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Montréal, 5 janvier 2002 / No 95 |
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par
Alain Renaud
Les médias ont fait écho à plusieurs reprises de la difficulté pour de nombreuses familles à se trouver un logement, difficulté imputable principalement au taux d'inoccupation fort bas dans la région métropolitaine de Montréal. Pour certains, la cause est due à une certaine vigueur économique de notre région et au retour – en appartement – d'un grand nombre de jeunes travailleurs. D'autres soulignent, avec raison également, qu'il ne se construit plus de façon significative d'immeubles locatifs. Mais avec le taux d'inoccupation que nous connaissons, au contraire, les investisseurs devraient se lancer à corps perdus dans la construction d'immeubles à appartements. Finalement, à écouter certains représentants des locataires, le problème est essentiellement tributaire d'une pénurie de logements sociaux, d'où la nécessité pour les trois paliers de gouvernements de réinvestir massivement dans ce créneau. |
Mais que s'est-il donc passé dans l'immobilier locatif pour qu'en
quelques années, on passe d'un taux d'inoccupation souvent supérieur
à 5% (à l'avantage des locataires) à un taux inférieur
de 2% du point d'équilibre?
Vingt ans d'ingérence et de réglementation Pour les principaux intéressés que constituent les propriétaires d'immeubles, la pénurie de logements au Québec se situe à un tout autre niveau. Pour eux, c'est 20 ans d'ingérence et de réglementation par le gouvernement du Québec qui fait en sorte qu'il est pratiquement impossible pour la majorité des propriétaires de contrôler et de rentabiliser leur investissement.
Le problème est d'autant plus aigu que le propriétaire dans
le Grand Montréal a un
Parlez-en à votre entourage. Dites que vous venez d'acheter un quadruplex.
Les qualificatifs seront nombreux. Ah! tu t'achètes du trouble.
Ah! ton locataire a tous les droits. Ah! tu seras
Malheureusement, force nous est de constater que ces propos ont du sens
malgré qu'il ne faut pas inclure tous les locataires dans la même
catégorie.
C'est ainsi que le gouvernement du Québec déposa en juin dernier, un projet de loi dont l'objet est de permettre à la Régie du logement de statuer en matière de prélocation. Malgré le fait qu'un logement constitue un bien de plusieurs milliers de dollars, malgré le fait que le propriétaire se doit de vérifier si le locataire est capable de payer le montant de loyer et qu'il possède de bons antécédents pour ne pas troubler la jouissance paisible des lieux, malgré le fait que le propriétaire est responsable de maintenir un climat de tranquillité dans l'immeuble, il devra louer sur simple présentation d'identité (nom, prénom, adresse, date de naissance, propriétaire actuel). Louez un film vidéo et vous aurez droit à une enquête complète! Louez un logement de
Une autre aberration du système dans lequel nous vivons consiste
en la possibilité pour ce tribunal de diminuer le coût d'un
nouveau loyer malgré le libre consentement des parties. Actuellement,
pour un nouveau locataire, la loi oblige le propriétaire à
indiquer le loyer précédemment payé et même
si le nouveau locataire accepte – en toute conscience – de payer un loyer
plus élevé, il pourra s'adresser plus tard à la Régie
du logement pour obtenir une diminution. Quelle aberration! Imaginez la
situation qui a été portée à notre attention:
des propriétaires ont accepté d'entreprendre des rénovations
supplémentaires en retour d'une augmentation substantielle de loyer.
Le locataire après la prise de possession du logement exige une
diminution du loyer en fonction du loyer précédent. Sa signature
a-t-elle autant de valeur que la signature d'un propriétaire?
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