts pathétiques de quelques républicains
pour lui mettre quelques bâtons dans les roues. La prochaine phase
digne d'intérêt débutera dans un an, avec le début
des primaires pour les élections de 2000.
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