page précédente
Vos
suggestions
Les
Prix Béquille sont décernés aux pleurnichards qui
ont fait parler d'eux en quémandant et/ou en obtenant une aide de
l'État, une protection ou une reconnaissance spéciale, des
subventions, des entraves à la compétition, etc. En bref,
à ces pauvres éclopés incapables de se tenir sur leurs
deux jambes qui pullulent dans notre société distincte.
Le Prix du Québécois
libre est décerné à l'occasion à un ou des
individus autonomes et responsables qui se sont distingués par leur
indépendance d'esprit, leur sens de l'initiative ou leur résistance
à la tyrannie étatique.
|
|
LES PRIX BÉQUILLE
LA BÉQUILLE D'OR
à la Fédération des producteurs
de lait du Québec, qui continue à prendre la population pour
des imbéciles en prétendant que la vente de margarine colorée
jaune comme le beurre ferait en sorte de semer la « confusion
» chez les consommateurs. La Fédération vient
de remporter une victoire devant les tribunaux, un juge ayant statué
que la province ne contrevient à aucune entente commerciale ni à
un droit constitutionnel en réglementant cette coloration. La multinationale
Unilever, qui contestait cette norme, avait fondé son argumentation
sur la liberté d'expression – et donc sur le droit de choisir la
couleur qu'elle souhaite pour son produit. La province de banane du Québec
reste donc le seul endroit au monde où le gouvernement considère
que les citoyens sont trop idiots pour faire la différence entre
ces deux produits. Quant aux producteurs de lait, qui profitent bien sûr
du fait qu'un produit concurrent devient ainsi moins attrayant pour le
consommateur, ils se sont réjouit de voir le tribunal confirmer
le droit du gouvernement de légiférer « contre
les intérêts commerciaux des grandes corporations »
pour protéger leur industrie. Les producteurs doivent avoir bien
peu confiance dans les qualités évidentes de leurs produits
pour tenir mordicus à une « protection »
aussi ridicule...
(Source: La Presse)
LA BÉQUILLE D'ARGENT
à Jean Paré, éditeur du magazine
L'Actualité et responsable du conglomérat d'édition
MacLean Hunter au Québec, qui a critiqué l'entente byzantine
conclue entre le Canada et les États-Unis sur les magazines parce
qu'elle ne « protégeait » pas assez les
publications d'ici. Comme la presque totalité des gens d'affaires
dans cette province lorsque leurs intérêts immédiats
sont en jeu, M. Paré a préféré
entendre le cliquetis des pièces de monnaie plutôt que sa
conscience vaguement libérale dans ce dossier. Lui qui dénonçait
pourtant il y a quelques jours les folies « socialistes »
du système de santé au Québec dans sa chronique du
Globe & Mail, s'en est malgré tout pris au gouvernement
canadien pour avoir « capitulé » devant
les pressions américaines. Cette entente permettra aux magazines
américains d'aller chercher jusqu'à 18% de leur publicité
chez des annonceurs canadiens, même sans publier de contenu canadien.
L'entente reste restrictive, contient des tas de clauses compliquées
qui seront pratiquement impossibles à appliquer, et s'accompagne
de promesses de subventions et de crédits d'impôt pour les
publications d'ici. Mais le lobby des magazines canadiens voulait plutôt
fermer la porte à toute concurrence américaine sur le marché
des annonceurs, en prenant soin bien sûr d'enrober cette protection
dans un beau discours sur la défense de l'identité canadienne:
« Le ministre pour les Américains, M. Marchi,
a vaincu la ministre pour les Canadiens, Mme Copps »,
de dire Jean Paré, commentant les frictions entre le ministre du
Commerce extérieur et la ministre du Patrimoine. Comme disent si
bien les anglophones, « Patriotism is the last refuge
of the scoundrel »!
(Source: Globe & Mail)
LA BÉQUILLE
DE BRONZE
à l'ex-président (1967 à
1974) de la Centrale des syndicats nationaux (CSN), Marcel Pepin, qui a
plaidé lors d'un discours devant les délégués
de la centrale pour une mobilisation afin d'amener le gouvernement à
favoriser la « liberté syndicale ».
Alors que le Québec est l'endroit où la proportion de syndiqués
est la plus élevée en Amérique du Nord, l'ex-parrain
de la CSN soutient que le syndicalisme n'est que toléré ici
et que l'activité syndicale se bute à de nombreux obstacles.
M. Pepin demande ainsi au gouvernement de modifier l'article
1 du Code du travail « de façon à ce que
le législateur reconnaisse qu'il doit favoriser la syndicalisation
et que toutes les décisions rendues en vertu de ce code le soient
dans cette perspective ». Même les mots ne veulent
plus dire la même chose dans la province de banane québécoise,
tout comme dans 1984 ou dans les ex-démocraties populaires.
Dans le jargon de la mafia qui nous gouverne en effet, plus de «
liberté syndicale » signifie bien sûr
plus de facilité pour les rackets de protection de s'imposer à
tous même contre leur gré sur les lieux de travail. Et tout
ça parce que, selon M. Pepin, les syndicats sont «
un véritable pilier de la démocratie »...
(Source: La Presse) |
|