Montréal, 5 janvier 2002  /  No 95  
 
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COURRIER DES LECTEURS / READERS' CORNER
 
LES FUMEURS NE DOIVENT PAS 
ÊTRE DÉFENDUS
  
Bonjour,  
  
          j'aimerais contester l'article intitulé « LES FUMEURS, DES CITOYENS DE SECONDE CLASSE » par Conrad Royer. 
  
          Je trouve que les fumeurs n'ont même pas le droit d'être défendu comme l'a fait ce monsieur. J'ai 19 ans, et depuis tout petit, je déteste la fumée de cigarette, mes parent fument, et j'en ai ras le bol, quand je sors de chez moi, d'être enfumé, où que j'aille (dans la rue, l'arrêt de bus, le quai de la gare, le restaurant, et j'en passe). 
  
          De plus, les fumeurs n'hésitent pas à fumer, même là où c'est interdit! À la fin de son article, ce monsieur dit: « Est-ce qu'on interdit aux personnes qui se parfument de circuler dans les centres d'achat? », eh bien je vais lui répondre: si on interdit pas les personnes qui se parfument, c'est parce que ça ne nuit pas à la santé!  
  
          Je juge IMMORAL l'article de Conrad Royer! 
  
          Merci beaucoup. 
  
J. V.
Belgique
  
  
 
  
LE CANADA EST PLUS COMPLEXE 
QU'UNE JOUTE DE FOOTBALL
 
 
Cher Monsieur Valentine, 
  
          J'ai lu avec grand intérêt votre lettre THE POLITICAL LESSON OF THE 2001 GREY CUP IN MONTREAL (le QL, no 94). Comme j'aimerais que vous ayez raison. Je crains cependant qu'il soit utopique de rêver d'un pays basé sur l'harmonie entre les deux peuples qui l'ont fondé en 1867. 
  
          Le Canada a vu le jour et se maintient grâce à la politique et aux subventions. Plus que cela, les deux nations fondatrices qui en sont soi-disant le fondement sont depuis longtemps en déséquilibre démographique et on sait que les échanges culturels et amicaux sont bien difficiles entre l'éléphant et la souris. 
  
          Je me souviens encore de cette belle journée de 1995 où les Canadians étaient venus à Montréal dire aux Québécois combien ils les aimaient. Le référendum a été gagné par les fédéralistes et depuis rien n'a changé. « Paroles, paroles et paroles », comme le dit si bien la chanson. J'ai toujours pensé que Québécois et Canadians s'entendraient à merveille s'il n'y avait pas de Canada. Eh oui, pris individuellement, les Canadians sont charmants, mais deviennent intraitables comme nation. Que voulez-vous, c'est comme ça. Tout est politique. Même Air Canada – qui est pourtant une compagnie privée – ne veut rien savoir du français. 
  
          Je ne voudrais pas vous enlever vos douces illusions, cher Monsieur Valentine, et vous me semblez un fort honnête homme, mais la gestion d'un pays me semble infiniment plus complexe qu'une joute de football. 
  
          Je continuerai à vous lire, c'est toujours très agréable. Qui sait si le dialogue ne nous amènera pas un jour, sinon à nous aimer, du moins à nous respecter comme nations voisines. 
  
Gaétan Roy
Longueuil (Québec)
  
 
 
 
 
DOMMAGE POUR LE CINÉMA QUÉBÉCOIS
  
 
Re: LE CINÉMA QUÉBÉCOIS EN FRANCE: C'EST ZÉRO, le QL, no 94 
  
Bonjour, 
 
          Je vous écris pour faire part de mes regrets quant au faible succès du cinéma québécois en France, je trouve cela vraiment dommage, alors que vous êtes envahis par nos films français que je qualifierais de « plates », sans rien d'extraordinaire. Il arrive quelques fois, à tous les 3 mois, de trouver un film québécois sur nos chaînes françaises, c'est très rares et jamais en début de soirée. Je le redis, quel dommage... 
  
Stan
 
  
  
  
À VOT' BON COEUR
 
 
          Autrefois, on disait que les pauvres avaient besoin d’argent. De nos jours, on prétend qu’ils doivent se faire soigner. 
  
          Autrefois, les pauvres n’étaient pas des démunis, voire des malades mentaux… Il y avait une certaine dignité dans le fait d’être pauvre, somme toute. Le folklore populaire ridiculisait ceux qui grattaient le sou de trop près. L’avarice de Séraphin Poudrier soulevait l’indignation générale de tout un chacun. 
  
          La règle commune à tous, c’était de vivre sa misère honnêtement, sans chercher des noises à qui que ce soit. Plus d’une chaumière se dotaient d’un banc de quêteux, un endroit où le misérable pouvait passer une nuit bien au chaud avant que de repartir le lendemain pour affronter son lourd destin. Les gens donnaient aux vagabonds, sous la crainte d’être frappés du mauvais oeil. C’était un devoir que d’offrir le gîte et la nourriture au quêteux qui battait la semelle d’une paroisse à l’autre. 
  
          Ce monde n’existe plus, quoi qu’il en soit. Il a cédé la place aux professionnels de la misère humaine. 
  
          Autrefois, la charité était une relation entre deux personnes, celle qui souffre et celle qui apporte du secours. Aujourd’hui, la charité est bien ordonnée et elle se vit par procuration: deux dollars ici et là, pour nourrir la bureaucratie ou construire des maisons de fous pour les pauvres 
  
          Prenez un numéro, les démunis… Tournez à droite, à gauche. Remplissez le formulaire A, B ou C. Vous souhaitez vous sortir de la misère? Passez dans le labyrinthe bureaucratique… Apprenez le nouveau catéchisme de votre agent d’aide socio-économique. Faites-vous rééduquer par quelques « gentils organisateurs » qui vous nourriront de paraphrases marxistes-léninistes dans l’attente de l’avenir radieux, lequel correspond au moment où ils auront enfin les pleins pouvoirs pour commettre leurs expériences de laboratoire social.... Laissez-les faire et il y aura bientôt huit personnes pour visser une ampoule et dix autres qui pédaleront pour l’alimenter en électricité… 
  
          Assistez à des séances collectives d’éducation populaire ou bien suivez des formations adaptées au plus petit dénominateur commun... Visionnez la dernière production vidéo du ministère avec vos camarades d’infortune. Les comédiens vous expliquent, sur le ton de l’émission pour enfants Passe-Partout, que la recherche d’un emploi s’apparente à une chasse au trésor. Si vous vous tenez tranquilles pendant le visionnement, on vous donnera des friandises à la sortie. Pour le trésor, vous repasserez nous voir la semaine prochaine lors d’une nouvelle session d’intervention... Pauvres démunis! On leur bourre le crâne sans leur remplir les poches. 
  
          Autrefois, les pauvres n’étaient pas riches. Aujourd’hui, les démunis sont traités comme des aliénés. Il leur faut des camps de réinsertion sociale, des camps de rééducation ou des goulags animés par des travailleurs sociaux qui doivent forcément véhiculer les valeurs inhérentes à la Grande Idée. 
  
          Vous manquez d’argent? Cherchez votre Moi intérieur… 
  
          Le temps des Fêtes est propice à la réflexion sur les valeurs humaines qui nous animent. Je crois, naïvement, que les pauvres ont besoin de pain et d’argent. Je propose de démolir nos goulags. Le Conseil du patronat devrait être d’accord avec ça... 
  
          Laissons aux cent personnes les plus riches du pays les petites productions vidéo du ministère ainsi que le devoir de ne pas vivre en Séraphin Poudrier. Après tout, ils possèdent tout ce que les pauvres ont besoin: des bidous. Des bidous et pas de sermons, viande à chien! 
  
          À vot’ bon coeur messieurs, dames… 
    
Gaétan Bouchard
Trois-Rivières
  
  
  
 
L'INCULTURE ÉCONOMIQUE PRÉVAUT EN FRANCE
  
  
Re: L'IMPLOSION ÉTATIQUE ET L'AVENIR DU LIBÉRALISME EN FRANCE, le QL, no 59 
  
          Ça fait plaisir d'entendre la voix du libéralisme en français, sur internet. Ce que décrit Lemennicier est intégralement juste. Le terrorisme intellectuel règne en France et il est honteux de se dire libéral dans ce pays. D'ailleurs la presse et les médias ne parlent que des « ultra libéraux », pour mieux dénigrer la pensée libérale, qui n'a pourtant pas à rougir de ses accomplissements (certainement moins que la pensée marxiste, pourtant encore omniprésente quoique de façon plus masquée que par le passé). 
  
          Lemennicier parle de l'inculture économique totale qui prévaut en France, et il a absolument raison. Permettez-moi de citer une anecdote pour mieux l'illustrer. J'ai travaillé pour Cap Gemini, très grande affaire de services informatiques d'origine française, partie avec succès à la conquête du monde (ce genre de cas illustre de quoi seraient capables les entreprises françaises si elles étaient un peu libérées de tous nos carcans!). Dans ce genre de boîte on fait beaucoup de travaux pour de grands donneurs d'ordre publics ou parapublics (leur rôle a été et reste structurant dans l'économie... Encore l'exception française!), comme EDF, la SNCF, France Telecom..., etc. 
  
          Les informaticiens d'un groupe comme Cap sont des gens jeunes qui travaillent au forfait (contrat à coût et durée limités) pour livrer des systèmes complexes conformément aux spécifications du donneur d'ordre. Cela se fait souvent dans des conditions très difficiles et le contraste est très très frappant entre le professionnalisme et le dévouement de ces jeunes informaticiens et le laisser-aller, la négligence, l'état d'esprit négatif des clients fonctionnaires (il faut être plus nuancé, c'est une tendance statistique que je décris et bien des personnes font exception bien sûr).  
   
          Eh bien nos jeunes informaticiens de Cap, pour qui votent-ils? Majoritairement à gauche. Ils n'ont rien compris des enjeux et ils continuent de soutenir un pouvoir politique qui accroît le poids de l'État et des fonctionnaires dans notre pays, alors même qu'ils sont extrêmement bien placés pour mesurer l'injustice de la situation et la différence de traitement entre salariés du secteur privé et employés archi protégés (et aussi bien payés) du secteur public ou parapublic. 
   
          Comment sortir de l'impasse dans laquelle nous nous trouvons? Cela ne pourra se faire que par une prise de conscience par l'opinion, des vrais enjeux de notre temps. Et par l'acceptation du principe de réalité (Lemennicier dit avec raison qu'il est refusé en France). Seules l'éducation et l'information permettront d'y parvenir. Et Lemennicier décrit justement la situation archi verrouillée dans laquelle nous sommes actuellement en France, sur ce plan. Alors quels espoirs? Internet... Cela fait longtemps que je pense qu'on devrait créer un site intitulé « francelibre.fr » où s'exprimeraient les grandes signatures du libéralisme français (malheureusement vieillissantes), les Claude Imbert, Jean-François Revel et autres... En attendant une relève qui doit bien exister! 
  
          Et d'ici là, merci aux cousins canadiens! 
  
          Cordialement, 
 
Paul Costa de Beauregard
 
 
 
ATTENTION!
    Si vous en avez marre de vivre dans une société où l'hystérie nationaliste domine tous les débats; dans un pays où les taxes, les réglementations omniprésentes et le paternalisme des gouvernements briment la liberté individuelle et restreignent le dynamisme économique; dans une culture où le moutonnisme et l'égalité dans la médiocrité sont plus valorisés que l'individualisme et la compétition; dans un monde intellectuel où les soi-disant « consensus nationaux » promus par une élite déconnectée servent de prétexte pour éviter les débats rationnels; 
  
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