Montréal, 18 mars 2000  /  No 58
 
 
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LE
DÉFERLEMENT
DE L'ÉTAT
  
Les dépenses publiques au Canada, en pourcentage du PIB:
   
1926           15%  
   
1948           21%  
   
1966          30%  
   
1996         46%  
   
(Source: Statistique Canada) 
 
MOT POUR MOT
 
L'ALLIANCE CANADIENNE
ENTRE EN SCÈNE
  
  
          Nous saurons le 25 mars si les membres du Parti réformiste ont été suffisamment nombreux à approuver la transformation de leur parti en véritable parti national enclenchée à l'été 1998. Preston Manning avait alors lancé son projet d'Alternative unie pour tenter d'unir les forces politique de droite et d'offrir une image plus accueillante aux électeurs de l'Est, hors du bastion réformiste qu'est l'Ouest du pays. Lors du 2e congrès de l'AU en janvier dernier, les délégués ont approuvé une constitution et un programme pour le nouveau parti, qui s'appellera l'Alliance canadienne s'il voit le jour.  
  
          Le parti conservateur de Joe Clark a refusé de se joindre à ce mouvement, préférant continuer sa dérive vers la gauche. Mais l'Alliance canadienne a tout de même suscité l'enthousiasme chez les conservateurs provinciaux au pouvoir de l'Alberta et de l'Ontario, ce qui a permis de faire le lien avec deux organisations importantes. La course à la chefferie de la nouvelle formation est d'ailleurs déjà enchenchée et Preston Manning devra notamment affronter le populaire ministre des Finances bilingue de l'Alberta, Stockwell Day.  
  
          L'Alliance canadienne, comme le Parti réformiste avant elle, continuera d'être une coalition réunissant des conservateurs, des populistes de l'Ouest, des libertariens et des opportunistes centristes. L'énoncé de politiques adopté au congrès de janvier ratisse large et contient, comme tous les programmes politiques, surtout des voeux pieux qui visent à contenter tout le monde et son voisin. Mais on y retrouve tout de même plusieurs passages qui défendent une plus grande liberté pour le citoyen et un rôle plus restreint pour l'État fédéral.           
  
          Les extraits qui suivent sont tirés du site de l'Alliance canadienne:
 
 
 
ÉNONCÉ DE POLITIQUES DE L'ALLIANCE CANADIENNE
 
 
Réduire l'ingérence du gouvernement dans l'économie 
 
1. Nous allons créer un climat économique dans lequel les entreprises peuvent réussir et croître, étant ainsi en mesure de créer des emplois de qualité pour les Canadiens. À cette fin, nous allons offrir un allégement fiscal général, assurer une politique monétaire stable, soutenir les infrastructures nationales essentielles de façon non partisane, et encourager la recherche médicale et scientifique. 

2. Nous allons encourager les entreprises en éliminant la réglementation inutile et en minimisant l'ingérence gouvernementale sur le marché du travail, notamment par l'élimination des politiques d'embauche et de promotion discriminatoires des employés fédéraux. Nous sommes ouverts à des négociations collectives volontaires, libres et équitables. 

3. Nous allons favoriser un climat économique sain, avantageux pour les consommateurs, par un commerce libre et ouvert au pays et à l'étranger, ce qui comprend l'élimination des obstacles au commerce interprovincial. Nous allons retirer le gouvernement des secteurs de l'économie où le privé pourrait fournir les mêmes services de façon plus rentable, et allons mettre un terme à la pratique injuste des subventions aux industries, aux entreprises et aux groupes d'intérêts. 
  
Un commerce plus libre 
  
5. Nous soutenons l'accès sûr aux marchés internationaux par la négociation d'accords commerciaux. Notre programme commercial sera axé sur la diversification des produits vendus à l'étranger et des marchés choisis. Nous allons défendre vigoureusement la réduction des subventions, des tarifs et des obstacles commerciaux internationaux. Nous allons collaborer avec des organismes internationaux spécialisés afin de donner suite aux préoccupations des Canadiens quant aux pratiques de travail, à la protection de l'environnement et aux droits de la personne. 

Un équilibre budgétaire obligatoire 

6. Nous sommes en faveur d'un gouvernement fédéral plus petit et plus efficient, finançant ses dépenses par les recettes existantes, et non pas en imposant une dette aux générations futures. Nous allons adopter des lois obligeant le gouvernement à équilibrer son budget chaque année, sauf en cas de véritable urgence nationale. 

7. Pour assurer la flexibilité des dépenses de programmes, tout en veillant à ce que le gouvernement n'équilibre pas le budget en augmentant les impôts, nous allons nous engager à limiter l'augmentation des dépenses de programmes au taux de croissance de la population et au taux d'inflation. 

Le remboursement de la dette publique 

8. Nous allons rembourser l'hypothèque que la lourde dette publique impose à nos enfants et petits-enfants en adoptant un plan prévoyant le paiement obligatoire d'un montant annuel considérable afin de rembourser la dette. Nous croyons que c'est une question de justice envers la prochaine génération et l'un des meilleurs investissements que nous pouvons faire en son nom. 

Réduction de l'imposition des particuliers et des sociétés 

15. Nous allons offrir un allégement fiscal immédiat à long terme, en nous concentrant d'abord sur l'imposition des particuliers. Cela éliminera le fardeau fiscal des familles et des gens à faible revenu. Nous voulons que tous les Canadiens puissent garder une plus grande part de ce qu'ils gagnent. 

16. Nous allons encourager les affaires et l'investissement au Canada afin d'offrir des possibilités d'emploi et une bonne qualité de vie à nous-mêmes et à nos enfants. En réduisant l'impôt sur les sociétés et les gains en capital afin de rendre le Canada plus compétitif face à ses principaux partenaires commerciaux, nous encouragerons les entreprises et les individus talentueux à s'établir au Canada. 

Reconnaître le droit historique de la common law à la propriété 

21. Nous croyons que le droit à la possession, à l'utilisation et à la jouissance de la propriété (ce qui comprend le travail et la propriété immobilière, intellectuelle et personnelle) et la liberté de contrat sont au cœur même de nos systèmes judiciaire et économique et caractérisent une société libre. Aussi, nous allons collaborer avec les provinces afin de modifier la Charte des droits et libertés afin d'y inclure ce droit, et une garantie selon laquelle personne ne sera privé de ce droit sans une compensation complète, juste et opportune et l'application régulière de la loi. 
  
Responsabilité personnelle, liberté individuelle et indépendance 

22. Nous sommes fiers de notre patrimoine de liberté individuelle et croyons que le gouvernement doit s'abstenir de s'ingérer dans la vie privée des Canadiens s'il ne peut démontrer qu'il a une bonne raison de le faire. 

23. Nous encourageons l'autonomie, tempérée par l'engagement à prendre soin de ceux qui ont besoin d'aide pour atteindre le degré d'indépendance dont ils sont capables, et de ceux qui ne peuvent prendre soin d'eux-mêmes. Nous pensons que les familles, les communautés et les organismes non gouvernementaux sont les mieux placés pour répondre aux besoins de chacun. Nous allons laisser les ressources à ceux qui sont les plus en mesure d'aider. 

24. Nous reconnaissons que la sécurité de retraite est un élément essentiel de l'indépendance. Nous allons respecter l'obligation gouvernementale envers les retraités canadiens et maintenir le soutien aux personnes âgées à faible revenu. Nous allons offrir aux futurs retraités un plus grand choix entre un régime de retraite administré par le gouvernement et des régimes privés à cotisation obligatoire. Nous allons éliminer les restrictions à l'investissement dans des régimes de retraite et permettre aux citoyens de mieux économiser en vue de leur retraite, leur donnant plus de contrôle sur leurs propres affaires. 

Un système de santé de qualité 

34. Nous croyons que tous les Canadiens devraient avoir accès à des soins de santé de qualité, peu importe leur situation financière. Nous allons accorder une plus grande liberté de choix en matière de bien-être et d'accès aux meilleurs soins et établissements de santé. 

35. Nous croyons que les besoins des patients doivent primer dans la prestation des soins de santé. Nous allons collaborer avec les provinces pour qu'elles disposent des ressources et de la flexibilité nécessaires pour trouver des méthodes plus efficaces de financement, de gestion et de prestation des soins, assurant ainsi que le choix des patients et la qualité des soins sont optimaux. 

36. Nous sommes déterminés à accorder la plus grande liberté de choix possible aux Canadiens en ce qui a trait aux produits de santé naturels, et allons imposer des restrictions seulement lorsque le gouvernement peut prouver clairement et scientifiquement que des produits sont dangereux. 

Respect des compétences provinciales 

52. Selon la Constitution du Canada, les provinces sont responsables des services sociaux, notamment la santé, l'éducation, la formation professionnelle et l'aide sociale. Nous allons respecter notre Constitution et empêcher le gouvernement fédéral de s'ingérer dans les compétences des provinces, ce qui comprend l'élaboration des politiques sociales. 
   
   
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