Montréal, le 9 janvier 1999
Numéro 28
 
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COUP D'OEIL SUR L'ACTUALITÉ
 
 
     La mafia syndicale continue à sévir chez les pompiers de Montréal, alors que le conflit se poursuit avec la Ville sur l'interprétation de la convention collective. De nombreux actes de vandalisme sur les équipements ont été commis ces dernières semaines, incluant le sabotage du système informatique et le perçage de boyaux d'arrosage, mettant ainsi en danger la vie du public et d'autres pompiers. Confrontée à ces actes criminels, la Ville a suspendu quelques pompiers, tout en continuant à essayer d'acheter la paix en négociant avec les chefs mafiosi. Alors que ces troubles durent depuis des années, aucune accusation au criminel n'a jamais été portée, le syndicat obtenant toujours le retrait des accusations dans les clauses de retour au travail. 
 
 
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     Dennis Hastert est devenu le nouveau président de la Chambre des représentants, succédant ainsi au controversé Newt Gingrinch. Les membres républicains de la Chambre avait d'abord élu Bob Livingston, mais celui-ci a démissionné de son poste et quitté la vie politique le jour même du vote sur les articles d'impeachment contre le président Clinton, admettant avoir eu des relations extraconjugales par le passé.  
 
 
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     Les politiciens municipaux pourront dorénavant dépenser des fonds publics comme bon leur semble, sans avoir à se soucier de l'oeil scrutateur des contribuables. La Commission d'accès à l'information (sic) a en effet étrangement statué que les notes de frais des élus municipaux dans l'exercice de leurs fonctions officielles ne sont pas des documents publics. Selon la commissaire Hélène Grenier, « la date de la dépense, le nom du lieu et de l'établissement où cette dépense remboursée a été encourue, le nom des personnes physiques en compagnie desquelles cette dépense a été encourue et, le cas échéant, pour lesquelles une dépense est également remboursée ainsi que les motifs ou objets pour lesquels cette dépense a été encourue n'ont aucun caractère public ». 
(PC) 
 
  
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     Le fascisme antitabac continue d'étendre ses tentacules. En Oregon, le secrétaire d'État Ralph Munro a proposé le passage d'une nouvelle loi interdisant aux agences gouvernementales d'embaucher des fumeurs. « L'idée est de lancer le message aux jeunes que c'est plus qu'une question de santé, c'est plus qu'un problème de prix des cigarettes. Ça pourrait aussi vouloir dire que vous n'aurez pas d'emploi. » 
(The Oregonian) 
  
 
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     Cela mérite d'être souligné, le ministre québécois des Finances Bernard Landry a annoncé quelques jours avant Noël qu'il devançait de six mois l'application d'une réduction de la taxe sur la masse salariale des PME, ce qui permettra à celles-ci d'économiser quelque 18 millions de plus en 1999. Cette réforme fiscale prévoit une réduction de 37% à terme de la taxe, ce qui entraînera une baisse de revenu de 292 millions $ pour le gouvernement provincial en 2002. M. Landry aurait même découvert (temporairement?) une partie de la logique qui sous-tend la création d'emplois: « Notre stratégie est simple: moins d'impôt pour plus d'emplois », a-t-il dit. Wow! Reste maintenant à annoncer des baisses d'impôt non pas de quelques centaines de millions seulement, mais de milliards de dollars pour tous les contribuables. Nos meilleurs voeux de constance psychologique pour 1999, Monsieur le ministre! 
(Le Devoir) 
  
  
 
 
 
NOUVELLES BRÈVES 
 
 
 
CITRONS SUR ROUES
 
 
          Après les problèmes d'aménagement intérieur lors de leur entrée en service il y a deux ans, ce sont maintenant des problèmes mécaniques qui affligent les autobus à plancher bas de la Société de transport de la Communauté urbaine de Montréal. La semaine dernière, les usagés montréalais du transport en commun ont dû patienter plus longtemps, alors que 360 de ces autobus ont été retirés de la circulation. Les ingénieurs de la STCUM et du fabricant, NovaBus, n'avaient toujours pas identifié la source des défectuosités.  
  
          C'est à la politique protectionniste idiote des 15 watts à Québec qu'on doit la présence de ces citrons sur roues dans les rues de Montréal. En effet, le gouvernement provincial subventionne pour la moitié les coûts des autobus achetés par les sociétés de transport lorsque celles-ci s'approvisionnent au Québec seulement, ce qui les force pratiquement à le faire. Comme NovaBus est le seul fabricant dans la province, la concurrence est nulle, et on sait ce qui arrive lorsque tout le monde est forcé d'acheter au même endroit: la qualité baisse et les prix augmentent. Comme toutes les politiques protectionnistes de tous les gouvernements à travers l'histoire, on justifie celle-ci en soulignant que « ça crée de l'emploi chez nous » 
  
          Il y a toutefois de la lumière au bout du tunnel. À cause des accords internationaux de commerce, le gouvernement sera forcé de libéraliser ce secteur dans un proche avenir. Comme l'explique la porte-parole de la STCUM Odile Paradis, « Avec la libéralisation des marchés, on va pouvoir acheter sur le marché canadien, et dans les années 2000 commencer à voir ce qui se passe au niveau américain. Alors le marché va beaucoup s'étendre, ça va nous permettre d'avoir un meilleur choix, puis de mettre les compagnies en compétition. (...) On va avoir un choix plus grand et on va tester différents véhicules, c'est clair. On va essayer de trouver le véhicule qui va mieux convenir à nos conditions d'opération puis aussi qui va mieux satisfaire à la clientèle. » Ça prend quand même pas un bac en économie pour comprendre ça! 
(CKVL) 
 
 
 


 
 
 
ALEXA REVIENT DES VIEUX PAYS
AVEC DE NOUVELLES IDÉES
 
 
          Le paysage politique canadien est déjà encombré de partis centristes aux positions idéologiques incohérentes et risque de le devenir un peu plus encore avec l'arrivée du Nouveau parti démocratique. Son leader Alexa McDonough a en effet entrepris de « réinventer » le socialisme canadien, d'abandonner les vieux dogmes de gauche et de créer un parti modéré avec une « conscience sociale » mais qui se serait supposément réconcilié avec le libre marché, sur le modèle du Parti travailliste britannique. Elle espère ainsi que le NPD attirera les classes moyennes et aura une véritable chance de prendre le pouvoir, ce qu'il n'a jamais fait au niveau fédéral.   
   
          Mme McDonough admet que le NPD a été « accroché à une vision passéiste ». Elle affirme toutefois que les néo-démocrates ne croient plus aux dépenses gouvernementales illimités, acceptent que les déficits et la dette sont un fardeau et que les baisses d'impôt ne sont pas un sacrilège (welcome to the 20th century!). Elle est même prête à vivre avec l'ALÉNA, admettant que « plus personne ne croit que le retour à un protectionnisme complet serait dans l'intérêt du Canada » (!!!).  
   
          La leader du NPD est allée à plusieurs reprises en Europe consulter des représentants des partis socio-démocrates au pouvoir et en serait revenue avec des idées « originales », par exemple sur la nécessité d'avoir un marché du travail plus flexible. Elle s'est aussi dite « impressionnée » par les arguments de Tony Blair sur le fait que les citoyens ont non seulement des droits mais aussi des responsabilités. La pauvre s'est de toute évidence rarement aventurée en dehors de sa gang d'illuminés pour être impressionnée par des insignifiances de la sorte.   
   
          Les gros syndicats canadiens, qui sont les principaux bailleurs de fonds du parti, ont par ailleurs très mal réagi aux récentes déclarations d'Alexa McDonough. Le président des Travailleurs canadiens de l'automobile, Buzz Hargrove, et le président sortant du Congrès du travail du Canada, Bob White, ont tous deux menacé de retirer leur appui et le financement qu'ils procurent au parti si celui-ci s'engage dans la voie proposée par son chef. Selon eux, le pays n'a pas besoin « d'un autre parti politique qui fait la promotion de la business ». Le NDP était réduit à occuper neuf sièges aux Communes à la suite des élections de 1993, mais a réussi à en capturer 21 aux élections de 1997.   
(The National Post)  
 
 
 


 
 
 
PERCÉE FÉMININE EN ARIZONA
 
  
          Cinq femmes ont prêté serment la semaine dernière pour combler les cinq postes les plus importants du gouvernement en Arizona à la suite des élections de novembre dernier. La gouverneure Jane Dee Hull a été réélue avec des collègues féminins aux postes de secrétaire d'État, surintendante à l'Instruction publique, trésorière et attorney général. Quatre d'entre elles ont été élues sous la bannière républicaine. C'est la première fois dans l'histoire des États-Unis que des femmes dominent ainsi un gouvernement. 
  
          L'Arizona est reconnu comme l'un des États les plus libertariens de l'union et a toujours connu une vie politique un peu particulière. À cause de cette forte tendance libertarienne, le parti républicain local paraît plus « ouvert » et moins infecté par l'ultraconservatisme religieux qui règne dans les États voisins du Sud et de l'Ouest. La juge Sandra Day O'Connor, la première femme a avoir été nommée à la Cour suprême du pays (par Ronald Reagan en 1981), vient elle aussi d'Arizona. Elle avait d'ailleurs été leader de la majorité républicaine au Sénat de l'État au début des années 1970.  
  
          Barry Goldwater, qui fut en 1964 le candidat républicain à la présidence le plus libertarien de l'après-guerre, est aussi un fils du pays. Mort l'année dernière, il est reconnu comme l'un des principaux architectes de la renaissance du mouvement conservateur ces dernières décennies.  Dans un pamphlet publié en 1960, The Conscience of a Conservative, Goldwater avait mis de l'avant des positions franchement libertariennes: « Mon but n'est pas de  passer des lois, mais plutôt d'en abolir. Ce n'est pas de mettre en place de nouveaux programmes, mais d'en éliminer des vieux qui contreviennent à la Constitution ». Par ailleurs, le seul républicain ouvertement gai à la Chambre des représentant à Washington est Jim Kolbe, réélu lui aussi aux élections de mi-mandat en novembre dans le 5e district de l'Arizona.  
  
          On le sait, les lobbys féministes et gais défendent systématiquement des positions socialistes et s'alignent depuis toujours avec la gauche du Parti démocrate ou, au Canada, avec le NPD et le PQ. La vie politique en Arizona démontre pourtant encore une fois qu'il y a de la place dans la « droite » au sens large (conservatrice-libertarienne) pour les femmes ou les homosexuels qui se considèrent d'abord comme des individus compétents – et non comme des militants qui réduisent tout au sexe et à l'orientation sexuelle – et qui croient dans la liberté et les vertus du libre marché. Il suffit de prendre sa place.  
(Washington Time) 
  
  
  

  
  
  
 
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