Montréal, 14 octobre 2000  /  No 69
 
 
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LE
DÉFERLEMENT
DE L'ÉTAT
  
Les dépenses publiques au Canada, en pourcentage du PIB:
   
1926           15%  
   
1948           21%  
   
1966          30%  
   
1996         46%  
   
(Source: Statistique Canada) 
 
 
 
 
 
 
 
MOT POUR MOT
  
LE BON SENS ÉCONOMIQUE
DE L'ALLIANCE CANADIENNE 
  
 
          Les élections approchent et Stockwell Day a dévoilé il y a quelques jours le programme électorale de l’Alliance canadienne. Depuis son élection à la tête du parti l’été dernier, M. Day a remarquablement réussi à modifier l’image négative attachée à l’ancien Parti réformiste, en partie grâce à une ouverture sincère envers le Québec et le fait français, mais aussi en diluant les positions les plus radicales et controversées du parti.  
  
          On retrouve donc dans ce programme un peu de promesses pour tout un chacun et certains engagements carrément étatistes, comme celui d’augmenter les paiements de transfert aux provinces pour la santé, l’éducation post-secondaire et les programmes sociaux. La seule position appropriée serait pourtant de retirer complètement le gouvernement fédéral de ces domaines et de réduire les taxes ou transférer les points d’impôt correspondants aux provinces, sans aucune condition préalable.  
  
          Le programme de l’Alliance a toutefois le mérite de garder le cap dans les dossiers économiques et de refléter le bon sens d’une perspective fondée sur la compréhension du libre marché. Pour la première fois depuis au moins cinquante ans, un parti fédéral majeur ne croit plus qu’Ottawa doive subventionner les entreprises, soutenir le développement des régions, ou maintenir des sociétés d’État qui font concurrence au secteur privé.  
  
          Pour la première fois aussi depuis que l’État fédéral a commencé à gonfler les taxes et les dépenses il y a plusieurs décennies, un parti propose sérieusement de renverser la vapeur et de les réduire de façon importante. L’idéal serait bien sûr d’éliminer complètement l’impôt sur le revenu, mais un impôt réduit à deux taux en attendant un taux fixe et d'autres réductions, c’est tout de même un début prometteur qui mérite d’être appuyé. 
  
          Voici quelques-uns des engagements de nature économique les plus intéressants de l'Alliance canadienne.
 
Mettre fin aux subventions aux entreprises  
  
          Les entreprises canadiennes, grandes ou petites, créent des emplois et stimulent l'économie. Mais quand le gouvernement s'en mêle en accordant des subventions ou des faveurs spéciales, c'est habituellement les intérêts politiques qui prévalent, pas le bon sens économique.  
  
          Nombre de ces subventions sont à l'abri d'un examen public en raison de règles de confidentialité qui empêchent de savoir si les prêts ont été remboursés, si les taux d'intérêts étaient concurrentiels ou si les contribuables en ont eu pour leur argent.  
  
          Un gouvernement de l'Alliance canadienne mettra fin aux subventions aux entreprises, car ce n'est tout simplement pas le rôle du gouvernement de choisir quelles compagnies seront privilégiées, au détriment des autres. Nous allons éliminer le programme Partenariat technologique Canada, de même que de nombreux programmes relevant d'autres ministères – notamment les Organismes de développement régional, Industrie Canada et Développement des ressources humaines Canada – qui, souvent, paient les entreprises pour des emplois qu'elles auraient créés de toute façon. Ces subventions sont grandement influencées par la politique et le patronage. Nous allons collaborer étroitement avec nos partenaires commerciaux afin de réduire toutes les subventions à l'exportation et promouvoir ainsi une concurrence transparente, axée sur le libre marché.  
  
Les subventions régionales sont inefficaces  
  
          Ottawa a créé au fil des ans divers programmes afin de donner de l'argent à différentes régions du pays. On peut croire que les subventions aux régions où le taux de chômage est élevé sont une bonne idée, mais en pratique, celles-ci nuisent aux personnes qu'elles sont censées aider en freinant la croissance d'une économie qui sans cela serait florissante et créatrice d'emplois. Un gouvernement de l'Alliance canadienne va mettre fin à cette pléthore d'organismes comme l'APECA, le CDE-Q, la FEDNOR et le DEO. Notre allégement fiscal et nos investissements dans la santé, l'éducation et les infrastructures entraîneront de nouveaux investissements et offriront de nouvelles possibilités aux compagnies et aux entrepreneurs – ce qui permettra la création d'emplois plus nombreux et mieux rémunérés. De plus, nous allons maintenir un solide programme de péréquation afin d'assurer que les Canadiens de toutes les régions du pays ont accès aux services essentiels.  
  
Le gouvernement n'a pas à se mêler des affaires des gens d'affaires  
  
          Un trop grand nombre de sociétés d'État font une concurrence directe au secteur privé, alors que le gouvernement détient toujours des parts importantes dans des entreprises privées. Nous devons empêcher le gouvernement de faire concurrence au secteur privé ou d'investir dans les sociétés privées.  
  • Un gouvernement de l'Alliance canadienne vendra le 20% des parts que le gouvernement fédéral détient chez Petro-Canada – au coût actuel d'environ 1,7 milliard de dollars. Nous pensons que les Canadiens préfèrent rembourser la dette que de posséder des parts dans une compagnie pétrolière. 
  • Le ministre des Transports fédéral a reconnu que de nombreuses compagnies sont intéressées par le transport ferroviaire des passagers au Canada. Pourtant, les Libéraux continuent à financer VIA Rail, même si le réseau ne dessert pas une grande partie du pays. Nous allons privatiser VIA Rail afin d'offrir un meilleur choix aux voyageurs canadiens. 
  • SRC: Dans un univers satellisé et numérisé, qui offre des milliers de chaînes de télévision et où les médias traditionnels fusionnent avec l'Internet pour révolutionner le monde des communications, nous devons revitaliser le rôle de la Société Radio-Canada. Un gouvernement de l'Alliance canadienne permettra à la télévision de la SRC et aux fournisseurs d'accès à l'Internet de se procurer des capitaux privés, tout en assurant une propriété majoritairement canadienne et en conservant la radio publique (y compris Radio-Canada International). 
Un véritable allégement fiscal pour vous et votre famille  
  
          Le Plan de Stockwell Day pour une fiscalité juste a fait de la prospérité à long terme de tous les Canadiens sa grande priorité. Il prévoit l'augmentation du revenu disponible de tous les contribuables, peu importe leur salaire. Nous, à l'Alliance canadienne, allons mettre un terme à la discrimination fiscale envers les familles dont un conjoint reste à la maison, et donner plus de choix à tous les parents. Nous allons permettre à 1,4 million de contribuables à faible revenu de ne plus payer un sou d'impôt. Et nous allons encourager les Canadiens à investir et à épargner en vue de leur retraite. Quels effets auront ces changements? Une famille de quatre personnes ne paiera pas d'impôt sur la première tranche de revenu de 26 000 $ – ce qui constitue pratiquement le double du taux actuel qui est d'à peine plus de 13 000 $. Ainsi, chaque travailleur bénéficiera, en moyenne, d'un allégement fiscal de 1 550 $. L'allégement fiscal doit aider tous les Canadiens et nous permettre de bâtir une économie plus forte et un pays plus solide.  
  
Augmentation de l'exemption personnelle de base  
  
          Nous prévoyons augmenter l'exemption personnelle de base – le montant que vous pouvez gagner avant de payer de l'impôt – de 7 231 $ à 10 000 $. Cette mesure sera favorable à tous les travailleurs, mais ceux qui gagnent le moins seront les plus avantagés.  
  
Toutes les familles sur un pied d'égalité  
  
          De nombreuses familles préfèrent que l'un des parents reste à la maison. À notre avis, les tâches domestiques constituent un véritable travail, et le régime fiscal devrait traiter de la même façon les conjoints qui gagnent un revenu et ceux qui n'en gagnent pas. Voilà pourquoi nous voulons augmenter l'exemption de personne mariée de 6 140 $ à 10 000 $. Cela permettra aux familles dont un parent reste à la maison de gagner le même salaire exempt d'impôt que les familles à deux revenus, mettant ainsi un terme à la politique fiscale discriminatoire à leur égard.  
  
Aider tous les parents à élever leurs enfants  
  
          Sous le régime fiscal actuel, les parents ont droit à une déduction pour garde d'enfant uniquement si les frais sont encourus à l'extérieur. Nous pensons que le régime ne devrait pas faire de distinction entre les parents qui utilisent un service de garde extérieur, les parents qui choisissent de rester à la maison avec leurs enfants, et les parents dont les enfants sont gardés par un grand-parent ou un proche. Le Plan de Stockwell Day pour une fiscalité juste profitera à toutes les familles grâce à une déduction annuelle de 3 000 $ par enfant. Nous reconnaissons la valeur de l'éducation des enfants. Tout parent qui a un enfant de moins de 16 ans aura droit à cette déduction. Pas de reçus. Pas de questions. Nous maintiendrons la déduction pour frais de garde d'enfants afin que les parents qui travaillent puissent réclamer une déduction additionnelle pour les dépenses justifiables supérieures à 3 000 $, jusqu'au maximum en vigueur de 7 000 $ 
  
  
     « De tous les pays du G7, le Canada prélève l'impôt sur le revenu personnel le plus élevé, et ses taux d'imposition des particuliers sont ceux qui augmentent le plus rapidement. » 
 
 
          Tous les parents veulent que leurs enfants reçoivent une éducation de qualité. La plupart choisissent d'envoyer leurs enfants à l'école publique, mais d'autres paient très cher pour d'autres formes d'éducation. Un gouvernement de l'Alliance canadienne prendra des mesures de réforme fiscale afin de permettre à ces derniers de conserver une plus grande part de leur revenu pour l'éducation de leurs enfants, tout en respectant les compétences provinciales.  
  
Plus d'argent dans vos poches  
  
          De tous les pays du G7, le Canada prélève l'impôt sur le revenu personnel le plus élevé, et ses taux d'imposition des particuliers sont ceux qui augmentent le plus rapidement. Un gouvernement de l'Alliance canadienne prélèvera un taux d'imposition unique sur le revenu gagné après les généreuses déductions personnelles, pour personne mariée et pour garde d'enfant. De plus, la surtaxe actuelle de 5% sera abolie. Pour commencer, pendant notre premier mandat, nous passerons de trois taux à deux – un taux de base de 17% et un taux de 25% sur les revenus de plus de 100 000 $. Si nous éliminons le taux moyen et augmentons le seuil maximal, les gens auront intérêt à accepter une promotion ou à faire des heures supplémentaires, sans craindre de passer à un échelon d'imposition plus élevé. Vous ne serez plus pénalisés parce que vous avez travaillé plus fort pour vous en sortir.  
  
Diminution du prix de l'essence  
  
          Le coût de l'énergie a atteint des niveaux records en trente ans, entraînant à la hausse les prix de l'essence, du diesel et du mazout. Cependant, les taxes élevées continuent de frapper durement les Canadiens chaque fois qu'ils font le plein d'essence. Les consommateurs paient autant pour les taxes que pour l'essence. Un gouvernement de l'Alliance canadienne éliminera la « taxe sur la taxe » en supprimant la TPS imposée sur les autres taxes fédérales et provinciales, et éliminera l'augmentation « temporaire » de la taxe d'accise fédérale de 1,5 cent. Ainsi, le prix du litre d'essence diminuera de près de 3 cents – plus encore si les provinces emboîtent le pas. Nous allons également réduire de 50% la taxe d'accise fédérale sur le diesel afin d'aider les Canadiens, notamment les agriculteurs et les camionneurs.  
  
Réduire les charges sociales  
  
          Les charges sociales constituent une taxe directe sur la création d'emplois. Nous voulons faciliter la tâche, pas la compliquer, aux entreprises qui veulent embaucher du personnel et créer de nouveaux emplois, mieux rémunérés. À cette fin, nous allons réduire les cotisations des employés à l'AE de 2,40 $ à 2,00 $ par tranche de revenu de 100 $ – jusqu'à 156 $ de moins par année – et celles des employeurs de 3,36 $ à 2,40 $ par tranche de 100 $. Tout le monde y gagnera: les employés auront un meilleur salaire et les employeurs pourront engager plus de personnel.  
  
Réduire la taxe sur l'investissement 
  
          Les entreprises doivent accumuler des fonds pour engager du personnel, faire de la recherche et prendre de l'expansion. En éliminant les obstacles à l'investissement, nous favoriserons l'économie, qui sera plus prospère. Actuellement, les deux tiers des gains en capital sur l'investissement sont imposables. Un gouvernement de l'Alliance canadienne réduira le taux d'inclusion à 50%.  
  
Réduire l'imposition des entreprises de haute technologie 
  
          Le régime fiscal actuel favorise certaines entreprises au détriment d'autres. Les fabricants bénéficient d'un taux d'imposition spécial de 21%, alors que d'autres entreprises – notamment les sociétés de haute technologie et les industries de services, qui créent le plus d'emplois – paient un taux de 28%. Le régime actuel pénalise les entreprises de la nouvelle économie, qui stimulent la croissance. Un gouvernement de l'Alliance canadienne égalisera les taux à 21%, donnant ainsi des conditions égales à tous.  
  
Réduire l'imposition des petites entreprises 
  
          75% des entreprises canadiennes comptent moins de 5 employés. Les petites entreprises resteront le moteur de notre économie au vingt-et-unième siècle. En réduisant les impôts qu'elles doivent payer, nous aiderons les petites entreprises existantes à croître et à prospérer, et encouragerons les nouvelles entreprises à faire le grand saut. Nous allons réduire le taux d'imposition des petites entreprises sur la première tranche de revenu de 200 000 $, de 12% à 10%, afin de les aider à réussir et à prendre de l'expansion.  
  
Un plan concret de remboursement de la dette 
  
          Le Canada a besoin d'une stratégie de réduction de la dette équilibrée et responsable. L'Alliance va adopter une approche à deux volets:  
1. Un plan de réduction de la dette régi par la loi, précisant le montant minimal devant être alloué au remboursement de la dette chaque année. Nous commencerons par 6 milliards par année. Ce montant augmentera parallèlement à l'économie, jusqu'à ce que la dette ait disparu.  
2. L'allocation des fonds « excédentaires » au remboursement de la dette. Un gouvernement de l'Alliance canadienne agira comme toute famille prudente. Quand nous aurons plus d'argent que prévu, nous consacrerons 75% de cet excédent au remboursement de notre hypothèque nationale – PAS à de nouvelles dépenses. C'est le meilleur choix que nous puissions faire pour assurer l'avenir de nos enfants. En Alberta, un plan similaire a permis d'éliminer la dette nette de la province des années avant la date prévue, même quand le prix du pétrole connaissait une baisse quasi record. Avec l'ancien ministre des Finances de l'Alberta Stockwell Day comme chef de l'Alliance canadienne, nous prévoyons faire la même chose pour l'ensemble du Canada.
  
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