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Montréal, 9 décembre 2000 / No 73 |
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par
Olivier Golinvaux
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L'admirable formule que voici! Son auteur, Valéry Giscard d'Estaing,
revendique haut et fort la lecture d'Edmund Burke comme source d'inspiration.
Dommage que monsieur le Président n'ait pas été inspiré
de la sorte à l'époque où il sévissait à
l'Elysée. Qui sait? Je me prends à imaginer que de salutaires
lectures auraient pu alors adoucir la pente technocratique et keynésienne
sur laquelle cet enarque pur sucre se plaisait à surfer,
flanqué de son acolyte Raymond Mais ne boudons pas notre plaisir et saluons ce sursaut de réalisme libéral. Pour tardif et timide qu'il soit, il n'en existe pas moins. V.G.E. met très justement le doigt sur la plaie purulente qui infecte la culture politique des français: la statolâtrie. Je me permets en quelques lignes d'en rajouter une petite – et énième – couche. Exception hypocrite Exception française est une expression hypocrite sous laquelle se cache – à peine – le culte du dieu Status. Brandie comme un bâton de maréchal, exception française est une expression que le politicard franchouillard vocifère à quiconque prétend remettre en question les fameux services publics – des monopoles, en clair. V.G.E. en fait d'ailleurs le constat désabusé, lorsqu'il constate que le Président Chirac et le première ministre Jospin, devant leurs homologues européens, entonnent en coeur la balade du service public.
À l'occasion de cette chronique, je vous ai déjà abreuvé – voire saoulé – des mantras que l'on récite ici pour se protéger des vampires du capitalisme: service public, intérêt général, prérogatives de puissance publique, principes républicains, citoyenneté et tout le saint frusquin du pater noster étatique. Avec le mot du jour, nous abordons avec majesté l'ensemble de cette liturgie, globalement, transversalement. Exception française est une expression parapluie qui vise à conférer aux sirènes étatiques une double caractéristique d'une remarquable perversité:
Exception giscardienne D'ailleurs, en parlant de grandeur, voici une petite et amusante anecdote giscardienne. Il y a quelques années, Giscard avait relevé qu'en l'an 2000, la population française allait représenter quelque chose comme 1% de la population mondiale. Un député RPR, président d'une commission parlementaire, s'était alors offusquer de ce que En cette fin d'année, l'exception française sévit toujours. L'inversion du calendrier électoral? Pour quoi faire? Pour la Je le crains, les années à venir, pour ce qui est de la perspective qui est la nôtre, n'auront malheureusement rien d'exceptionnel ...
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