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Montréal, 17 mars 2001 / No 79 |
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par
François Tremblay
Les lois antigang ne sont qu'une nouvelle manifestation de l'État-policier – le petit cousin bâtard de l'État-providence. La condamnation de quatre personnes liées aux Rock Machines, le 3 mars dernier, démontre la véracité de cette proposition. Un des condamnés a reçu une sentence de plus de six ans de prison pour gangstérisme, tandis que les autres ont été condamnés à plus de trois ans de prison. D'autres peines pour trafic et possession de stupéfiants se sont ajoutées. La défense entend porter la cause en appel. |
Le procureur de la Couronne a expliqué que le processus n'a eu aucun
effet dissuasif. Ceci est pour le moins bizarre. Les accusés n'ont
en effet commis aucun crime au sens objectif du terme! Peut-être
que le procureur aurait dû expliquer comment dissuader quelqu'un
accusé d'un non-crime de ne pas recommencer.
Loi dans vacuum Les lois contre le gangstérisme affectent toute personne qui participe aux activités d'un groupe dont au moins un des membres est un criminel depuis cinq ans, et qui est Cette loi existe dans un vacuum, sans base ni fondement, attribuant aux membres d'un groupe moins de droits qu'aux autres individus, et brisant la liberté d'association. Elle n'existe que pour empiéter sur les droits des citoyens en utilisant comme prétexte le phénomène des gangs. Les guerres sont un outil essentiel pour les États qui tentent de rendre l'opinion publique favorable à l'accaparement gouvernemental du pouvoir, comme nous l'observons avec la guerre à la pauvreté, à la drogue, et ici au Québec la guerre contre les motards. Récemment, au fait, une autre nouvelle a fait surface à l'effet que l'Agence des douanes et du revenu ouvre des lettres provenant de l'étranger dans le but de faire respecter les lois antidrogues. Nous savons déjà que le gouvernment participe à des programmes internationaux d'écoute électronique et qu'il n'a pas peur de la censure au nom du
Évidemment de telles mesures ne pourraient exister sans l'idée sous-jacente que les cibles de la Nouveau/vieux réflexe Les accusations de gangstérisme ne sont qu'une nouvelle manière de mettre en vigueur la Au diable la liberté d'association! Il vaut mieux essayer d'aller ramasser des votes en ayant l'air de faire quelque chose. Pourtant, s'il y en a qu'il faudrait accuser de gangstérisme, ce sont bien les députés du Bloc Québécois, qui ne semblent pas dédaigner le vol et la censure pour arriver à leurs fins. Il faut rejeter avec vigueur ces nouvelles lois de crimepensée. Après les lois contre la haine qui envoient en prison pour des mauvaises pensées (quelquefois reflétées dans de mauvaises paroles ou mauvais écrits, mais souvent sur une simple présomption), nous avons maintenant les lois contre les gangs pour nous condamner sur la base de nos appartenances. Un crime est un crime, qu'importe ce que la personne pense ou ne pense pas: nos systèmes de justice devraient en être avisés. |
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