Je crie haut et fort
en faveur de la liberté!
Je crois qu'un être
humain ne peut réellement s'épanouir
qu'en présence d'une
totale et entière liberté.
Je crois que la finalité
de l'homme sur terre
est celle de devenir simplement
lui-même, libre et heureux,
et heureux parce que
libre.
Il incombe donc à
l'homme d'être libre.
Mais à cet
état vient s'en greffer un autre de la plus haute importance:
celui d'être
responsable.
Je ne peux croire qu'en
un homme totalement libre et totalement responsable.
Libre et responsable.
C'est une tâche sacrée
que de tendre vers la plus entière des libertés.
C'est aussi un devoir
sacré que d'en supporter la plus entière responsabilité.
Je suis libre de faire tout
ce que je veux
mais d'aucune manière
je ne dois délaisser cette responsabilité première:
« ne porter
atteinte ni à autrui ni à leur bien ».
Je manifeste pour la liberté,
mais une liberté adulte, responsable,
qui tend vers l'harmonie
et qui ne brime personne.
Une liberté
qui engendre la liberté autour d'elle car elle ne saurait
se suffire à
elle-même.
Je manifeste pour une liberté
concrète, vivante, tolérante, dans chaque homme,
dans chaque individualité
sur terre.
Je crois que la véritable
liberté ne peut naître et s'épanouir que dans l'individualité
seule.
Seul l'individu n'a d'existence.
Tout le reste: peuple,
société, masse, n'est que convention de l'esprit, donc abstraction.
Une masse de gens
ne peut être libre, seuls des individus le peuvent.
Ceux qui professent
la liberté du peuple comme idéal
ne veulent qu'assouvir ce
besoin intense qu'on retrouve chez l'homme,
celui d'imposer sa
loi, celui d'assouvir son penchant malsain envers le pouvoir
afin d'en retirer tous les
bénéfices.
Si tu aimes l'homme, tu
le laisses libre, si tu le hais tu lui parles de le libérer!
Je manifeste contre tous
ceux qui prétendent me libérer,
contre tous ceux qui
veulent me sauver.
Je ne veux pas de
leur aide
car ils m'empêcheront
de développer du courage devant l'adversité,
de développer
de la créativité devant les problèmes de la vie.
Je ne veux pas de
leur aide
car ils m'empêcheront
de découvrir le meilleur de moi-même.
Je crois que si on s'aide
soi-même sincèrement,
la Vie se charge de
nous apporter le réel supplément qui nous manque.
Et ce réel
supplément ne peut être fait que d'amour, de respect et de
totale liberté.
Je crois que la vie ici-bas
est complexe, difficile,
remplie d'embûches
et de problèmes.
Pourtant je la vois
aussi pleine d'aventures extraordinaires,
de beautés et de
merveilles,
de victoires et d'achèvements
indubitables et bénéfiques pour tous.
Je manifeste pour le droit
inaliénable d'avoir la liberté de vivre intensément
ces deux pôles
distincts de l'existence.
Je manifeste pour la liberté
d'assumer ma misère et mes problèmes,
pour la liberté de
faire des erreurs car je sais que c'est la bonne façon d'apprendre.
Je manifeste pour être
libre de vivre mes contradictions car je ne suis certain de rien.
Je manifeste pour être
libre de douter.
« Je crois que
la finalité de l'homme sur terre est celle de devenir simplement
lui-même, libre et heureux, et heureux parce que libre. »
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Je crois intensément
en la liberté, celle qui nous permet de croître
et de nous transfigurer
afin de vivre avec compassion,
d'aimer sincèrement
cet « autre » qui n'aspire lui aussi
qu'à exprimer toute
la grandeur et la beauté qu'il se sent être. Librement.
Je crois en la nécessité
de laisser l'autre faire ses expériences et se tromper,
le laisser libre d'apprendre
à sa manière et à son rythme.
Je crois beaucoup en la
vertu de celui qui cherche, qui s'aventure,
qui fait des efforts
même s'il n'obtient pas toujours les résultats escomptés.
La seule façon de
l'aider est de ne pas lui nuire, de le laisser libre.
Je crois que l'homme libre,
vraiment libre, est un homme présent à l'autre,
disponible mais d'un infini
respect, d'une infini discrétion.
N'oublions pas: «
il ne faut pas nuire à celui qui a entrepris d'apprendre
lucidement
toute la complexité
de l'existence ici-bas; et ne serait-ce les tâches les plus humbles…!
»
Je manifeste pour la liberté.
Je n'aurai de cesse de l'acclamer
haut et fort.
Car je la sens bafouée
par tous ces gens qui veulent imposer leurs diktats sur le monde.
Et je la sens ignorée
aussi par tant d'autres
qui n'en veulent pas car
ils se sentiraient condamnés à l'effort.
En effet, quelle responsabilité!!
Je crois que c'est un devoir
sacré que d'être heureux.
C'est un devoir sacré
que d'être autonome, de s'occuper de sa santé, mentale et
physique.
C'est un devoir sacré
que de faire en sorte de s'épanouir
pour ensuite être
vraiment en position d'aider l'autre qui ne cherche que le même but.
Je crois en une liberté
qui ne s'arrête pas à soi mais qui ne peut que rendre l'autre
libre.
(*) Gilles Plante est analyste
chez Hydro-Québec et demeure à Québec. >> |