«
Improductive et démobilisante »
Où est le problème? À bien y penser, avez-vous réellement
le choix en tant que parents d'envoyer vos enfants dans telle ou telle
école? Sauf exception, il n'y a aucune concurrence vis-à-vis
ou intra muros à l'école publique dans la région
desservie par la Commission scolaire de la Côte-du-Sud (Montmagny-L'Islet).
D'ailleurs, pas besoin de chercher de midi à quatorze heures car
c'est le ministre de l'Éducation lui-même, François
Legault en personne, qui jugeait « improductive et démobilisante
» une étude conjointe de l'Institut économique
de Montréal et de l'Institut Fraser comparant les écoles
secondaires du Québec entre elles. L'étude, intitulée
Bulletin des écoles secondaires du Québec, Édition
2000, a été réalisée par Richard Marceau
(professeur à l'ÉNAP) et Peter Cowley (chercheur à
l'Institut Fraser) et est disponible en ligne à l'adresse suivante:
http://www.iedm.org/ecoles/bulletintro_fr.html.
Elle a fait l'objet d'un résumé dans la revue L'actualité.
Or j'écoutais, le 30 octobre à l'émission Liza
qui passe sur l'heure du midi à la télé de Radio-Canada,
une discussion sur le « Palmarès » de la
revue L'actualité; les critiques de cette comparaison disaient
en substance que si des écoles ont une mauvaise cote (généralement
des écoles publiques), c'est parce qu'elles n'ont pas suffisamment
de « bons élèves »
et qu'elles manquent d'« argent », de «
moyens ». Le mode de fonctionnement du régime public
n'aurait rien à se reprocher. C'est la même réponse
que l'on nous sert dans le domaine de la santé « publique
»: s'il y a des listes d'attente et que l'on vous traite comme
un numéro, c'est qu'il y a trop de « mauvais
malades » et pas assez d'« argent ».
« Si vous ne pouvez pas comparer, comment pouvez-vous choisir le
meilleur produit au moindre coût ? L'école publique, comme
la santé publique d'ailleurs, est réellement dans un cul-de-sac
si elle en est rendue à refuser non seulement la concurrence, mais
la simple comparaison. »
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Si vous ne pouvez pas comparer, comment pouvez-vous choisir le meilleur
produit au moindre coût? L'école publique, comme la santé
publique d'ailleurs, est réellement dans un cul-de-sac si elle en
est rendue à refuser non seulement la concurrence, mais la simple
comparaison.
Une autre émission télévisée (Droit de parole
à Télé-Québec) présentée le 3
novembre nous demandait si nous faisions encore confiance à l'école
publique. À cette occasion, un « intervenant »
du réseau public suggérait au gouvernement, le plus sérieusement
du monde, qu'il remette au réseau public les économies réalisées
avec le réseau privé (en effet, il en coûterait quelque
2400 $ moins cher, par élève, dans le réseau
privé subventionné par rapport au réseau public);
les défenseurs du réseau public expliquent cette différence
par le trop grand nombre d'handicapés, etc., dans le réseau
public (apparemment qu'il n'y aurait pas que les élèves qui
soient handicapés...).
Avez-vous bien compris le « raisonnement » de
cet « intervenant » (je mets ce dernier mot entre
guillemets car il est un mot passe-partout dont l'usage a été
généralisé par les étatistes)? Si moi j'étais
payé par le gouvernement (donc par vous-même, via les impôts)
pour vous offrir un produit que vous achetez d'un concurrent, parce qu'il
vous coûte via les impôts 2400 $ moins cher et
qu'il est de meilleure qualité, et que je vous demande, en plus
de ce que vous avez déjà payé, de me payer la différence
de prix parce que j'ai eu des problèmes de production, vous me diriez
d'aller au diable n'est-ce pas? Et vous auriez raison.
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