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Montréal, 10 juin 2000 / No 63 |
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par
Gilles Guénette
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Il semble que les temps ont bien changé, que les choses ne sont
plus aussi simples qu'elles l'étaient. Déménager est
loin d'être une activité à prendre à la légère
et nécessite aujourd'hui beaucoup plus de préparatifs. C'est
du moins ce qu'en pense le gouvernement du Québec, qui met encore
une fois cette année Prendre un enfant par la main...
L'État vous aide à maximiser vos démarches de changements d'adresse chez lui – la RAMQ, la SAAQ, la CSST, la CARRA, Placements Québec [ Votre vie au jour le jour Maintenant que vous avez effectué vos changements d'adresse – et que vous avez siphonné tout ce que vous pouviez de fonds publics – l'État vous offre une liste d'étapes à franchir et un horaire stricte à respecter pour vous éviter tout inconvénient. Ainsi dans les trois à six mois avant le déménagement: avisez votre propriétaire par courrier recommandé; décidez des tâches que vous voulez prendre en charge avant de téléphoner à une entreprise de déménagement; magasinez vos entreprises de déménagement, etc. Pas trop difficile jusqu'ici... Dans les huit à six semaines avant le déménagement: fixez la date du déménagement [première grosse décision, ne vous en faites pas, tout le Québec est avec vous]; choisissez un déménageur ou louer un camion équipé; vérifiez les modes de paiement acceptés par l'entreprise; commencez à emballer les articles rarement utilisés [ne touchez pas au téléviseur et à l'ordinateur pour l'instant]; mettez à jour l'inventaire de vos biens; départez-vous de ce qui ne sert plus. Dans les trois à sept semaines avant le déménagement: emballez les livres, les poupées du plus jeune, l'équipement de hockey de la plus vieille, votre batterie de plats Tupperware, les vêtements et les équipements sportifs hors saison; identifiez sur chaque boîte son contenu et la pièce où elle doit être déposée; prenez en note les dimensions des fenêtres du nouveau logis pour l'achat d'éventuels stores et rideaux; etc. Ne vous découragez surtout pas, bientôt disponible, une ligne 1-800... Une ou deux semaines avant le déménagement: préparez une trousse de premiers soins [on n'est jamais trop prudent]; consommez les aliments congelés [pas nécessaire de vider votre bar à ce stade-ci]; consultez les livrets d'instructions des électroménagers et des appareils électroniques afin de vérifier les précautions à prendre lors du déménagement [bien sûr, vous avez autre chose à faire, mais faites ce qu'on vous dit...]; etc. La veille du déménagement [vous pouvez maintenant vider le bar]: retirez les rideaux des fenêtres [mais évitez de vous balader à poil dans la maison]; attachez ensemble les objets encombrants comme les vadrouilles, les balais, les stores, etc. Le jour du déménagement: accueillez les déménageurs, donnez-leur vos directives et indiquez-leur les objets fragiles; enlevez la porte d'entrée pour faciliter et accélérer les déplacements; prenez la lecture du compteur d'électricité; jetez un dernier coup d'oeil dans les placards, les armoires, les recoins et derrière les portes... À l'arrivée dans votre nouveau logis: procurez-vous les clés [oui, oui, cela vous sera d'une grande utilité]; re-accueillez les déménageurs; vérifiez l'état de vos meubles et objets avant le départ des déménageurs; inscrivez les meubles endommagés, objets perdus, murs éraflés, etc. avant de signer quoi que ce soit; demeurez poli et payez les déménageurs [ils ne devraient pas vous laisser les oublier de toute façon]; asseyez-vous et prenez une grande respiration... Vous avez réussi. Vous pouvez maintenant vous donner une bonne petite tape d'encouragement dans le dos et entreprendre le réaménagement de votre foyer. Quelle chance d'avoir un État prévenant – et omniprésent! Quelle chance de pouvoir compter sur son appui moral (et souvent monétaire) lors d'épreuves difficiles! Sans lui, nous serions obligés de parfois nous arrêter pour réfléchir (Oooohhhh...). Sans lui, nous serions forcés de peser les pours et les contres et prendre seuls des décisions souvent très lourdes de conséquences. Sans lui, nous n'aurions que nous à blâmer pour nos bévues et nos oublies. Nous en serions même réduits à prendre nos propres responsabilités et à nous conduire en êtres indépendants et autonomes. Assez! C'est trop dur... À bien y penser, on est ben mieux comme on est là. Avec l'État, y'a pas de tracas!
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