Montréal, le 5 décembre 1998
Numéro 26
 
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     Les Prix Béquille sont décernés aux pleurnichards qui ont fait parler d'eux en quémandant et/ou en obtenant une aide de l'État, une protection ou une reconnaissance spéciale, des subventions, des entraves à la compétition, etc. En bref, à ces pauvres éclopés incapables de se tenir sur leurs deux jambes, qui pullulent dans notre société distincte.   
  
  
     Le Prix du Québécois libre est décerné à l'occasion à un ou des individus autonomes et responsables qui se sont distingués par leur indépendance d'esprit, leur sens de l'initiative ou leur résistance à la tyrannie étatique.   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
  
LES PRIX BÉQUILLE 
 
 
LA BÉQUILLE D'OR  
au Comité national d'action sur le statut de la femme (mieux connu sous son acronyme anglais de NAC), la plus importante organisation féministe du pays, qui menace de fermer ses portes si le gouvernement fédéral ne revient pas sur sa décision de ne plus financer un tiers de son budget comme jusqu'à maintenant. Ottawa a en effet décidé de financer des projets précis au lieu de donner un montant fixe aux groupes de femmes. NAC a alors tenté d'obtenir les mêmes montants en présentant des projets d'une pertinence qui crève les yeux, comme par exemple « étudier les effets de la nouvelle politique de financement fédéral sur les femmes », ou encore « étudier les effets des politiques économiques du gouvernement fédéral sur les groupes de femmes ». Ce dernier projet est d'ailleurs pris en considération par les bureaucrates et pourrait être approuvé.  C'est pourtant le premier qui serait le plus pertinent, puisque les bureaucrates ont quand même besoin d'avoir un feedback des lobbys féministes pour savoir si ça vaut la peine de continuer à les financer pour qu'ils leur demandent plus de financement. En tout cas. Pour conclure, la trésorière de l'organisme, Marianne Roy, a qualifié cette décision d'Ottawa de rationner un peu l'argent des contribuables qu'on leur donne d'« attaque contre la démocratie » 
  
 
  
LA BÉQUILLE D'ARGENT  
à la Fédération des femmes du Québec (FFQ), un autre lobby de fatigantes qui tètent le gouvernement. Pendant la campagne électorale, sa présidente, Françoise David, a exigé des principaux partis un engagement crucial pour l'avenir des... euh, femmes: plus de b.s. Selon cette digne porte-parole de la gent féminine, la clause d'« appauvrissement zéro » appliquée aux assisté(e)s sociaux(ales) inaptes au travail devraient aussi être étendue à ceux(celles) qui y sont aptes. En clair, même ceux(celles) qui peuvent mais ne veulent pas travailler devraient avoir l'assurance de recevoir un chèque qui ne diminue pas. Tiens, FFQ, ça voudrait pas plutôt dire Féministes Fauchées du Québec? 
  
  
  
LA BÉQUILLE DE BRONZE 
au  Centre de documentation sur l'éducation des adultes et la condition féminine (CDEACF). Toujours dans le dossier des fatigantes féministes fauchées, des lobbys et des téteuses de subventions (FFFLTS), ce groupe vient de recevoir 300 000 $ du Fonds de l'inforoute de la ministre Louise Beaudoin pour créer un site web qui permettra aux femmes de « s'approprier les nouvelles technologies de l'information ». Selon la ministre, ce nouveau site, Internet au féminin, est un projet « structurant » pour le mouvement des femmes (PSMF). Elle invite les femmes d'ici et d'ailleurs à consulter ce site rassembleur qui propose une variété de sujets sur un thème exclusif, celui de la femme actuelle dans la société (FAS). 
 

 

 
 
 
 
COURRIER DES LECTEURS
 
L'INDÉPENDANCE POUR TOUS LES QUÉBÉCOIS?
 
 
          Je suis Français d'origine italienne et depuis que je suis arrivé au Québec, j'ai été intrigué par le phénomène de la séparation du Québec. Les deux ou trois premières années de mon arrivée au Canada, j'idéalisais énormément la réputation de ce pays, mais mes études en histoire et en sciences politiques m'ont fait comprendre bien des choses sur la nature des problèmes canado-québécois. 
  
          L'hypocrisie du fédéral, qui insiste sur un pays (Canada) bilingue et biculturel en est la première, et cette politique du double langage qui s'exprime dans quasiment toutes les ententes démontre bien que le projet souverainiste ou indépendantiste possède sa raison d'être. Mais voilà le problème, ce projet s'inscrit dans un cadre qui est celui du nationalisme québécois, et c'est là, je pense, une voie sans issue, voire même dangereuse. 
  
          Je pense, à mon sens personnel, que l'indépendance du Québec est une option dans le présent foncièrement adéquate pour les deux parties; mais le Parti québécois se refuse un avantage considérable, celui de se baser sur une option souverainiste multiculturelle. Dans mon entourage, je connais beaucoup de gens issus des minorités culturelles qui m'ont souvent dit: « Si le PQ abandonnait son discours de “Québécois de souche”, il se pourrait fortement que j'appuie le projet d'indépendance. » 
  
          Le plus triste dans tout cela, c'est que les élites péquistes refusent de le voir ou de l'admettre, et c'est cela qui conduira le projet à sa perte. 
  
  
Sébastien
axe@total.net
 
 
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