LA
BÉQUILLE D'OR
au
père dominicain Georges-Henri Lévesque, à titre posthume,
pour l'ensemble de son oeuvre. Les éloges ont plu toute la semaine
pour honorer celui qui a fondé l'École des sciences sociales
de l'Université Laval en 1938 et qui est décédé
à l'âge de 96 ans. Partout, on l'acclame comme celui qui a
défendu « la liberté »
pendant la période de la « grande noirceur duplessiste
». Le père Lévesque a sûrement accompli
de nombreuses oeuvres pendant sa vie et rendu de grands services à
plein de gens, mais ce qu'il n'a pas fait, c'est lutter pour la liberté.
Au contraire. Le dominicain est souvent décrit comme «
le père de la Révolution tranquille »,
parce que plusieurs de ses disciples et de ceux qu'il a formés et
conseillés sont devenus les politiciens et les technocrates qui
ont accompli les réformes des années 1960 et 1970. Parmi
ceux-ci, on compte notamment Jean Lesage, René Lévesque,
Claude Morin, Michel Bélanger. Il a aussi été le maître
à penser des syndicalistes Marcel Pépin, Fernand Daoust et
Jean Marchand, et de toute la génération de sociologues,
politicologues et autres pseudo-penseurs nationalo-gauchistes comme Léon
Dion, Guy Rocher et Fernand Dumont, qui ont dominé le monde académique
québécois des années 1960 aux années 1990.
Les convictions socialistes du père Lévesque étaient
on ne peu plus claires. Dans un extrait d'entrevue diffusé le jour
de sa mort, on peut l'entendre critiquer la vision trop « conservatrice
» – mais aussi essentiellement libertarienne sur ce point
– de l'ex-premier ministre Maurice Duplessis: « Pour
lui le social c'était la charité, la générosité,
le dévouement, la bienveillance, tout ça, du paternalisme.
Et pour moi, le social, dans le sens moderne du mot, eh bien c'était
la promotion des masses, l'organisation professionnelle, la justice distributive,
la justice sociale, et bien d'autres choses encore. Mais ça, c'était
une notion qui lui était inaccessible. » Bref,
le père Lévesque rejetait les vertus privées que sont
la responsabilité et l'initiative personnelles – qu'il qualifiait
de « parternalisme » – comme moyens de résoudre
les problèmes socio-économiques, et prônait plutôt
le paternalisme d'État, c'est-à-dire la redistribution de
la richesse, l'interventionnisme, l'étatisme, le socialisme. Son
influence a eu l'effet souhaité: l'État québécois
a tout envahi depuis quarante ans, en grande partie grâce à
ses disciples. Ce n'est pas un champion de la liberté qui vient
de mourir, c'est plutôt le père de l'étatisme québécois.
Espérons que son départ signalera le déclin et la
disparition graduelle de son influence néfaste ainsi que celle de
ses disciples sur le Québec.
(Sources:
RDI, Presse canadienne)
LA
BÉQUILLE D'ARGENT
à
Gérald Ponton, président de l'Alliance des manufacturiers
du Québec, qui souhaite que le gouvernement provincial baisse les
taxes, mais pas trop. M. Ponton affirme qu'il serait irréaliste
de réduire les impôts des contribuables à la moyenne
canadienne d'ici quatre ans, parce qu'« il ne restera
plus rien pour alléger la fiscalité des entrepreneurs
». Mais n'y a-t-il pas des alternatives pour faire en sorte
que le fardeau fiscal diminue pour les individus et les entreprises,
comme par exemple éliminer les subventions, privatiser les sociétés
d'État et cesser d'intervenir dans l'économie? Non, M.
Ponton a une autre suggestion pour le gouvernement: créer
une commission d'enquête sur les problèmes économiques
du Québec où universitaires, syndicats et associations patronales
« chercheraient des consensus sur les façons
de dynamiser l'économie québécoise dans les prochaines
décennies ». Les lobbys parasitaires de la business
comme l'AMQ sont en effet bien mieux servis lorsqu'ils peuvent palabrer
au sommet avec leurs petits copains selon le bon vieux modèle corporatiste
que lorsqu'ils doivent se débrouiller eux-mêmes pour se financer
et affronter la compétition. Pourquoi ne pas avoir une place de
choix à la table où l'on décide comment se partage
le magot?! Que ceux qui craignent que le QL se fasse le porte-voix
des milieux d'affaires se rassurent: ici, les lobbys d'affaires sont les
champions de l'étatisme et du tétage de subventions et n'ont
jamais entendu parler de la philosophie libertarienne.
(Source:
La Presse)
LA
BÉQUILLE DE BRONZE
à
l'inénarrable ministre fédéral de l'Industrie, du
Pain et des Jeux, John Manley, qui renonce à son projet de gaspillage
de fonds publics trois jours après avoir annoncé une «
aide » de 12 à 20 millions $ par année
aux équipes de hockey professionnelles du pays confrontées
à des problèmes financiers à cause de leur mauvaise
gestion. Devant le refus des quatre principales provinces de s'engager
dans le projet et les cris d'indignation qui ont fusé de tous côtés,
y compris dans son propre parti, le ministre a décidé d'abandonner
son offre de subventions. Il a soutenu avoir été surpris
par les réactions négatives des Canadiens. «
Nous nous attendions à des réactions négatives
(mais) la réaction a été plus forte que ce nous prévoyions.
Je suis convaincu que les Canadiens aiment le hockey (...) mais je crois
qu'ils nous disent que quelque chose ne va pas », a-t-il
ajouté. Surpris du fait que les citoyens ne veulent pas que leurs
taxes servent à payer des salaires à des jeunes joueurs déjà
millionnaires? En effet, quelque chose ne va pas dans ta tête, ti-Pit,
va voir un docteur!
(Source:
La Presse) |