Montréal, le 28 août 1999
Numéro 44
 
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     Les Prix Béquille sont décernés aux pleurnichards qui ont fait parler d'eux en quémandant et/ou en obtenant une aide de l'État, une protection ou une reconnaissance spéciale, des subventions, des entraves à la compétition, etc. En bref, à ces pauvres éclopés incapables de se tenir sur leurs deux jambes qui pullulent dans notre société distincte.   
  
  
  
     Le Prix du Québécois libre est décerné à l'occasion à un ou des individus autonomes et responsables qui se sont distingués par leur indépendance d'esprit, leur sens de l'initiative ou leur résistance à la tyrannie étatique.   
  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
LES PRIX BÉQUILLE 
 
 
LA BÉQUILLE D'OR  
au FRAPRU, le lobby des locataires de logements sociaux subventionnés, qui a organisé une manifestation à Westmount pour exiger que cette banlieue cossue de Montréal fasse sa part dans le financement d'habitations à loyer modique et pour demander au gouvernement provincial de forcer les municipalités à débourser davantage. Sur l'île de Montréal, c'est la Ville du même nom qui dépense le plus pour le logement social, soit 7 millions $ par année ou 86% du total. Pour Pierre Gaudreau du FRAPRU, cette situation est inacceptable: « En ce moment, les personnes qui ont besoin d'un HLM sont forcées de vivre dans quelques municipalités seulement, alors qu'elles devraient pouvoir vivre où elles veulent. » La ministre au grand coeur des Affaires municipales, Louise Harel, n'a bien sûr pas tardé à donner son appui à ce projet de répartition équitable des pauvres sur le territoire: « C'est pas normal que des villes (...) qui accueillent des populations plus en difficulté soient les seules à payer pour de l'habitation sociale ». Les tatas de contribuables devront donc non seulement payer les loyers de ces pauvres petits choux, mais aussi leur permettre de vivre a l'ombre des châteaux de Westmount si ça leur chante! 
(Sources: CKVL, The Gazette) 
 
 
LA BÉQUILLE D'ARGENT
à des artistes de la Colombie-Britannique qui fabriquent des cartes de souhait sur lesquelles figurent de beaux paysages de la province et des « pensées qui reflètent l'identité canadienne », et qui veulent que le gouvernement fédéral « protègent leurs créations » contre la concurrence américaine. Les trois quarts des cartes de souhait et cartes postales vendues dans la province sont en effet produites par quelques grandes compagnies américaines. De grandes chaînes de magasins ont conclu des ententes avec les deux géants dans ce domaine, Hallmark et Carlton, pour une distribution exclusive. Ces grandes chaînes ne visent qu'à plaire à leurs clients et n'auraient sûrement pas conclu de telles ententes commerciales (qui permettent en général de réduire le prix) si elles avaient constaté une forte demande pour les cartes locales et si des consommateurs s'étaient plaint. Ces cartes peuvent être vendues ailleurs, et personne n'empêche les artistes de les mettre en marché de façon différente. Mais la concurrence sur le marché n'est pas le point fort des artistes, on le sait, et ceux-ci demandent qu'Ottawa considère leurs oeuvres comme un produit culturel national et les protège au même titre qu'il le fait pour la musique canadienne à la radio. Suggestion du QL pour une pensée poétique qui reflète l'identité canadienne, à mettre sur l'une de nos cartes nationales: « Mon pays, ce n'est pas un pays, c'est un racket de protection au profit des téteux, des parasites et des losers » 
(Source: Radio-Canada) 
 
 
LA BÉQUILLE DE BRONZE
à Hélène Jutras, une jeune étudiante qui avait semé l'émoi dans la page d'opinion du Devoir il y a cinq ans avec un texte – plus tard étiré dans un essai – intitulé Le Québec me tue, où elle s'épanchait sur sa difficulté de vivre dans une société médiocre. Le texte en question n'avait strictement rien de pertinent ni d'original, mais tout le petit monde de parlotteux nationalo-gauchistes s'était senti trahi par ce ras-le-bol d'un membre de la tribu. Cinq ans plus tard, Helène n'est pas morte, mais elle n'a toujours rien de pertinent à dire. Elle a les cheveux mauves et des anneaux dans le nez et au sourcil. Dans une entrevue au même journal où elle fait le point sur ses expériences et sa perspective nouvelle sur la vie, on apprend que « Bof! » résume sa pensée concernant la controverse de 1994. Mais surtout, qu'elle est « emballée d'avoir reçu une subvention du Conseil des arts du Canada qui lui permettra d'entreprendre l'écriture d'un recueil de nouvelles ». Pourquoi ne pas profiter en effet de l'argent de cette population qu'elle méprise? C'est donc dans ce genre littéraire que nous auront droit bientôt à ses réflexions post-adolescentes d'artiste parasite à la recherche de son moi profond. Ah!, Hélène tue le QL... 
(Source: Presse canadienne)
 
 
 
 

 
 
 
 
VIVE LE QUÉBÉCOIS LIBRE!

 
          Le Prix du Québécois Libre est décerné cette semaine au maire de la ville de Granby, Michel Duchesneau, qui a éliminé la dette de la municipalité en quelques années et qui s'apprête à réduire de façon radicale le niveau de la taxe foncière.  
  
          Pour une fois qu'un politicien tient sa promesse et fait quelque chose dans l'intérêt de ses citoyens, il faut le souligner. Lors de son élection en 1993, cette ville de 43 000 habitants avait une dette de 71 millions $. Plusieurs de ces concitoyens étaient sceptiques lorsqu'il a promis de l'éliminer s'il était élu. Mais en éliminant pour 14 millions $ de ce qu'il appelle lui-même du « gaspillage » sur un budget de 85 millions $, en vendant des édifices et terrains appartenant à la Ville, en cessant d'emprunter et en gérant les dépenses de façon serrée à tous niveaux, M. Duchesneau a atteint son objectif.  
  
          Déjà près du but, il a été réélu par acclamation l'année dernière, alors que les résidants de Granby obtenaient une première réduction de 10% de leur fardeau fiscal. L'an prochain, c'est rien de moins qu'une autre baisse de 40% qui leur sera accordée.  
  
          Le résultat concret de tout cela: plus d'argent dans les poches des citoyens bien sûr, mais aussi des perspectives économiques plus qu'enviables. Contrairement à ce que prétendent les socialistes pour qui seules les dépenses et l'endettement sont signes de progrès, la ville continue d'avoir d'excellents services et les gens ne s'entre-tuent pas dans la rue pour se voler des bouts de pain. Granby se classe maintenant au troisième rang des villes où les perspectives d'emploi sont les meilleures au Canada, et est en première place au Québec. Avec des taxes aussi basses, elle est une destination de choix pour les citoyens qui veulent s'offrir une propriété comme pour les investisseurs. Gageons que des villes voisines fauchées qui veulent profiter de cette manne vont demander à Québec d'imposer une fusion! 
(Sources: The Gazette, La Presse)

 
 

 

 
ATTENTION!
 
 
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où l'hystérie nationaliste domine tous les débats; 
dans un pays où les taxes, les réglementations omniprésentes
et le paternalisme des gouvernements briment la liberté individuelle
et restreignent le dynamisme économique; 
dans une culture où le moutonnisme et l'égalité dans la médiocrité
sont plus valorisés que l'individualisme et la compétition; 
dans un monde intellectuel où les soi-disant 
« consensus nationaux » promus par une élite déconnectée 
servent de prétexte pour éviter les débats rationnels;  
  
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