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Montréal, 9 juin 2001 / No 84 |
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Considérant que vous êtes mon ennemi – conceptuellement parlant – je vais reprendre à mon compte un de vos propos: En fait, l'implacable – que dis-je, l'extraordinaire – logique de l'argumentation qui vous amène à conclure que « La "guerre contre la pauvreté" ne peut en fait être qu'une guerre contre les Jean-François
Labadie
Faculté
de médecine
Université
de Montréal
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Chers libertariens,
On ne peut nier qu'il existe un pouvoir dit économique. Ne faudrait-il
alors, comme tout autre pouvoir, l'encadrer, le baliser?
Mathieu
Delarue
Réponse de Martin Masse: Monsieur Delarue, Votre question est très pertinente mais la réponse que vous suggérez, fondée sur une mauvaise compréhension de la notion de pouvoir, sous-tend malheureusement l'attitude très négative de beaucoup de gens envers l'économie capitaliste. Laissez-moi d'abord vous parler du pouvoir politique. Comme vous le savez, celui-ci est exercé par une seule instance décisionnelle, l'État. Dans notre régime parlementaire britannique, au contraire de systèmes un peu plus équilibrés comme celui des États-Unis, le pouvoir est très concentré. Les décisions se prennent en théorie par l'ensemble de nos représentants élus au Parlement, mais on sait que les contrepoids qui avaient naguère une influence (la Couronne, le Sénat) n'en ont plus aujourd'hui et qu'en réalité, c'est le cabinet, et même le bureau du premier ministre, qui décident de presque tout. Historiquement, la liberté politique a été acquise, dans quelques pays libéraux en Occident, par des révolutions ou par un encadrement et un balisement graduels du pouvoir du souverain, pour employer vos termes. Mais même dans ces pays libéraux, la croissance des États-providence au 20e siècle, la nationalisation de nombreux secteurs économiques, l'intervention de plus en plus poussée des bureaucraties dans tous les aspects de nos vies, de même que la concentration du pouvoir décisionnel que je viens d'évoquer, ont fait en sorte que le pouvoir politique est devenu extrêmement concentré et donc dangereux, comme au temps des monarques absolus. Notez qu'il s'agit d'un pouvoir réel, un pouvoir de coercition, auquel personne ne peut échapper sous peine de sanction légale. Si vous refusez de payer vos impôts ou de vous conformer aux milliers de règlements qui s'ajoutent chaque année à l'arsenal légal de nos dirigeants, vous risquez une amende ou la prison. Puisque vous êtes d'accord avec le principe de la limitation du pouvoir, je suppose que vous n'êtes pas tout à fait fermé à la proposition centrale du libertarianisme, qui est que le pouvoir de l'État doit être le plus limité possible pour que les individus puissent jouir de la liberté. Qu'en est-il maintenant du présumé pouvoir économique que vous évoquez? Au contraire du pouvoir politique, il n'est aucunement concentré. Il n'existe aucune instance décisionnelle qui gère de façon centralisée et cohérente une force coercitive dans le domaine de l'économie. Les décisions économiques se prennent chaque jour par des millions de consommateurs, de travailleurs, d'employeurs, de gestionnaires, d'investisseurs, etc. Dans une économie de marché, chacune de ces décisions résulte d'une évaluation des intérêts propres de celui qui décide et se fait sur une base volontaire. Ce sont les échanges et les contrats entre deux ou plusieurs parties qui sous-tendent tous les rapports économiques, pas l'autorité d'un pouvoir qui s'appuie sur la force comme c'est le cas de la politique. Même les plus gros joueurs en économie, tels que Microsoft ou McDonald's, n'ont qu'un pouvoir de persuasion et dépendent du bon vouloir des consommateurs. Ils n'ont un On entend constamment les manifestants et idéologues anticapitalistes s'attaquer au pouvoir global de McDonald's. Personnellement, je ne vais jamais manger chez McDonald's, je trouve que leur bouffe est franchement dégueulasse. Quel pouvoir a donc cette chaîne de restaurants sur moi? Strictement aucun. McDonald's n'a de Lorsque les contrats et les droits de propriété de chacun sont respectés, nous sommes parfaitement libres de faire ce que nous voulons dans la sphère économique, et il n'y a donc logiquement aucun pouvoir à encadrer ou à baliser. Personne n'est forcé d'acheter quoi que ce soit, de travailler où que ce soit, de produire ou de vendre quoi que ce soit. Être libre ne signifie pas évidemment que nous pouvons obtenir tout ce que nous désirons et que tout est parfait. On peut détourner les mots de leur sens et affirmer qu'en effet, les pauvres ne sont pas Vous noterez qu'il existe un lien direct entre les sphères politique et économique. Lorsque le pouvoir politique est fort, il tente systématiquement de Bref, oui, on peut nier qu'il existe un pouvoir dit économique, et qu'il faille le baliser et l'encadrer. Le seul véritable pouvoir en effet, c'est celui de l'État, et c'est lui qui est un danger pour notre liberté. Bien à vous, M. M. Combien au juste l'industrie des tabatiers vous a-t-elle payé pour leur faire ces gentils clins d'oeil? Allez, continuez à vous empoisonner, vous et votre entourage, à la Marlboro Nicolas
Villain
France
Réponse de Martin Masse: Monsieur Villain, Vous n'avez sans doute pas saisi la mission de notre magazine, qui est de promouvoir des principes et des idées, et non de faire de la promotion sur commande ou même de défendre un comportement en particulier. Je ne fume pas, ni la cigarette ni la marijuana, et je n'encourage personne à le faire, mais avec mes collègues je défends le droit de ceux qui veulent fumer en toute quiétude de faire ce qu'ils désirent avec leurs corps. Pour d'autres arguments sur cette question, voir dans ce numéro À QUI APPARTIENT NOTRE CORPS?, p. 2, LES FUMEURS DANS LE COLLIMATEUR, Bien à vous, M. M. |
Si vous en avez marre de vivre dans une société où l'hystérie nationaliste domine tous les débats; dans un pays où les taxes, les réglementations omniprésentes et le paternalisme des gouvernements briment la liberté individuelle et restreignent le dynamisme économique; dans une culture où le moutonnisme et l'égalité dans la médiocrité sont plus valorisés que l'individualisme et la compétition; dans un monde intellectuel où les soi-disant |
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