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COUP
D'OEIL SUR L'ACTUALITÉ
Dans le cadre des
négociations sur l'« union sociale »,
le gouvernement canadien, les neuf provinces anglophones et les deux territoires
se sont mis d'accord pour ignorer la constitution, compliquer un peu plus
le système fédéral, nier le principe de subsidiarité
et faciliter une plus grande intervention étatique dans les programmes
sociaux. Cette entente permet « d'encadrer »,
et donc de légitimer, les invasions d'Ottawa dans les champs de
juridiction provinciale. Le gouvernement du Québec, qui n'aime pas
avoir de compétition dans le contrôle qu'il exerce sur son
cheptel, a refusé de signer l'entente.
*****
La cour fédérale
a déclaré illégal le couplage de données qui
permettait au gouvernement canadien de retracer les prestataires d'assurance-emploi
qui prenaient des vacances à l'extérieur du pays tout en
continuant de recevoir leurs chèques. Selon la juge Danièle
Tremblay-Lamer, l'intérêt du public dans la lutte contre les
fraudeurs ne justifie pas l'invasion de la vie privée qui résulte
de cette pratique. Le couplage de données entre Douanes Canada et
le ministère du Développement des ressources humaines a permis
de récupérer 45 millions $ au Trésor
fédéral en 1997-98 au terme de 62 000 enquêtes.
Ceux qui se désolent du fait que les fraudeurs auront dorénavant
la vie plus facile devraient se pencher sur le véritable problème
au lieu de réclamer toujours plus de contrôle, soit le fait
que ce genre de service soit étatisé. Une assurance-emploi
privée, sur le modèle des REER, pourrait facilement être
offerte sur le marché et fonctionner sans les contrôles bureaucratiques
imposés par le gouvernement.
(La Presse)
*****
Le procès
de Jean-Paul Labaye, propriétaire du bar l'Orage à Montréal,
s'est poursuivi au cours des derniers jours. M. Labaye est
accusé d'avoir tenu une maison de débauche parce que des
couples d'échangistes se rencontraient dans le bar en question,
puis allaient participer à des orgies dans un appartement privé
un étage plus haut. Les délibérations ont mis en lumière
la stupidité de vouloir réglementer les pratiques sexuelles
d'adultes consentants, de même que l'hypocrisie des forces policières
qui procèdent à ce genre d'enquête. Ainsi, un policier
qui s'était rendu incognito sur les lieux du « crime
» à deux reprises a admis en cour que ce qu'il avait
vu était similaire à ce qu'on retrouve sur des films pornographiques
facilement accessibles au public. Lui-même avoue d'ailleurs louer
ce genre de films vidéos régulièrement. Le bar l'Orage
n'a jamais fait l'objet de plainte, ni des voisins, ni des clients.
(La Presse)
*****
Les cols bleus de
Montréal ont de nouveau débrayé le 2 février
dernier en pleine heure de pointe, alors qu'une pluie verglaçante
s'abattait sur la métropole. D'autres conflits similaires font rage
dans les municipalités de banlieue. Les villes se plaignent de n'avoir
que des pouvoirs limités pour s'opposer à cette guérilla
syndicale et demandent depuis longtemps au gouvernement provincial de changer
le rapport de force entre les administrations locales et leurs employés.
Mais une nouvelle solution seraient-elle en train d'émerger dans
la tête de nos dirigeants municipaux? Un communiqué de presse
de l'Union des municipalités du Québec déclare en
effet que « là où les conditions sont
devenues invivables par la rigidité des conventions collectives,
les moeurs syndicales hors contrôle ou les coûts d'exploitation
éhontés, il faut carrément demander au secteur privé
de prendre la place. »
*****
Une belle carrière
dans la fonction publique n'est plus l'idéal des jeunes étudiants
les plus brillants, comme c'était le cas dans les années
soixante. Après trente ans de croissance artificielle, le parasitisme
bureaucratique est de moins en moins un idéal professionnel, s'il
faut en croire un sondage du Centre for Research and Education on Women
and Work. Aujourd'hui, c'est plutôt le contraire qui se produit:
les trois quarts des meilleurs fonctionnaires fédéraux songent
à quitter leur emploi, et 21% comptent le faire dans l'année
qui vient. L'étude, qui s'est penchée sur les «
travailleurs du savoir »qui composent 56% de
la fonction publique (économistes, scientifiques, analystes, programmeurs,
traducteurs, etc.) trace un portrait sombre où règnent la
désillusion et les frustrations liées à l'avancement
professionnel. Les fonctionnaires se plaignent de devoir travailler pour
un public qui les respecte peu, pour des patrons qui ne reconnaissent pas
leur travail, et ils déplorent les règles bureaucratiques
rigides qui les empêchent de progresser et d'acquérir de l'expérience.
Selon les auteurs de l'étude, ces données témoignent
d'une « crise majeure » pour la fonction
publique. Enfin une bonne nouvelle pour les contribuables, le secteur privé
et la liberté!
(The Ottawa Citizen)
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NOUVELLES
BRÈVES
ESPIONS BANCAIRES
Les critiques se font de plus en plus intenses aux États-Unis envers
un projet de réglementation qui transformerait les banques en véritables
espions à la solde du gouvernement fédéral. Comme
nous l'expliquions dans une nouvelle brève en décembre, la
Federal Deposit Insurance Corporation et le ministère du
Revenu voudraient obliger les banques à notifier une série
d'agences fédérales chaque fois qu'un client fera une transaction
« inhabituelle ». Si ces mesures entrent en vigueur,
les banques devront créer un profil financier de chacun de leurs
clients, incluant ses habitudes de dépôt et de retrait d'argent.
Toute transaction importante ou sortant de l'ordinaire pourra être
considérée comme un indice que le client en question blanchit
de l'argent, est un trafiquant de drogue, un fraudeur ou un terroriste
L'Association des banquiers américains s'est dite très inquiète
de cette nouvelle réglementation, qui va beaucoup plus loin que
celle actuellement en vigueur. Les banques sont déjà obligées
de rapporter aux autorités toute transaction financière dépassant
les 10 000$, ainsi que les transactions dites «
suspectes ». Un banquier du Colorado a expliqué dans
un language modéré que la proposition « ne
présente pas un équilibre adéquat entre la protection
de l'intégrité du système financier et la protection
de la vie privée des clients ». De façon
plus directe, Steve Dasbash, directeur national du Parti libertarien, a
dénoncé le « Big Brother
Banking ». Selon lui, cette loi « ferait
de chaque commis un délateur à la solde du gouvernement,
et de chaque épargnant un suspect criminel ».
Le public américain s'est aussi clairement prononcé contre
cette nouvelle intrusion étatique dans la vie privée: en
date du 14 janvier, la FDIC avait reçu un nombre record de 10
228 lettres contre le projet et seulement 12 à son appui.
Le Congrès doit se pencher plus tard cette année sur ce projet
de réglementation.
(Denver Post)
LUCIEN ENTEND DES VOIX
Les Québécois ont voté à deux reprises contre
la séparation depuis vingt ans. Aux élections de l'automne
dernier, malgré la réélection du gouvernement péquiste,
ils ont voté à une forte majorité pour des partis
qui ne veulent pas de nouveau référendum. Il est évident
que presque personne (y compris, si on se fie aux sondages, une majorité
de ceux qui ont appuyé le PQ) n'a envie de recommencer à
court terme ce débat, qui n'a pas généré une
seule position nouvelle depuis les années 1970. Quoi qu'il en soit,
les zélotes qui n'ont rien de mieux à faire pour s'occuper
ont décidé de relancer un « grand brassage
d'idées » sur la séparation au cours de
la prochaine année. Un groupe de travail sera mis sur pied par l'exécutif
du Parti québécois, des colloques et débats seront
organisés, un fonds sera mis sur pied pour repartir la machine de
propagande et susciter une discussion qui « va permettre
à toute la population de s'exprimer », a promis
Lucien Bouchard.
Non seulement celui-ci ne se rend-il pas compte que la population n'a aucune
envie de s'exprimer sur cette question, sa façon de justifier cette
nouvelle campagne a de quoi étonner. Voici ce qu'il expliquait à
ses militants la semaine dernière: « L'électorat
a envoyé un troisième message, un message au Parti québécois,
et c'est celui-ci: Les Québécois acceptent que le gouvernement
du Parti québécois leur fasse la démonstration de
la nécessité de la souveraineté. Je dis: ils acceptent,
– et je pèse mes mots – parce que nous leur avons dit pendant la
campagne que cela ferait partie de notre action de gouvernement. Ils ne
nous ont pas plébiscités sur ce point mais ils ont voté
pour nous en sachant que nous allions le faire. »
Bref, dans leur sagesse collective, les Québécois ne veulent
pas de la souveraineté, mais ils voudraient que le gouvernement
les convainque que c'est nécessaire. Il y a de quoi peser ses mots
pour contrebalancer le fait que les idées qu'on exprime soient aussi
farfelues. On savait que le premier ministre a la capacité psychique
de se connecter directement sur la conscience collective du peuple pour
savoir ce qu'il veut, mais là, il semble y avoir eu un court-circuit
dans la communication!
(LCN-TV)
COMPLEXE DE PERSÉCUTION
La rectitude politique pratiquée par les gauchistes bien-pensants
aux États-Unis est devenue la risée du monde, mais elle continue
malgré tout à faire des victimes. La dernière en date
est William Howard, un membre de race blanche de l'administration municipale
à Washington, qui a dû s'excuser et démissionner après
avoir utilisé le terme « niggardly »
lors d'une rencontre avec des employés.
Niggardly est un vieux mot d'origine scandinave qui signifie chiche,
pingre (on dirait aussi séraphin au Québec), et qui n'a aucune
lien étymologique avec « nigger »,
le terme péjoratif pour décrire les personnes de race noire.
Mais parce que les deux mots sonnent de façon semblable, un des
employés s'est plaint d'avoir été insulté et
cela a déclenché une cabale publique. L'affaire a mis le
maire dans l'embarras et une enquête interne est en cours. Même
le président de la NAACP, le principal lobby noir aux États-Unis,
a trouvé ridicule qu'on fasse une telle histoire à cause
de l'utilisation de ce mot.
Mais les Noirs ne sont pas le seul groupe minoritaire où quelques
militants zélés souffrent d'un complexe de persécution.
La controverse a pris une tournure encore plus absurde lorsqu'un groupe
de défense des gais a dénoncé le maire Anthony Williams
pour avoir accepté la démission de Howard: selon ces pleureuses,
M. Howard aurait en effet été mis à la
porte parce qu'il est ouvertement homosexuel...
(Note: À la suite de cette controverse, le maire Williams
a finalement admis ces derniers jours qu'il avait agi trop vite en acceptant
la démission deWilliam Howard et lui a demandé de reprendre
son poste.)
(The Washington Times)
IDENTITÉ CANADIENNE
Depuis trente ans, ce qu'on appelle pompeusement « l'identité
canadienne » s'appuie presque exclusivement (outre la
présence francophone) sur le fait que le Canada est un pays plus
socialiste et moins respectueux des droits individuels que les États-Unis.
Les nationalistes canadiens vénèrent le système de
santé étatisé, les politiques culturelles protectionnistes
et les programmes inefficaces de développement régional.
Des procès-verbaux du conseil fédéral des ministres
de l’année 1968 rendus publics par les Archives nationales du Canada
montrent bien que c'est cette vision qui guidait le plus grand défenseur
du nationalisme canadien, l'ex-premier ministre Pierre Trudeau, dès
son arrivée au pouvoir. Alors que le cabinet discutait de la nécessité
ou non de suspendre les droits individuels en temps de guerre (certains
ministres s'inspirant de l'exemple positif américain pour s'y opposer),
M. Trudeau a fait valoir que pour lui, le respect des droits
individuels a des limites.
Selon le procès-verbal, le premier ministre clôt les arguments
de cette façon: « Aux États-Unis, ils
ont été en mesure de développer des précédents
légaux depuis 200 ans, période au cours de laquelle des décisions
pratiques ont été prises en temps de guerre sans violation
de la Constitution. Le Canada n’a pas eu le temps de développer
une histoire légale semblable, et, aussi, n’a pas d’autre choix
que de permettre la suspension de la Charte le cas échéant,
en temps de guerre », rapporte le procès-verbal
de la réunion du 31 octobre.
Deux ans plus tard, en octobre 1970, M. Trudeau aura recours
à la Loi sur les mesures de guerre pour suspendre les droits individuels
et faciliter le travail de l’armée et de la police contre les terroristes
du FLQ.
(Presse canadienne)
VIEILLIR EN BEAUTÉ
Nos bons bureaucrates ne sont jamais à court d'idées lorsque
vient le temps de dépenser notre argent sur des bonnes causes. Profitant
de l'Année internationale des personnes âgées (elle-même
une invention découlant d'une collaboration bureaucratique à
l'échelle mondiale), le gouvernement provincial va dépenser
900 000 $ pour l'organisation d'activités «
visant à favoriser et à promouvoir, aux quatre coins
du Québec, les échanges entre les générations
».
La ministre au grand coeur, Louise Harel, qui n'en finit plus depuis des
années de nous dire comment elle aime ça être grand-mère,
a bien sûr quelque chose à voir avec cette bonne cause. Depuis
le dernier remaniement ministériel elle est, outre ministre d'Etat
aux Affaires municipales et à la Métropole, ministre responsable
des Aînés. Lors du coup d'envoi des activités, elle
en a donc profité pour faire son baratin habituel de façon
à justifier ces nouvelles dépenses inutiles: «
L'année 1999 représente une occasion extraordinaire
de rendre hommage à tous les aînés et de leur donner
toute la place qui leur revient. Nous devons tous profiter de cette Année
internationale des personnes âgées pour promouvoir une image
positive du vieillissement. Aussi, il faudra s'assurer de poursuivre, bien
au-delà du 31 décembre 1999, et de consolider tout ce qui
aura été entrepris durant l'Année Internationale des
Personnes âgées. »
Étrange. Dans les années soixante, les baby boomers ne voulaient
faire confiance à personne de plus que trente ans. Maintenant qu'ils
atteignent la cinquantaine, leur avant-garde socialiste trouve le moyen
de dépenser des fonds publics pour « promouvoir
une image positive du vieillissement ». Prédiction
du QL: on n'a pas fini d'assister à la « consolidation
» des dizaines de nouveaux programmes pour les vieux que la
ministre au grand coeur va nous concocter au cours de son mandat. |
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