Montréal,  25 sept. – 8 oct. 1999
Numéro 46
 
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NOUVELLES BRÈVES
 
 
L'INEFFICACITÉ MADE IN QUÉBEC
  
          Le ministère québécois de l'Industrie et du Commerce va gaspiller 250 000 $ dans une autre campagne futile pour promouvoir ce dada des illettrés économiques, « l'achat chez nous ». Cette campagne, en collaboration avec le Conseil québécois du commerce de détail et des chaînes de magasins, vise à promouvoir les produits québécois par l'affichage de signets indiquant « Québec en vitrine » à côté des articles fabriqués ici. 
 
 
          Pour le pdg du Conseil, Gaston Lafleur, « ce sont des moyens pour le consommateur de faire un choix plus éclairé quand il choisit son article ». Et la logique de la campagne, selon le ministre Guy Julien, est de « contribuer au développement des entreprises québécoises ». Le contraire est pourtant vrai. Les campagnes d'achat chez nous comme celle-ci sont en réalité fondées sur le postulat que les consommateurs sont des innocents qui ne savent pas faire des choix et doivent être guidés par la main bienveillante des bureaucrates. Et leurs effets sur l'économie sont ou bien nuls, ou bien néfastes. 
  
          Qu'ils soient « fiers » ou non d'acheter des produits d'ici, les consommateurs recherchent d'abord et avant tout des produits de qualité au meilleur prix possible. Si, dans une catégorie de produits donnée, ce sont les produits québécois qui sont les meilleurs et les moins chers, alors le consommateur peut très bien faire ce choix tout seul et c'est tant mieux s'il en fait alors profiter une entreprise québécoise qui fait un bon travail. L'inciter à acheter chez nous dans ce cas est inutile. 
  
          Si par contre ce sont des produits étrangers qui sont les plus compétitifs, alors on demande implicitement au consommateur de se « sacrifier » pour la nation en achetant un produit de moins bonne qualité ou plus cher de façon à encourager une compagnie d'ici qui fait mal son travail. Cela n'aide bien sûr personne: le consommateur se retrouve avec un produit moins bon et avec moins d'argent dans ses poches, ce qui est une absurdité économique; les dollars qu'il aurait économisés en payant moins cher ne pourront pas être dépensés sur d'autres produits, d'ici ou d'ailleurs; et la compagnie québécoise qu'il aura « encouragée » par ce sacrifice ne subira pas aussi fortement la sanction du marché et continuera probablement à se complaire dans ses méthodes inefficaces, ce qui assurera son déclin à plus long terme.  
  
          Bref, dans une cas comme dans l'autre, il s'agit d'un gaspillage de fonds publics, d'une initiative paternaliste, sans logique économique comme toutes les mesures protectionnistes, et dont l'unique but est d'exploiter la solidarité tribale pour préserver l'inefficacité made in Québec. Pas de doute, ça correspond bien à ce qu'on appelle pompeusement le « modèle québécois »! 
(Source: La Presse) 
 
 

 

COUP D'OEIL SUR L'ACTUALITÉ
  
  
          .....il n'y a pas qu'au Québec où l'état de délabrement avancé du système de santé public force les bureaucrates à envoyer des patients atteints du cancer se faire soigner aux États-Unis. L'Ontario et le Nouveau-Brunswick le font aussi, et l'Alberta pourrait maintenant s'ajouter à la liste. Le directeur du Cross Cancer Institute d'Edmonton, le Dr Robert Pearcy, fait face à une pénurie de techniciens en radiation et a demandé aux administrateurs de son hôpital d'envisager cette solution. De nombreux patients doivent subir des délais indus dans leur traitement et les risques d'une propagation de leur cancer augmentent dangereusement. « Le système est en train de s'effondrer », affirme-t-il devant l'ampleur du problème. Le socialisme tue...... 
(Source: National Post) 
   
 
          .....la juge Danielle Richer de la Cour supérieure du Québec a ordonné à la CSN de verser plus de 87 000 $ à un préposé aux bénéficiaires d'un centre d'accueil de l'Est de Montréal pour cause de « harcèlement syndical ». L'histoire remonte à 1992, alors que Pierre Dufour avait passé outre à un mot d'ordre syndical enjoignant les employés de refuser de nettoyer les chaises roulantes des bénéficiaires. La mafia syndicale n'a pas apprécié voir l'un de ses « protégés » faire ainsi son travail et M. Dufour s'est alors vu harcelé et ultimement expulsé du syndicat. En rendant son jugement, la cour a tenu compte de la « conduite odieuse, excessive et vicieuse du syndicat et de l'exécutif, de la durée hautement déraisonnable du délit et de l'importance des conséquences du harcèlement, de la discrimination et de la diffamation sur la vie » de Pierre Dufour. Celui-ci a par ailleurs aussi poursuivi au criminel un membre de la mafia syndicale qui l'avait blessé lors d'une assemblée générale et a gagné sa cause...... 
(Source: Journal de Montréal 
  
  
          .....l'Organisation des Nations-Unies poursuit sa campagne de promotion du socialisme à l'échelle mondiale avec la publication d'une série de rapports pessimistes sur l'état du monde à la veille du 21e siècle. Dans son rapport sur le Commerce et le Développement 1999, l'ONU prétend qu'on ne devrait pas se surprendre si le recours aux forces du marché ne réussit pas à réduire les inégalités entre riches et pauvres. « La compétition débridée, particulièrement entre joueurs inégaux, n'a jamais d'elle-même procuré une croissance plus rapide et une prospérité partagée, même dans les pays développés d'aujourd'hui, et a parfois eu des effets destructeurs. On ne doit pas s'attendre à un résultat différent dans un monde qui se globalise. » C'est vrai que dans le contexte actuel, la compétition est inégale: plus un pays est socialiste, plus il est pauvre, et moins il a de chance de compétitionner contre les pays riches et capitalistes. Selon la logique des bureaucrates onusiens, il n'y a donc qu'une solution pour rendre tout le monde égal: tous devenir socialistes et pauvres..... 
(Source: Southam News) 
  
  
          .....Lucien Bouchard aime bien vanter le bilinguisme de Montréal quand il est à l'étranger, question de montrer qu'on est accueillant pour ceux qui veulent venir investir ici. Lors de son récent voyage au Japon avec Équipe Canada, il déclarait devant des représentants d'affaires japonais que même si la majorité de la population montréalaise est francophone, le taux de bilinguisme atteint les 60% et s'élève jusqu'à 80% parmi les cadres et administrateurs. « There exists therefore no language barrier between Quebec and North America or between Quebec and Europe. » Le premier ministre a toutefois omis d'ajouter que son parti fait tout depuis 25 ans pour justement créer une barrière avec le reste du continent, en niant la nature bilingue de la société québécoise, en harcelant systématiquement les anglophones et en éliminant toute présence visible de l'anglais.....  
(Source: The Gazette) 
  
  
          .....le Dr Jacques Chaoulli, dont la cause pour invalider les articles de loi qui garantissent un monopole de l'État dans la santé est déjà entendue ces jours-ci en Cour supérieure, vient d'obtenir une autre victoire juridique. La même cour a déclaré recevable une autre de ses causes dans laquelle il conteste le monopole syndical de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec. Il veut ainsi faire invalider les articles 19 et 42 de la loi sur l'assurance maladie qui reconnaissent à cette mafia syndicale une responsabilité exclusive de représenter les médecins omnipraticiens et son droit de leur extorquer des montants de protection. C'est donc toute la question de la Formule Rand – qui force tout le monde à adhérer à un syndicat et à payer des cotisations dès qu'une majorité s'est dite en faveur de sa création – qui va de nouveau se retrouver devant les tribunaux. Les juges vont-ils continuer à protéger la mafia ou vont-ils enfin jouer leur rôle de gardien des libertés fondamentales?.....  
(Source: Radio-Canada) 
  
  
          .....notre chroniqueure Brigitte Pellerin publie « The Other Side of Political Discourse » dans le numéro de septembre du Fraser Forum, le magazine de l'Institut Fraser de Vancouver. Elle y analyse les techniques de manipulation du discours séparatiste dans les pages éditoriales du quotidien Le Devoir...... 
 
 


  
  
LANCEMENT DE LIVRE
 
Les Éditions Varia ont l'honneur de vous inviter au lancement de
 
LES MONOPOLES SYNDICAUX
DANS NOS ÉCOLES ET DANS NOS VILLES
 
de Réjean Breton
 
à la Bibliothèque nationale du Québec
Édifice Saint-Sulpice
1700, rue Saint-Denis
Montréal
(Station de métro Berri-UQAM)
 
le mercredi, 29 septembre 1999
à 17 heures 30
 
LES ÉDITIONS VARIA
info@varia.com
  
  
          Réjean Breton est professeur de droit du travail à l’Université Laval. Il est l’un des rares universitaires au Québec qui ose aborder directement la question du pouvoir excessif des syndicats. Il dénonce les grands monopoles syndicaux, engendrés par le Code du travail, au service d’une minorité de privilégiés. Il invite les orphelins de ce syndicalisme à papa, les moins de 35 ans, à se donner des syndicats ouverts à tous et non plus réservés aux seuls permanents en place depuis toujours. 
  
 


 
 
SÉMINAIRE
« CHOIX INDIVIDUELS ET LIBERTÉ »
 
 
          Plusieurs universitaires internationaux présenteront des communications à l'occasion de l'édition 1999-2000 du séminaire « Choix individuels et liberté », qui se tient à l'Université du Québec à Hull (UQAH). Ce séminaire continue la série des séminaires et colloques organisés à l'UQAH depuis 1994 sur le thème général des processus d'auto-organisation sociale et dirigés par MM. Alain Albert et Pierre Lemieux, professeurs d'économie au Département des sciences administratives.  
  
          L'édition 1999-2000 du séminaire cherchera à faire le point sur les connaissances scientifiques relatives à l'économie des choix individuels minoritaires, impopulaires ou risqués que l'on perçoit comme des problèmes de santé publique: tabac, spiritueux, sexe, obésité, automobile, sports dangereux, etc. Le séminaire s'intéressera aussi à la propriété privée comme moyen institutionnel de réconcilier des préférences individuelles divergentes, à la théorie des choix publics et des groupes d'intérêts, ainsi qu'au paternalisme et aux autres justifications de l'intervention étatique dans les choix individuels. 
  
          Les auteurs des communications scientifiques qui feront l'objet des séances régulières du séminaire entre novembre 1999 et avril 2000 comprennent: les Pr Tomas J. Philipson et Casey Mulligan, de l'Université de Chicago, qui parleront des politiques publiques dans le contexte de ce que les économistes appellent les « biens tutélaire »; le Pr Alan Woodfield, de l'Université de Canterbury (NZ), qui passera en revue l'approche rationnelle des choix de consommation risqués; le Pr Hugh High, de l'Université de Cape Town (Afrique du Sud), qui rendra compte de l'évidence scientifique concernant l'impact de la publicité du tabac; le Pr Richard Wagner, de l'Université George Mason (ÉU), qui exposera les conclusions de ses recherches sur la prohibition du tabac, les conflits sociaux et la logique de la social-démocratie. De plus, pour la première fois, le séminaire présentera une séance destinée au grand public, qui se tiendra durant la soirée du 9 mars 2000. Un débat public réunira des experts internationaux comme le Pr Dwight Lee de l'Université de Georgie (ÉU) et le Pr Bertrand Lemennicier de l'Université de Paris. 
  
          Les séances régulières du séminaire se tiennent habituellement le deuxième vendredi de chaque mois. Présenté en français ou en anglais selon les préférences de l'auteur, le texte des communications sera disponible sur le site Web du séminaire. Étudiants et chercheurs sont les bienvenus. 

Renseignements: Mme Sylvie Villeneuve 
tél.: (819) 773-1806 
e-mail: sylvie_villeneuve@uqah.uquebec.ca 

 
 
 
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