Montréal, le 5 décembre 1998
Numéro 26
 
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COUP D'OEIL SUR L'ACTUALITÉ
 
 
  
     Qui a dit que la vieille go-gauche québécoise avait rendu l'âme? Dans bien des comtés québécois lors des élections provinciales, les électeurs ont eu le choix entre six partis: les trois principaux (PQ, PLQ, ADQ) et trois autres partis d'extrême-gauche (Parti communiste, Parti marxiste-léniniste, Parti de la démocratie socialiste). Eh oui, il reste encore assez de crackpots pour faire fonctionner trois machines politiques qui prônent le totalitarisme au Québec. Les masses prolétariennes n'ont heureusement pas suivi le mot d'ordre: les trois partis ont obtenu moins de 1% du vote total.  
 
 
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     Les communistes et socialistes réussissent rarement à récolter des votes en Amérique du Nord lorsqu'ils tentent de se faire élire avec ces étiquettes, mais on les retrouve quand même dans les parlements sous d'autres noms. Au Congrès américain, 57 démocrates et un indépendant (Bernie Sanders du Vermont) sont membres des Democratic Socialists of America, un groupe affilié à l'Internationale socialiste qui regroupe des partis socialistes et socio-démocrates de partout dans le monde. Ces élus socialistes sont regroupés dans le Progressive Caucus au Congrès. Au Canada, Le Nouveau Parti Démocrate, quatrième en importance au parlement fédéral et au pouvoir en Colombie-Britannique et en Saskatchewan, fait aussi partie du réseau socialiste mondial. 
   
  
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     Selon des données du FBI, près de 700 000 citoyens américains ont été arrêtés en 1997 pour des délits reliés à la marijuana, presque le double qu'en 1993, et le nombre le plus élevé d'arrestations jamais enregistré.  
 
  
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     Les villes de St-Bruno et St-Basile ont décidé de faire affaires avec une entreprise privée, Transvick, plutôt qu'avec un organisme intermunicipal sans but lucratif subventionné, Récupération Montérégie, pour la collecte sélective de leurs déchets. Les deux villes trouvent que Transvick offre un meilleur service, plus stable et à meilleur coût, et cela même si Récupération Montérégie reçoit cette année près de 100 000 $ en subventions. Le député péquiste du coin, Jean-Pierre Charbonneau, n'a pas réussi à faire changer les deux villes d'idée, malgré son appel à la solidarité. Selon lui, l'organisme est un bel exemple « d'économie sociale » (sic) et de gestion dans le domaine de l'environnement qui mérite de survivre.  
(La Presse) 
 
  
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     Le gouvernement fédéral américain a trouvé un nouveau moyen de violer la vie privée et d'espionner les transactions financières des citoyens. La Federal Deposit Insurance Corporation et le ministère du Revenu ont lancé un nouveau programme, sous le titre évocateur de « Know your customer », qui obligera les banques à notifier une série d'agences fédérales chaque fois qu'un client fera une transaction « inhabituelle ». Si ces mesures entrent en vigueur, les banques devront d'abord créer un profil financier de chacun de leurs clients, incluant ses habitudes de dépôt et de retrait d'argent. Toute transaction importante ou sortant de l'ordinaire pourra être considérée comme un indice que le client en question blanchit de l'argent, est un traficant de drogue, un fraudeur ou un terroriste.  
(WorldNetDaily) 
  
 
 
 
NOUVELLES BRÈVES 
 
 
 
LE QUÉBEC COUPÉ EN DEUX
  
  
          À la suite des élections provinciales, le Québec est de nouveau coupé en deux. Riches VS pauvres? Francophones VS anglophones? Fédéralistes VS séparatistes? Non, plutôt population frontalière VS population du centre. Le facteur de division au sein de cette société n'est pas uniquement de nature socioéconomique, culturelle ou linguistique, il est aussi de nature géographique. Il suffit de voir la nouvelle carte politique de la province pour s'en convaincre (le montage infographique de The Gazette est très bien conçu). Elle ressemble à s'y méprendre à celle du dernier référendum et à l'élection précédente: presque toute l'île de Montréal sauf le sud-est, ainsi que presque tous les comtés qui bordent les frontières ontarienne, américaine, et néo-brunswickoise, sont en rouge fédéraliste; presque tout le reste est en bleu séparatiste.  
  
          Il est vrai que plusieurs de ces circonscriptions contiennent une population anglophone et allophone appréciable, mais on a tendance à la surestimer en dehors de Montréal. Dans les Cantons de l'est par exemple, où subsiste une forte tradition loyaliste, la population anglophone est malgré tout inférieure à 10%, ce qui est moins que pour le Québec en général. Plus à l'est, la Beauce, Kamouraska-Témiscouata ou Montmagny-L'Islet sont presque entièrement francophones mais ont tout de même élu des libéraux.  
  
          L'analyse a ses limites, mais résider dans cette bande de territoire qui jouxte celui ce nos voisins continentaux a sans doute un effet sur la perception que les francophones ont d'eux-mêmes et de leur liens avec l'extérieur. On côtoit plus d'anglophones et de Québécois autres que pure laine; les contacts avec le reste du continent sont plus directs et concrets; et on perçoit mieux la nécessité de l'ouverture et des échanges. C'est ce couloir rouge qui est visé par ceux qui envisagent une possible partition du Québec après un vote en faveur de la séparation. 
  
 
 


 
 
 
 
SKYDOOMED
 
 
          SkyDome Corp.'s, la corporation propriétaire du SkyDome de Toronto, s'est placée sous la protection de la loi ontarienne sur les faillites. « The World's Greatest Entertainment Centre » est à court de liquidité alors que ses propriétaires doivent effectuer des réfections majeures. Inauguré en 1989 au coût de 600 millions $ (alors qu'il ne devait coûter que 150 millions $), le stade de Toronto aura bénéficié de plus de 200 millions $ en subventions directes du gouvernement ontarien avant d'enclencher ses opérations.  
  
          Au nombre des facteurs ayant mené à la faillite du SkyDome on relève la décision des Blue Jays de retourner occuper leur ancien domicile, le Exhibition Stadium (qui a été démoli depuis), et le faible intérêt des entreprises torontoises pour la location de loges corporatives. Des données à garder en tête pour tous ceux qui grenouillent autour du projet de construction d'un nouveau stade de baseball au centre-ville de Montréal. 
  
          Toujours sur ce dossier du sport professionnel, un comité des Communes a trouvé une façon très originale d'aider les équipes canadiennes de hockey, baseball et football à garder leurs joueurs et à concurrencer celles des États-Unis: leur donner l'argent des payeurs de taxes. Le comité Mills recommande en effet au gouvernement d'offir des crédits d'impôt aux équipes; d'« harmoniser » – à la baisse, il va sans dire – les taux d'imposition des revenus des joueurs canadiens avec ceux de leurs collègues américains; et de subventionner encore plus les entreprises qui achètent des billets comme bonbons corporatifs.   
  
          Parmi les autres folies dépensières et interventionnistes que le comité recommande pour promouvoir le bien-être physique des Canadiens, on retrouve aussi la création d'un ministère du Sport, un programme de construction d'installations sportives de 100 millions $, et des crédits d'impôt pour les parents qui achètent des bâtons de hockey ou des patins à roulettes à leurs rejetons. 
(National Post, PC) 
 
 
 


 
 
 
 
CRIME ORGANISÉ
 
 
          Dans son rapport annuel sur les déficiences de l'administration fédérale, le vérificateur général Denis Desautels a révélé que Revenu Canada, en plus de voler légalement le quart de la production du pays pour alimenter la tumeur cancéreuse outaouaise, vole sciemment des millions à des payeurs de taxes qui commettent des erreurs dans leur déclaration de revenus. Le système informatique de la police fiscale est en effet ainsi configuré qu'il peut détecter les paiements insuffisants, mais pas les paiements en trop. Les contribuables qui sous-estiment par exemple le montant d'impôt payé à la source dans leur déclaration et qui envoient des chèques trop élevés ne recevront jamais de correctif ni de remboursement.  

          Le problème affecte particulièrement les personnes âgées qui reçoivent un supplément au revenu. Après avoir examiné un échantillon de rapports d'impôts pour ce groupe de contribuables, le vérificateur général a découvert que dans 4% des cas, les montants déduits à la source ont été sous-estimés. M. Desautels évalue que des milliers de payeurs de taxes pourraient être touchés, et que les montants en cause atteignent facilement des millions de dollars. Revenu Canada reconnaît l'existence du problème mais le ministère n'a pas l'intention de changer le système informatique ni de rembourser ceux qui ont trop payé. Il propose plutôt d'assurer une meilleure formation aux bénévoles qui prêtent assistance aux personnes âgées lorsqu'elles remplissent leur déclaration.  
(Southam News) 
 
 
 



 
 
 
 
CRIME SEXUEL
  
  
          La Cour suprême de Géorgie a renversé une loi vieille de 165 ans dans cet État qui interdit la pratique de la sodomie. Le juge en chef Robert Benham a écrit pour la majorité « nous ne pouvons concevoir aucune autre activité qu'une personne raisonnable qualifierait de plus privée et de plus propice à être protégée contre l'ingérence des gouvernements que celle d'une relation sexuelle privée entre deux adultes consentants. Nous concluons qu'une telle activité est au coeur du droit à la vie privée garanti par la Constitution géorgienne » 
  
          Ces dernières années, les cours de trois États – le Montana, le Tennessee et maintenant la Géorgie – ont renversé des lois similaires. Dans ce soi-disant « Land of the free », dix-huit États interdisent toujours la sodomie, qui est définie de façon large comme un acte sexuel anal ou oral, même lorsque pratiquée entre adultes consentants. Ces lois ne visent pas seulement à interdire l'homosexualité mais bien toute activité sexuelle non conventionnelle, puisque seulement cinq États visent spécifiquement les homosexuels alors que les lois s'appliquent à tout le monde dans les treize autres. C'est d'ailleurs un cas de sodomie entre un homme et sa nièce de 17 ans qui a enclenché cette procédure judiciaire en Géorgie.  

          La décision de la Cour géorgienne pourrait par ailleurs influencer une autre contestation judiciaire au Texas, où deux hommes tentent de faire annuler la loi antisodomie vieille de 119 ans dans cet État. John G. Lawrence et Tyrone Garner de Houston ont été surpris à commettre le « crime » alors que des policiers sont entrés dans l'appartement de M. Lawrence lors d'une fausse alerte au sujet d'un intrus armé. La loi texane contre la sodomie stipule que les relations sexuelles anales et orales entre deux hommes sont un délit de classe « C », qui peut entraîner une amende de 500 $ 
(Atlanta Journal-Constitution, AP) 
  
  
  



 
  
  
 
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