Plus
qu'un mensonge, un piège!
S'il existe au sein d'un groupe des gens privés de liberté
(des prisonniers par exemple), peut-on dire que ce groupe est libre? Faut-il
que la majorité absolue des individus soit libre? Que la totalité
le soit (et dans ce cas, il ne peut exister de peuple libre)? Les deux
tiers ou les trois quarts?
En réalité, il n'existe pas de définition de la liberté
du peuple pour la bonne raison qu'elle est indéfinissable. En revanche,
une « société libre »
est tout à fait concevable car on considère alors le principe
de fonctionnement de la société, qui dans ce cas serait respectueux
des droits des individus.
Disposer de soi-même signifie être libre et responsable. Le
principe est facilement applicable à un individu mais il est très
difficile d'imaginer ce que veut dire qu'un peuple peut disposer de lui-même.
Cela pourrait signifier que le peuple dans sa totalité, mille, un
million, un milliard d'individus, est libre de vivre comme il l'entend,
de choisir le gouvernement qu'il désire et les lois qu'il devra
respecter. Mais cette notion est extrêmement perverse car elle accepte
implicitement la dictature de la majorité qui pourra exercer des
contraintes sur les minorités qu'elle souhaitera opprimer. Le droit
du peuple, conséquence de sa « liberté »
autorise donc que ses membres subissent le joug de la volonté générale.
« Le droit des peuples va à l'encontre du droit des individus
car il implique le droit du peuple à disposer des individus qui
le composent, ceux-ci étant alors victimes d'une majorité
élue ou d'une minorité influente ou armée à
qui la loi confère le privilège de décider pour tous.
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Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes est en fait un
fantastique leurre qui n'a été élevé au rang
de valeur fondamentale que dans un seul but: éluder la question
du droit des INDIVIDUS à disposer d'eux-mêmes. Le droit des
peuples va même à l'encontre du droit des individus car il
implique le droit du peuple à disposer des individus qui le composent,
ceux-ci étant alors victimes d'une majorité élue ou
d'une minorité influente ou armée à qui la loi confère
le privilège de décider pour tous. Ce droit est donc la consécration
de la vision communautarienne, qui fait de l'individu une fraction au service
et à la merci de l'ensemble, en opposition totale avec l'idée
individualiste qui fait de la liberté individuelle la seule liberté
qui soit.
Est-il étonnant de voir les gouvernants et représentants
de l'État défendre avec tant d'ardeur cette pseudo-liberté,
ce faux droit? Absolument pas si l'on a compris qu'ils sont les bénéficiaires
de cette situation qui confisque aux individus le droit de disposer d'eux-mêmes
pour le remettre entre les mains du « peuple »
et donc de ses représentants. Car il ne faut pas perdre de vue cette
idée très claire dans la tête des collectivistes qui
nous gouvernent et s'offrent le luxe de décréter quels sont
nos droits et nos devoirs (ou plutôt leurs droits et nos devoirs):
le peuple n'est qu'une masse inerte à qui seul un gouvernement peut
donner vie, un monstre barbare qu'il faut éduquer, punir, surveiller,
conseiller, que dis-je, commander! Le peuple en tant que tel n'est digne
d'aucune responsabilité. Seuls ses représentants, seul l'État
sont capables de juger, sont aptes à disposer.
Le « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes
» est donc le synonyme politiquement correct du «
droit des gouvernements à disposer des individus ».
C'est pourquoi il est du devoir des libéraux non seulement de dénoncer
ce « droit » car il repose sur un principe abstrait
et absurde (la liberté du peuple) mais surtout de le combattre car
il est l'antithèse de la liberté individuelle, pilier d'une
société libre.
Promettre aux peuples le droit de disposer d'eux-mêmes est donc plus
qu'un mensonge, c'est un piège!
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