page précédente              Vos suggestions                                         Les Prix Béquille sont décernés aux pleurnichards qui ont fait parler d'eux en quémandant et/ou en obtenant une aide de l'État, une protection ou une reconnaissance spéciale, des subventions, des entraves à la compétition, etc. En bref, à ces pauvres éclopés incapables de se tenir sur leurs deux jambes, qui pullulent dans notre société distincte.               Le Prix du Québécois libre est décerné à l'occasion à un ou des individus autonomes et responsables qui se sont distingués par leur indépendance d'esprit, leur sens de l'initiative ou leur résistance à la tyrannie étatique.

LES PRIX BÉQUILLE      LA BÉQUILLE D'OR   à tous les intervenants de la région montréalaise qui ont salué la nomination de Louise Harel au ministère des Affaires municipales et de la Métropole et qui s'imaginent que les problèmes vont maintenant se régler par magie parce que la ministre au grand coeur est donc bien fine et qu'elle aime donc sa ville. Le maire de Montréal Pierre Bourque est très content parce que « c'est une Montréalaise dans l'âme et dans son coeur ». La présidente de la CUM Vera Danyluk soutient qu'« elle est aussi très attachée à la métropole, en est même passionnée. Je suis persuadée qu'avec elle, on a enfin une chance d'améliorer les choses à Montréal. » Pour le président de la STCUM Frank Zampino, « c'est extrêmement positif, elle semble avoir Montréal dans l'âme, j'ai une grande confiance ». Le maire de Montréal-Nord Yves Ryan note quant à lui que « Mme Harel est non seulement une amoureuse de la métropole, mais également des gens ». Elle joue bien son rôle, la ministre au grand coeur!  (La Presse)          LA BÉQUILLE D'ARGENT   à tous ceux qui ont accueilli avec joie la décision du ministre fédéral des Finances, Paul Martin, d'empêcher les projets de fusions entre quatre grandes banques canadiennes. Le ministre a annoncé une réforme du système bancaire dans un avenir indéterminé pour permettre un accès plus facile aux banques étrangères mais, pour le moment, il a décidé de jouer aux Grand Planificateurs en s'opposant à des décision d'affaires légitimes dans des compagnies privées. Pierre Cléroux de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (hé oui, encore lui) applaudit « sans équivoque » au refus des fusions; pour la CSN, « ça aurait été immoral » de les approuver; l'Association provinciale des constructeurs d'habitation craignait pour « les hypothèques abordables »; les fermetures de succursales appréhendées auraient nui aux régions, selon l'Association des consommateurs; etc. etc. La prochaine fois que le gouvernement lèvera sa grosse patte et imposera un changement dans leurs secteurs pour faire plaisir à d'autres, ces grands défenseurs de la liberté d'entreprise n'auront qu'à se la fermer.  (La Presse)           LA BÉQUILLE DE BRONZE à la Fédération des producteurs de lait du Québec, qui continue de défendre l'une des politiques les plus absurdes du gouvernement provincial pour protéger leur industrie de la compétition. Dans le cadre de la poursuite entreprise par la compagnie Unilever contre Québec, la Fédération a répété l'argument idiot qui veut que c'est « pour aider le consommateur à faire un choix plus éclairé » que le gouvernement interdit la coloration de la margarine en jaune similaire au beurre. Les consommateurs, selon la Fédération, seraient ainsi trop imbéciles pour faire la différence entre un pot en plastique rond de margarine jaune et un bloc de beurre jaune emballé.   (The Gazette)

 
          Le Prix du Québécois libre est décerné à Roger Granger, un policier montréalais à la retraite, expert en armes à feu et fondateur d'un club de tir, qui s'est élevé contre la nouvelle loi sur l'enregistrement des armes à feu. Selon lui, la loi n'est qu'une taxe déguisée qui fera en sorte de restreindre la possession d'armes aux citoyens honnêtes mais n'aura aucun impact sur les criminels. « J'ai jamais vu un gars faire un hold-up avec une arme enregistrée à son nom. Ils peuvent en avoir une pour quelques dollars à la taverne, et la nouvelle loi n'y changera rien. » 
  
          La nouvelle réglementation, qui force les propriétaires d'arme à s'enregistrer et à payer permis et licences, est déjà attaquée de toutes parts depuis son entrée en vigueur le premier décembre. La ministre de la Justice, Anne McLellan, avait promis qu'il ne suffirait par exemple que de quelques minutes pour s'enregistrer par téléphone lors de l'achat d'une nouvelle arme. Pourtant, les délais sont tellement importants que plusieurs magasins Canadien Tire ont décidé de ne plus vendre de fusils de chasse. « C'est rendu tellement compliqué, que ça ne vaut plus la peine. Le petit profit qu'on fait, on le perd en temps », explique Pierre Michaud du magasin Canadian Tire de St-Eustache. « Un vrai fouillis, dit Claude Giroux du Centre de sport Baron à Montréal. Il y a des autorisations que j'attends depuis une semaine. » 
  
          Les services de police à travers le pays ont généralement appuyé la nouvelle loi. Mais, pour l'ex-policier Granger, il s'agit seulement d'un geste politique, qui vise à rassurer les gens qui n'ont jamais vu un pistolet de près. « Ce ne sont pas les gens qui vont enregistrer leurs armes qui sont dangereux, ce sont les autres. » Et les autres, bien sûr, vont continuer à courir. « Quand la justice prend un coupable, qu'elle le punisse donc comme il faut. Un gars qui stationne à huit pouces du trottoir paie une amende, tandis que celui qui fait une introduction par effraction s'en tire avec un sursis », conclut notre Québécois libre. 
(La Presse) 

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