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Montréal, 30 mars 2002 / No 101 |
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par
Marc Grunert
La posture mondialiste de l'opportuniste président de la République française, Jacques Chirac, avait déjà été illustrée par le mémorable discours d'Orléans portant aux nues l'écolo-mondialisme. Henri Lepage, le délégué général de l'Institut Euro92, avait mis en évidence les erreurs de faits, les mensonges, à la base de cette déclaration qui faisait la promotion d'une sorte de gouvernement écologique mondial (voir: Écologie: d'abord rétablir les faits). Voilà qu'à l'approche des élections présidentielles, Chirac remet ça en profitant de la tribune offerte par le sommet |
Dans un article publié par le quotidien Libération, Jacques Chirac expose sa vision collectiviste de l'aide au développement en inventant ce petit bijou de rhétorique démagogique: L'impôt mondial serait le début d'un déclin irrémédiable de la liberté et, de manière concomitante, celui d'une politisation inouïe de la vie des hommes à l'échelle mondiale. Politisation dont on sait qu'elle est la cause première du frein au développement, en raison de l'hyper-réglementation de la vie économique qu'elle engendre. Les individus seraient broyés sans merci par les luttes intestines pour un pouvoir donnant accès aux ressources redistribuées. Le résultat d'un tel impôt ne serait pas la disparition du Tiers Monde et son accession au premier monde, mais le contraire. En effet, comme Lord Bauer l'a bien montré, Que propose Chirac pour favoriser le développement des pays pauvres? Ainsi, l'aide aux gouvernements reste l'alpha et l'oméga de la politique de développement des pays du Tiers Monde. Mais que sont devenues les aides depuis quarante ans? N'ont-elles donc produit aucune richesse supplémentaire permettant aux pays bénéficiaires d'accroître le capital et le remboursement des dettes? Il faut croire que non. Et la raison est simple: au pire, les aides ont servi à enrichir les dirigeants corrompus de ces pays, et, au mieux, elles ont servi à une politique de redistribution et d'assistance, qui n'a en rien favorisé les facteurs personnels et sociaux du développement économique. Au lieu de cela, libérer les mécanismes du marché peut permettre aux individus les plus dynamiques de créer des activités qui profitent à tous (voir AIDE AUX PAUVRES: LE MARCHÉ INVENTE LE MICROCRÉDIT, le QL, no 98). Mais de ces solutions libérales, les chefs d'États n'ont pas parlé car ils ne peuvent pas concevoir un monde où ils seraient inutiles. Ils n'y ont pas intérêt. Et Chirac enfonce le clou: La réglementation de l'économie mondiale et une politique sociale à l'échelle mondiale ne pourront que contrarier la multitude des échanges volontaires qui seuls peuvent créer de la richesse pour le plus grand nombre. Le candidat à sa succession expose ensuite son plan pour sauver la planète des activités irresponsables des hommes. Il assène des contre-vérités utiles.
Pour finir, Jacques Chirac, en bon apparatchik de l'État, nous assène son triste bréviaire étatiste. Outre le fait que Chirac identifie abusivement La raison de la supériorité de la propriété privée dans la protection de l'environnement tient au fait que la valeur des terrains forestiers dépendrait de la valeur des arbres susceptibles d'être coupés dans le futur, ce qui oblige le propriétaire à gérer sa forêt sur le long terme, sans déboiser en laissant un terrain en friche. Au contraire, la politique chiraquienne des Le président français veut, semble-t-il, engager la France dans la voie de la démocratie mondiale représentative, le G8 se transformant en une sorte d'assemblée des représentants dont la mission sera d'assurer Jacques Chirac propose d'étendre encore la gestion de la vie des gens par le haut. « Nous avons besoin, dit-il, de mieux associer les pays du Sud aux décisions qui engagent notre avenir commun. C'est pourquoi j'ai proposé que la France réunisse en 2003, année pendant laquelle elle présidera le G8, les responsables d'une vingtaine de pays développés, émergents et pauvres. Ensemble, nous donnerons, en partenaires, les impulsions nécessaires pour que l'action des organisations internationales soit plus cohérente et plus forte. » C'est clair, les hommes de l'État ont ouvert un marché politique d'avenir: la gouvernance mondiale. Combien de parasites vont pouvoir se nicher dans les structures de l'État mondial? Quelle sera l'ampleur de l'exploitation dont seront victimes les individus productifs? Voilà les questions auxquelles Jacques Chirac ne répondra jamais. Ni, d'ailleurs, son clone politique, Lionel Jospin.
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